PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en hausse mais les actions européennes reculent à mi-séance mercredi, l'inflation et le resserrement des politiques monétaires restant la principale préoccupation des investisseurs alors que débute la période des publications de résultats d'entreprises.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une progression de 0,33% pour le Dow Jones, de 0,53% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,74% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 perd 0,33% à 6.516,15 points vers 10h55 GMT et à Francfort, le Dax recule de 0,74%.

L'indice EuroStoxx 50 est en baisse de 0,58%, le FTSEurofirst 300 de 0,24% et le Stoxx 600 de 0,23%. Ce dernier se dirige ainsi vers une troisième séance consécutive de repli pour la première fois depuis cinq semaines.

Londres fait exception grâce à la hausse du pétrole: le FTSE 100 gagne 0,07%.

Alors que les chiffres des prix à la consommation aux Etats-Unis avaient un peu rassuré le marché mardi, ceux de l'inflation britannique publiés une heure avant l'ouverture et l'avertissement de Tesco sur le risque de voir la hausse des prix pénaliser ses résultats en amputant le pouvoir d'achat des ménages ont ravivé l'inquiétude.

L'indice des prix à la consommation (CPI) britannique affiche une hausse de 7% en mars, la plus forte depuis 30 ans, et l'inflation de base atteint 5,7%, des chiffres supérieurs aux attentes qui confortent le scénario d'une poursuite de la hausse des taux de la Banque d'Angleterre (BoE).

Les indicateurs économiques en provenance d'Asie n'ont par ailleurs rien pour rassurer: en Chine, les importations ont subi une baisse inattendue en mars, la première depuis août 2020, et au Japon, les commandes d'équipements industriels ont chuté de 9,8% en février par rapport à janvier.

La suite de la séance sera animée par les statistiques des prix à la production aux Etats-Unis à 12h30 GMT et la décision de politique monétaire de la Banque du Canada à 14h00 GMT.

Sur le front des résultats d'entreprises, JPMorgan Chase, première grande banque américaine à présenter ses comptes trimestriels, a publié un bénéfice en baisse de 42% sur un an avec le ralentissement du marché des fusions-acquisitions et des activités de marchés

VALEURS EN EUROPE

En Europe, les secteurs cycliques exposés à la hausse des prix, notamment ceux de l'énergie, sont les plus affectés par la morosité ambiante: l'indice Stoxx du transport et des loisirs recule de 1,86%, celui de la distribution de 1,99%.

À l'opposé, le compartiment du pétrole et du gaz s'adjuge 1,28% et celui des matières premières 1,21%.

Tesco chute de 4,21% après son avertissement.

À Paris, LVMH, qui avait débuté dans le vert après un chiffre d'affaires trimestriel en hausse soutenue, cède désormais 0,75%, certains analystes, comme ceux de Jefferies, notant le ralentissement de la division Vins et Spiritueux.

Le numéro un mondial du luxe entraîne dans son sillage Hermès (-3,17%) et Kering (-2,71%) mais aussi Pernod Ricard (-2,84%) et Rémy Cointreau (-5,81%).

En hausse, EDF gagne 3,22% après les informations de BFM Business selon lesquelles l'Etat actionnaire envisage une nationalisation du groupe suivie d'une vente de ses activités dans le domaine des énergies renouvelables pour le concentrer sur le nucléaire, informations qualifiées de "spéculations" par le groupe.

TAUX

Les chiffres de l'inflation britannique ont déclenché une nouvelle poussée des rendements des emprunts d'Etat européens: celui des titres britanniques à dix ans prend près de cinq points de base à 1,851%, son équivalent allemand plus de deux points à 0,805%.

Les rendements américains repartent eux aussi de l'avant, à 2,7329% pour le dix ans et 2,3953% pour le deux ans, en hausse de 2,5 points.

Le taux d'inflation "à cinq ans dans cinq ans" dans la zone euro, baromètre très suivi des anticipations de marché, a atteint un nouveau plus haut à plus de 2,40%.

CHANGES

Le dollar s'apprécie face aux autres grandes devises (+0,13%) après les dernières déclarations de responsables de la Réserve fédérale soulignant la nécessité de poursuivre le resserrement de la politique monétaire.

Le billet vert a ainsi dépassé les 126 yens pour la première fois depuis 2002.

L'euro, lui, peine à revenir durablement au-dessus de 1,0825 dollar à la veille des annonces de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE).

PÉTROLE

Le marché pétrolier est une nouvelle fois porté par les spéculations sur le risque d'un embargo européen sur le brut russe, après les déclarations de Moscou selon lesquelles les discussions avec l'Ukraine sont dans l'impasse.

Les cours profitent aussi de l'assouplissement des restrictions sanitaires en Chine, qui avaient pesé sur la tendance ces derniers jours.

Le Brent gagne 1,52% à 106,23 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,4% à 102,01 dollars.

(Reportage XXX, version française Marc Angrand)

par Marc Angrand