PARIS (Reuters) - Wall Street devrait amorcer un rebond et les Bourses européennes progressent à mi-séance lundi, l'optimisme sur la reprise de l'économie en générale et des résultats des entreprises en particulier l'emportant pour l'instant sur les préoccupations liées à l'évolution des politiques monétaires ou à l'offensive de Pékin contre le secteur technologique chinois.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture en hausse de 0,66% pour le Dow Jones, de 0,59% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,53% pour le Nasdaq.

Le S&P-500 a perdu 1,69% la semaine dernière, sa pire performance hebdomadaire depuis la mi-juin, plombé par des craintes sur l'inflation et la croissance puis par la baisse de 3,3% d'Apple vendredi en réaction à une décision de justice. [.NFR]

Le groupe à la pomme regagne du terrain dans les échanges en avant-Bourse.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,78% à 6.715,70 points à 10h55 GMT. A Londres, le FTSE 100 prend 0,74% et à Francfort, le Dax avance de 1,06%.

L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 0,9%, le FTSEurofirst 300 de 0,73% et le Stoxx 600 de 0,75%.

La tendance est donc plus favorable sur les marchés occidentaux qu'en Chine, où l'indice CSI 300 des principales capitalisations a cédé 0,44% après de nouvelles informations sur la campagne de reprise en main du secteur des hautes technologies par les autorités de Pékin.

En Europe comme à Wall Street, les perspectives de poursuite de la reprise économique et d'amélioration des résultats des sociétés cotées restent en effet favorables.

"Nous continuons de penser que les marchés actions restent tirés par les bénéfices", expliquent ainsi les stratèges macro d'UBS dans une note après avoir récemment relevé leur objectif pour le Stoxx 600 à 510 points, soit d'environ 9%.

Certains investisseurs restent plus prudents: dans sa nouvelle enquête mensuelle sur le sentiment de marché, Deutsche Bank explique que 58% des investisseurs interrogés estiment probable une correction de 5% à 10% d'ici la fin de l'année.

La semaine qui débute, perçue par certains comme une semaine de transition entre les annonces de la Banque centrale européenne (BCE) et celles de la Réserve fédérale, sera animée par une nouvelle série d'indicateurs économiques américains, à commencer par les prix à la consommation mardi.

VALEURS EN EUROPE

Les secteurs sensibles à l'évolution des perspectives de croissance tirent la tendance en Europe: celui du pétrole et du gaz prend 1,89%, celui de l'automobile 1,63%, celui des banques 1,47%.

Dans le peloton de tête du CAC 40 parisien, TotalEnergies gagne 2,61%, BNP Paribas 2,03% et Renault 1,88%.

A l'opposé, le compartiment de la distribution recule de 0,39%, pénalisé entre autres par le repli de 2,9% de l'allemand Zalando après un gain de près de 9% en moins d'un mois.

A Paris, la baisse la plus spectaculaire du jour est pour Valneva, qui chute de 35,49% après la résiliation par le Royaume-Uni du contrat de fourniture de vaccins contre le COVID-19 conclu avec le laboratoire.

TAUX

Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans est pour l'instant inchangé à 1,3309%, le marché obligataire américain attendant les chiffres des prix à la consommation aux Etats-Unis.

Sur le marché européen, le début de semaine est tout aussi calme avec une hausse marginale des rendements de référence, à -0,339% pour le Bund allemand à dix ans et -0,001% pour son équivalent français.

Les anticipations d'inflation poursuivent néanmoins leur remontée: le taux "à cinq ans dans cinq ans", l'un des baromètre les plus suivis en la matière, a brièvement dépassé 1,82% pour la première fois depuis 2015, portant à près de 15 points de base sa hausse depuis le début du mois.

Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, a déclaré que cette dernière agirait si l'inflation dans la zone euro remontait plus vite qu'attendu et durablement au-dessus de son objectif de 2%.

CHANGES

Le dollar amplifie sa remontée et évolue au plus haut depuis deux semaines face à un panier de devises de référence (+0,26%), continuant ainsi de bénéficier des anticipations d'une diminution prochaine des achats de la Réserve fédérale sur les marchés.

A l'inverse, l'euro reste pénalisé par le flou entretenu jeudi dernier par la BCE sur la réduction à venir de ses propres achats: à 1,1775 dollar, la monnaie unique est au plus bas depuis le 30 août.

PÉTROLE

Le marché pétrolier évolue au plus haut depuis une semaine, poursuivant un rebond favorisé par la réduction prolongée de la production américaine après le passage de l'ouragan Ida.

Le Brent gagne 1,28% à 73,85 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,48% à 70,75 dollars.

Le rapport mensuel de l'Opep, attendu dans la journée, pourrait inclure une révision à la baisse des prévisions de demande pour 2022, selon deux sources proches du dossier.

MÉTAUX

Le cours de l'aluminium à Londres a atteint lundi les 3.000 dollars la tonne pour la première fois depuis 2008, porté par les craintes entourant l'offre en provenance de Chine, premier producteur et consommateur mondial de ce métal.

(Reportage Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand