Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux étaient à nouveau dans le rouge jeudi, face aux craintes liées au variant de coronavirus Omicron.

En Europe, les indices boursiers pliaient, dans le sillage de Wall Street. Vers 10H00, Paris lâchait 0,92%, Francfort 1,02%, Milan 1,04%, Londres 0,72% et Zurich 0,79%.

En Asie, Tokyo (-0,65%) et Shanghai (-0,09%) ont également reculé, tandis que Hong Kong s'est adjugé 0,55%.

Alors qu'elle avait commencé la séance nettement dans le vert, la Bourse de New York s'est retournée, terminant en nette baisse mercredi, après l'annonce d'un premier cas de variant Omicron identifié aux États-Unis.

"Un autre jour, un autre revirement massif de la direction (des marchés) entraînée par des informations concernant Omicron", constate Jeffrey Halley.

Depuis la découverte du nouveau variant Omicron, vendredi, les indices boursiers font le yoyo: chutant après des plus hauts atteints début novembre, se reprenant à la faveur d'une chasse aux bonnes affaires puis repartant à la baisse et tentant un rebond la séance suivante...

La nouvelle souche Omicron a été repérée sur tous les continents, mais l'Europe, déjà confrontée avant son apparition à un fort rebond de l'épidémie, semble la plus touchée.

Dernier pays en date, la France a détecté jeudi un premier cas de variant Omicron sur son territoire métropolitain.

L'OMS juge de son côté "élevée" la "probabilité qu'Omicron se répande au niveau mondial", même si de nombreuses inconnues demeurent: contagiosité, efficacité des vaccins existants, gravité des symptômes.

Elément rassurant: à ce jour, aucun décès associé à Omicron n'a été signalé.

En plus des incertitudes sanitaires, le second élément qui affecte le moral des investisseurs sont "les anticipations que la Réserve fédérale (Fed) retire plus rapidement son soutien pour maîtriser les pressions inflationnistes croissantes", affirme Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.

Le président de la Fed Jerome Powell, a changé de ton mardi et estimé qu'il était temps de ne plus parler d'inflation transitoire.

Cette déclaration ouvre la voie à une hausse des taux directeurs dans le courant de 2022, comme l'anticipe le marché depuis quelques semaines.

Dans un rapport publié mercredi, la Fed a indiqué que les difficultés mondiales d'approvisionnement, ainsi que le manque de main d'oeuvre et les inquiétudes liées au variant Delta du Covid-19, ont fait ralentir la croissance de l'activité économique aux Etats-Unis au début de l'automne.

Les investisseurs suivront jeudi la réunion des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs alliés via l'accord Opep+, qui se retrouvent pour décider de leurs volumes de production du début d'année prochaine.

De nombreux analystes parient désormais sur un maintien du niveau actuel de la production, après la détection du nouveau variant du coronavirus, dont on ne connaît pas encore la dangerosité.

Un maintien des quotas actuels serait un camouflet pour Washington, qui appelle le cartel à ouvrir davantage les vannes et a même annoncé, conjointement avec d'autres pays, puiser dans ses propres réserves stratégiques afin de calmer la flambée des prix.

GSK résiste à Omicron

Le marché restait dubitatif après l'annonce du laboratoire britannique GlaxoSmithKline (GSK) que son anticorps monoclonal expérimental contre le coronavirus, autorisé jeudi par l'agence du médicament britannique, restait actif "contre les mutations clés du nouveau variant Omicron".

Le cours était en légère baisse (-0,14% à 1.538,80 pence peu après 08H50 GMT) après avoir évolué en terrain légèrement positif dans les premiers échanges.

Rebond du pétrole, le bitcoin stable

Les prix du pétrole rebondissaient jeudi, dans un marché nerveux avant la réunion de l'Opep+.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février gagnait 1,38% à 69,78 dollars, à Londres vers 09H00 GMT.

Le baril américain de WTI pour livraison en janvier prenait 1,25% à 66,40 dollars.

L'euro s'adjugeait 0,05% à 1,1327 dollar.

Le bitcoin était stable à 57.020 dollars.

afp/rq