PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en hausse lundi à la faveur du rebond de Wall Street emmené par les valeurs bancaires et pétrolières américaines, les perspectives de reprise économique reléguant provisoirement au second plan les inquiétudes liées à la politique monétaire de la Réserve fédérale.

À Paris, le CAC 40 a gagné 0,51% (33,38 points) à 6.602,54 points après avoir cédé jusqu'à 0,87% en matinée. A Londres, le FTSE 100 a avancé de 0,64% et à Francfort, le Dax a pris 1%. L'indice EuroStoxx 50 a terminé sur une hausse de 0,71%, le FTSEurofirst 300 de 0,72% et le Stoxx 600 de 0,7%.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street amplifiait sa progression: le Dow Jones s'adjugeait 1,53%, le Standard & Poor's 500 1,18% et le Nasdaq Composite 0,54%. L'indice de volatilité du CBOE chutait parallèlement de plus de 11%.

Tous les grands secteurs de la cote américaine évoluaient en territoire positif avec des hausses de plus de 2% pour le compartiment de l'énergie, celui des financières et celui de l'industrie.

Le S&P-500 a subi la semaine dernière sa pire performance hebdomadaire depuis février, en raison principalement du changement de ton de la Fed sur l'évolution probable des taux dans les mois et les années à venir.

Mais les perspectives de reprise solides de l'activité ont au moins temporairement repris le dessus, un mouvement favorisé entre autres par les dernières déclarations de Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), comme de Robert Kaplan, le président de la Fed de Dallas.

"Les actions américains s'appuient sur des bases solides puisque les perspectives de croissance d'ici la fin de l'année sont extrêmement fortes, avec une croissance qui pourrait atteindre 8-10% et autour de 5% en 2022", explique Edward Moya, analyste senior d'Oanda.

La suite de la semaine devrait rester animée par le débat sur les politiques monétaires avec entre autres mardi l'audition de Jerome Powell, le président de la Fed, au Congrès.

VALEURS

En Europe, la quasi-totalité des grands secteurs de la cote a fini la journée dans le vert, les plus fortes hausses étant pour les compartiments cycliques de l'automobile (+2,96%), de la chimie (+1,65%) et des matières premières (+1,30%).

A Paris, Michelin (+4,76%), Stellantis (+3,25%) et Renault (+1,79%) figurent parmi les plus fortes hausses du CAC 40.

A Londres, l'enseigne britannique de supermarchés Morrison a bondi de 34,6% après le rejet d'une offre de rachat non sollicitée du groupe de capital-investissement Clayton, Dubilier & Rice.

CHANGES

Le dollar cède une partie de ses gains de la semaine dernière face aux autres grandes devises (-0,32%), un mouvement qui l'avait porté à son plus haut niveau depuis deux mois.

L'euro en profite pour remonter à 1,1911 dollar (+0,43%) contre 1,1846 au plus bas en début de journée.

Le bitcoin chute par ailleurs de 8,28% à 32642,96 dollars après les dernières annonces de Pékin visant à encadrer plus strictement le secteur des cryptomonnaies, du "minage" aux transactions financières.

TAUX

Orienté à la baisse en début de journée, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans est reparti à la hausse à 1,4717%, ce qui a favorisé un mouvement similaire en zone euro: le rendement du Bund allemand de même maturité a fini la journée à -0,17% contre -0,219% dans les premiers échanges et son équivalent français a terminé à 0,169% contre 0,13% au plus bas.

A noter que l'écart de rendement ("spread") à dix ans entre France et Allemagne, à 34,4 points de base, a à peine réagi aux résultats du premier tour des élections régionales en France.

Le deux ans américain, plus sensibles aux anticipations d'évolution des taux d'intérêt, reste proche de son plus haut niveau depuis mars 2020.

PÉTROLE

Les cours du pétrole profitent une nouvelle fois des perspectives de reprise à la demande pendant la saison des congés estivaux de l'hémisphère nord.

Le Brent gagne 1,28% à 74,45 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,84% à 72,96 dollars.

(Reportage Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)

par Marc Angrand