Francfort (awp/afp) - La Bourse de Francfort reculait encore mercredi matin, le Dax cédant 1,24% dans un marché sceptique sur la trêve commerciale sino-américaine et inquiet des perspectives économiques aux Etats-Unis.

Vers 08H09 GMT, l'indice vedette se repliait de 140,20 points à 11.195,11 points, tandis que le MDax des valeurs moyennes abandonnait 1,34% à 23.078,75 points.

"A peine gagné et déjà dilapidé", le vigoureux rebond déclenché lundi par les 90 jours d'accalmie décrétés entre Pékin et Washington paraît déjà être de l'histoire ancienne, constate Milan Cutkovic, analyste chez AxiTrader.

"Il y a des doutes sur les résultats réels" de la rencontre entre les dirigeants des deux pays, Donald Trump et Xi Jiping, en marge samedi du G20 à Buenos Aires, explique-t-il.

Le dirigeant américain "s'est comme d'habitude montré extrêmement optimiste, mais le silence règne toujours à Pékin", au point que "personne ne sait ce qui a vraiment été décidé", ajoute-t-il.

Non seulement les tensions commerciales pèsent toujours sur le marché, mais la place Francfortoise doit aussi digérer la dégringolade à Wall Street, provoquée par des craintes sur la croissance américaine.

Les opérateurs s'inquiètent de voir les taux d'intérêt à dix ans se rapprocher des taux à deux ans, un phénomène "d'aplatissement de la courbe" historiquement précurseur de la plupart des récessions.

Dans ce contexte, le Dax est sur une pente technique "négative" et ne devrait pas tarder à descendre vers le seuil des 11.000 points, pronostique M. Cutkovic.

Côté valeurs, Bayer (-1,50% à 64,35 euros) ne profite guère d'une étude favorable de DZ Bank, qui a relevé sa recommandation à "l'achat" avec un objectif de cours de 81 euros, alors que le titre a été fortement sanctionné depuis le rachat coûteux et risqué de Monsanto cet été et a annoncé jeudi dernier la suppression de 12.000 emplois.

Volkswagen (-1,14% à 146,98 euros), BMW (-0,90% à 73,80 euros) et Daimler (-0,69% à 50,10 euros) reculent moins que le marché après s'être montrés optimistes à l'issue de la rencontre mardi de leurs dirigeants avec Donald Trump, estimant que la menace de lourdes taxes imposées aux importations d'automobiles par les Etats-Unis s'éloignait.

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