PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en nette hausse lundi, soutenue par la perspective d'un soutien budgétaire aux Etats-Unis, mais la tendance est plus prudente en Europe à la mi-séance, l'impulsion donnée à l'ouverture par de solides résultats d'entreprises ayant été freinée par une panne informatique sur tous les marchés d'Euronext.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,7% pour le Dow Jones, de 0,8% pour le S&P-500 et de 1% pour le Nasdaq.

À Paris, où les transactions ont repris après une interruption de près de trois heures due à un problème technique, le CAC 40 gagne 0,31% à 4951,37 points.

À Francfort, le Dax abandonne 0,04% et à Londres, le FTSE cède 0,21%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 s'octroie 0,19%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro monte de 0,26% et le Stoxx 600 de 0,15%.

Les investisseurs sont rassurés par les dernières déclarations de Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants, qui s'est dite optimiste quant à la possibilité de faire adopter un plan de relance avant l'élection présidentielle bien que des divergences subsistent avec l'administration Trump.

"Il semble que les deux parties soient encore, du moins sur le papier, en discussion et qu'elles gardent la porte ouverte pour parvenir à un accord (...) C'est probablement la principale source d'inspiration d'un marché qui, je dirais, est en général un peu en sommeil", a déclaré Ole Hansen chez Saxo Bank.

La tendance a également profité de la confirmation de la reprise économique en Chine au troisième trimestre, même si la croissance du produit intérieur brut (PIB), à 4,9% sur un an après 3,2% au deuxième trimestre, est inférieure aux attentes.

Les ventes au détail ont parallèlement enregistré en septembre leur plus forte croissance depuis décembre dernier, une évolution jugée de bon augure pour les performances économiques du quatrième trimestre.

VALEURS EN EUROPE

Au niveau sectoriel, les plus fortes progressions vont aux compartiments de l'immobilier, dont l'indice Stoxx avance de 1,38%, des services financiers (+1,17%) et des banques (+0,81%).

A l'inverse, le secteur automobile perd 0,51% et celui de l'énergie recule de 0,49%.

A Paris, Renault accuse la plus forte baisse du CAC (-1,45%) après avoir annoncé que les deux prochaines années seraient difficiles pour le constructeur automobile, qui dévoilera en janvier un plan de transformation étalé sur huit ans destiné à le relancer.

En hausse, Julius Baer prend 6,02% après avoir évoqué une amélioration de sa rentabilité sur les neuf premiers mois de l'année.

Philips gagne 3,22% après l'annonce d'un bond de 32% de son bénéfice au troisième trimestre grâce à la croissance soutenue de ses activités d'équipements de santé.

A Paris, Danone s'adjuge 1,01%, le groupe ayant annoncé une revue stratégique pour revenir à son objectif de moyen terme de 3 à 5% de croissance rentable.

Le groupe suédois de défense Saab chute pour sa part de 12,7% après une perte brute d'exploitation sur juillet-septembre.

TAUX

Les rendements obligataires de référence de la zone euro sont en légère hausse mais restent proches des plus bas de sept mois touchés la semaine dernière, celui du Bund allemand à dix ans s'affichant à -0,602%.

Alors que la deuxième vague d'infection par le COVID-19 balaie l'Europe et entraîne de nouvelles restrictions, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a répété dans une interview au Monde que l'institution était prête à accroître ses mesures d'aides pour tenter de contenir les répercussions économiques de l'épidémie.

"Les spéculations vont bon train sur le fait que la BCE va assouplir sa politique avant la fin de l'année, donc si Christine Lagarde et al ne donnent pas d'indices allant en sens inverse, les attentes des investisseurs en obligations seront de plus en plus correctes", ont déclaré les analystes de la DZ Bank dans une note.

Le rendement des Treasuries à dix ans gagne 3,5 points de base à 0,7756%

CHANGES

Sur le marché des changes, l'"indice dollar" recule de 0,43% et l'euro en profite pour prendre 0,57% à 1,1785 dollar.,

La livre gagne 0,72% face au billet vert et frôle 1,30 dollar, les cambistes espérant que les négociateurs britanniques et européens seront en mesure de sauver les négociations commerciales sur l'après-Brexit.

PÉTROLE

Les cours du pétrole sont en baisse, la croissance économique de la Chine plus faible que prévu au troisième trimestre et la recrudescence des cas de contamination par le coronavirus affectant les perspectives de reprise de la demande.

Le Brent abandonne 0,35% à 42,78 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 0,29% à 40,76 dollars.

Les investisseurs attendent les conclusions de la réunion d'un comité ministériel de l'"Opep+", qui pourrait retarder l'assouplissement des mesures d'encadrement de la production.

(édité par Patrick Vignal)

par Laetitia Volga