Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers s'accrochaient aux perspectives de rebond de l'activité économique pour faire des affaires vendredi mais des questions demeurent quant à l'analyse à retenir de l'inflation qui accompagne cette reprise.

L'Europe a ouvert sur une note positive emboîtant le pas à l'Asie, toutes deux fortifiées par le rebond de Wall Street la veille. Les investisseurs semblent profiter des baisses récentes pour faire des affaires.

Ainsi vers 08H30 GMT, Francfort avançait modérément de 0,23%, Paris de 0,42%, Londres de 0,60% et Milan se montrait plus timoré (+0,02%), en plein coeur d'un long week-end de l'Ascension où l'agenda sera réduit aux ventes au détail américaines d'avril.

L'Asie a rebondi nettement : la Bourse de Tokyo a terminé en forte hausse de 2,32%, mettant fin à trois séances de plongeon. Shanghai a pris 1,8% et Hong Kong +1,1%.

"Les assouplissements des restrictions dans d'autres pays et les assouplissements potentiels en Allemagne créent de l'espoir chez les investisseurs", constate Andreas Lipkow, analyste pour Comdirect.

Ceux-ci vont se concentrer désormais sur les statistiques d'activité du mois d'avril après avoir pris connaissance cette semaine de l'inflation qui a augmenté plus que prévu aux Etats-Unis, que ce soit celle des prix à la consommation que celle des prix à la production.

"Au-delà de la hausse spectaculaire, la vraie question est de savoir si l'inflation va accélérer bien davantage de ce que le marché avait déjà anticipé", estime Sebastian Paris Horvitz, stratégiste chez LBPAM.

Les banquiers centraux soutiennent que l'accélération des prix observée aux Etats-Unis mais aussi dans une moindre mesure en Europe, est due à des effets de base et qu'elle ne devrait être que temporaire.

Avec ce discours rassurant, "le risque que courent les banques centrales américaine et européenne est que leur positionnement apparaisse de plus en plus dicté par la seule nécessité de continuer à assurer des taux d'intérêt bas aux Etats auxquels elles ont grandement facilité le financement des mesures d'aides à l'économie dans la crise", soulignent les experts d'Aurel BGC dans une note.

D'autres questions peuvent aussi se poser, à savoir "si la remontée de l'inflation va provoquer une remontée rapide des taux" et "si les ruptures d'approvisionnement ne vont pas provoquer un net ralentissement de l'activité économique aux Etats-Unis", selon Aurel BGC.

Sur le marché obligataire, le taux américain à dix ans continuait de se replier à 1,64% contre 1,66% jeudi soir.

Le secteur pétrolier retrouve des couleurs

Les valeurs pétrolières profitaient de stabilisation des cours du brut vendredi. A Londres, BP gagnait 0,41% à 309,67 pence et Royal Dutch Shell (action " B ") +0,68% à 1334,15 pence. A Paris, le géant Total avançait de 0,36% à 38,95 euros.

Le secteur minier fait encore grise mine

Les valeurs minières souffraient toujours du fort repli du prix des matières premières comme le cuivre et le minerai de fer après leurs récents records. BHP perdait 2,02% à 2206,00 pence et Rio Tinto 2,76% à 6130,00 pence. A Paris, ArcelorMittal déclinait de 1,44% à 26,32 euros.

Adidas possiblement convoité

Le titre Adidas montait de 1,32% à 288,60 euros. Selon le New York Post, qui cite une source anonyme, le groupe américain Authentic Brands a déposé une offre de plus d'un milliard de dollars pour la marque déficitaire Reebok dont le groupe allemand cherche à se séparer.

Perte pour Atlantia

A Milan, le titre du groupe autoroutier et aéroportuaire italien, contrôlé par la famille Benetton, reculait de 1,13% à 15,71 euros. Le groupe a annoncé jeudi avoir essuyé une perte de 67 millions d'euros au premier trimestre sous l'effet des restrictions à la mobilité imposées en raison de la pandémie de coronavirus.

Le pétrole se stabilise, l'euro monte

Après avoir fortement reculé jeudi, les prix du pétrole se stabilisaient vendredi matin.

Vers 08H30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet prenait 0,15% à 67,15 dollars à Londres.

A New York, le baril américain de WTI pour le mois de juin s'adjugeait 0,34% à 64,05 dollars.

L'euro montait de 0,36% face au billet vert, à 1,2124 dollar.

Le bitcoin reprenait des couleurs, s'échangeant à 50'254 dollars, en hausse de 1,91%. Il était tombé la veille à 46.045,10 dollars, une première depuis le 1er mars, prenant de plein fouet l'annonce par Elon Musk, patron du fabricant de véhicules électriques Tesla, que son entreprise n'accepterait plus la cryptomonnnaie comme moyen de paiement.

afp/fr