Après les récentes pertes boursières, la nervosité reste palpable parmi les investisseurs sur les marchés d'actions européens.
Le Dax et l'EuroStoxx50 ont cédé mercredi respectivement 0,23 % à 15 403 points et 0,14 % à 5 285 points. Les investisseurs s'interrogent principalement sur l'évolution de la situation au Moyen-Orient et sur une éventuelle implication directe des États-Unis dans le conflit entre Israël et l'Iran, explique Thomas Altmann, gestionnaire de portefeuille chez le gestionnaire d'actifs QC Partners. « Nous sommes loin d'une situation de panique, mais l'incertitude est nettement plus élevée », souligne-t-il.
Parallèlement, le président américain Donald Trump a durci le ton envers l'Iran. Sur son réseau social Truth Social, il a exigé la « capitulation inconditionnelle » de la République islamique, avertissant que la patience des États-Unis touchait à sa fin. Selon des responsables américains, les États-Unis déploient davantage d'avions de combat au Moyen-Orient. Face à la poursuite des frappes israéliennes, des milliers de personnes ont fui Téhéran et d'autres grandes villes iraniennes.
Après une envolée récente, les prix du pétrole se sont légèrement repliés en milieu de semaine. Le baril de Brent et le WTI américain ont reculé d'environ un demi-point de pourcentage, à 76,06 et 74,50 dollars respectivement. « Les marchés tentent d'évaluer le risque d'une intervention militaire majeure des États-Unis », analyse Joseph Capurso, de la Commonwealth Bank of Australia. « Il est difficile de savoir exactement ce que pense le marché, mais à voir les cours du pétrole et des devises, il est clair qu'un certain risque d'événement grave est intégré dans les prix. »
EN ATTENTE DE LA FED
Sur le marché des changes, le dollar a conservé la majeure partie de ses récents gains face aux autres devises. « La guerre a montré que le dollar américain reste, dans certaines situations, une valeur refuge, notamment lorsque le conflit fait peser un risque sur l'approvisionnement mondial en pétrole », analyse Thierry Wizman, stratégiste devises chez Macquarie Group.
Les investisseurs se tournent également vers la décision de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) attendue dans la journée, ainsi que vers ses nouvelles prévisions économiques et sur les taux directeurs. La Fed devrait maintenir ses taux inchangés, mais les marchés attendent avec impatience ses projections actualisées pour l'économie et les taux d'intérêt. Les rendements des bons du Trésor américain sont restés stables en amont de cette décision.
AIRBUS ET GERRESHEIMER EN HAUSSE
Du côté des valeurs individuelles, la spéculation autour d'un rachat a propulsé l'action Gerresheimer de plus de neuf pour cent en séance. Le fabricant d'emballages a indiqué que KPS Capital Partners poursuivait ses discussions avec Warburg Pincus en vue d'une acquisition. « Va-et-vient, va-et-vient : pour l'instant, c'est une nouvelle positive », a commenté un courtier. KPS a confirmé son intérêt à la demande de Gerresheimer. Suite à un article affirmant que KPS avait abandonné ses projets de rachat, Gerresheimer s'était rapproché de l'investisseur financier pour obtenir des éclaircissements. Gerresheimer est régulièrement cité depuis plusieurs mois comme cible potentielle d'investisseurs financiers.
La perspective d'un dividende plus élevé a également attiré les investisseurs sur Airbus. L'action a progressé jusqu'à près de 4 %, figurant parmi les plus fortes hausses du Dax. L'avionneur européen souhaite mieux associer ses actionnaires à sa réussite et prévoit d'augmenter son taux de distribution jusqu'à 50 %, contre une fourchette cible précédente de 30 à 40 %. Le leader mondial de la construction d'avions de ligne a par ailleurs confirmé ses perspectives pour l'année en cours et table sur une croissance durable du dividende.
(Reportage de Stefanie Geiger, édité par Christian Götz. Pour toute question, veuillez contacter notre rédaction à berlin.newsroom@thomsonreuters.com (politique et économie) ou frankfurt.newsroom@thomsonreuters.com (entreprises et marchés))