New York (awp/afp) - La Bourse de New York a emmené le S&P 500 à un niveau jamais atteint auparavant mardi, effaçant ainsi complètement les pertes subies par l'indice au début de la propagation de la pandémie aux Etats-Unis.

L'indice élargi, qui représente les 500 plus grandes entreprises cotées à Wall Street, s'est apprécié de 0,23% pour finir à 3.389,78 points, soit au-dessus du précédent record datant du 19 février.

L'indice s'était pourtant effondré de près de 34% entre cette date et le 23 mars.

Les sévères mesures de restriction imposées par certains Etats face à l'avancée galopante du Covid-19 dans certaines zones des Etats-Unis, à New York notamment, faisaient alors craindre un plongeon de l'activité économique et des bénéfices des entreprises et une envolée du chômage.

Mais depuis le gouvernement est monté au créneau avec son vaste plan de soutien aux ménages, aux entreprises et aux collectivités locales qui a permis de limiter les dégâts.

La banque centrale américaine (Fed) a parallèlement injecté des milliers de milliards de dollars sur les marchés pour s'assurer de leur bon fonctionnement et pour garantir aux entreprises une source fiable de financement.

Le S&P 500, comme les autres indices, a rapidement regagné le terrain perdu.

Son foudroyant redressement fait officiellement du "bear market" du printemps, défini par une chute de plus de 20% de l'indice, le plus court de l'histoire, selon les calculs du cabinet S&P Dow Jones Indices.

Le Nasdaq était lui revenu dès juin à son niveau d'avant la crise sanitaire.

A forte coloration technologique, il a profité, en plein confinement, de l'activité accrue des entreprises spécialisée dans le commerce en ligne, l'informatique, le divertissement sur internet, le télétravail, etc.

Mardi, l'indice s'est encore apprécié de 0,73% à 11.210,84 points à la faveur de la hausse des actions de groupes comme Amazon (+4,1%), Alphabet, la maison mère de Google (+2,7%), ou Netflix (+2,0%).

Apple et Tesla

Il a aussi bénéficié, comme depuis plusieurs mois, de l'avancée des bolides de Wall Street que sont Apple et Tesla.

Le géant de l'informatique, dont le titre s'affiche en hausse d'environ 55% depuis le début de l'année, s'apprête à devenir la première entreprise américaine à valoir plus de 2.000 milliards de dollars.

Le fabricant de voitures électriques, particulièrement prisé des petits actionnaires, a vu son titre multiplié par cinq depuis son plus bas niveau en mars.

Le Dow Jones de son côté, où sont plus présentes des valeurs dites cycliques, qui dépendent plus de l'activité économique, n'a pas encore retrouvé son record d'avant la pandémie.

L'indice vedette de Wall Street a reculé mardi de 0,24% à 27.778,07 points.

L'indicateur du jour était pourtant plutôt positif, les mises en chantier de logements aux Etats-Unis ayant bondi de 23% en juillet par rapport au mois de juin.

Autre signe optimiste sur la santé financière des ménages américains: grâce à des consommateurs au pouvoir d'achat soutenu par les aides du gouvernement et qui, coincés à la maison, ont acheté plus de nourriture, de produits de divertissement et se sont lancés dans des travaux domestiques, le géant des supermarchés Walmart et l'enseigne de bricolage et d'aménagement de la maison Home Depot ont dévoilé des résultats trimestriels meilleurs que prévu.

D'autres groupes ont également directement profité de la pandémie, comme le vendeur d'eau de javel Clorox dont l'action a augmenté de 50% depuis le début de l'année.

Toutefois, remarquent aussi les analystes de Charles Schab, "les gros titres aux Etats-Unis restent dominés par les tensions élevées entre les Etats-Unis et la Chine, l'incapacité des parlementaires à se mettre d'accord sur un nouveau plan de soutien à l'économie et les craintes liées au Covid-19".

La spectaculaire remontée boursière de Wall Street, régulièrement saluée par des tweets du président américain, ne profite pas forcément à tous les Américains puisque seulement environ la moitié d'entre eux possède des actions, selon la Fed, principalement à travers des plans de retraite.

Certains secteurs restent aussi durement affectés en Bourse, comme ceux du transport aérien, de l'énergie ou des croisières.

afp/rp