Les contrats à terme sur indices américains laissent prévoir une ouverture en baisse de 0,6% à 0,9%. Wall Street était fermée lundi pour le Martin Luther King Day. Elle avait aligné vendredi une quatrième hausse consécutive, portée par les espoirs d'un accord entre les Etats-Unis et la Chine sur les droits de douane.

À Paris, le CAC 40 perd 0,56% à 4.840,73 points vers 12h15 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,47% et à Londres, le FTSE recule de 0,54%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 abandonne 0,54%, tout comme l'EuroStoxx 50 de la zone euro, et le Stoxx 600 perd 0,31%.

Après la Chine qui a fait état pour 2018 d'une croissance au plus bas depuis près de 30 ans, c'est le Fonds monétaire international qui a une nouvelle fois revu en baisse ses prévisions de croissance mondiale.

Par ailleurs, le quotidien La Repubblica croit savoir que la Commission européenne s'apprête à réduire de moitié sa prévision de croissance de l'Italie cette année.

Il faut ajouter à cela un dossier commercial sino-américain qui est loin d'être réglé, tout comme le Brexit.

Six jours après le rejet massif par la Chambre des communes de son projet de divorce avec l'Union européenne, la Première ministre britannique, Theresa May, a dit qu'elle tenterait de sortir de l'impasse en s'efforçant d'obtenir de nouvelles concessions de l'Union européenne (UE) tout en refusant une sortir de l'UE sans accord.

Quant au dossier des relations entre Washington et Pékin, il risque de s'alourdir encore un peu plus dans la mesure où les Etats-Unis ont informé les autorités canadiennes qu'ils allaient formuler une demande officielle d'extradition de la directrice financière du géant chinois des équipements de réseaux Huawei, Meng Wanzhou, selon le Globe and Mail.

Michael Hewson, analyste de CMC Markets, tempère le tassement matinal des places boursières, renvoyant au fort rebond d'indices tels que le Dax allemand depuis la fin décembre. "Nous sommes tout en haut de la fourchette cette année et au vu des incertitudes du moment, il est probable que les investisseurs se disent que c'est le bon moment pour prendre ses bénéfices".

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

Johnson & Johnson a publié mardi un chiffre d'affaires et un bénéfice par action hors exceptionnels supérieur aux attentes au titre du quatrième trimestre 2018. Autre valeur du Dow Jones, l'assureur Travelers a publié un bénéfice trimestriel en hausse de 13%.

IBM doit publier ses comptes après la clôture des marchés américains.

VALEURS EN EUROPE

Parmi les plus fortes hausses du Stoxx 600, Hugo Boss (+5,17%) se distingue après la publication de ses résultats trimestriels.

A l'inverse, IG Group chute de 6,71% après l'annonce d'une baisse de son bénéfice semestriel et UBS recule de 3,99% après une performance au quatrième trimestre inférieure aux attentes.

La banque suisse entraîne l'indice Stoxx des banques qui cède 1,31%, plus fort repli sectoriel en Europe, avec un recul de 3,03% pour Deutsche Bank. A Paris, BNP Paribas laisse 2,32%, Société Générale 2,10% et Crédit Agricole 2,01%, toutes trois figurant parmi les plus fortes baisses du CAC 40.

Le secteur aérien profite pour sa part, au-delà du point sur l'activité jugé rassurant d'EasyJet (+5,90%) et d'une note sectorielle de Morgan Stanley qui a relevé sa recommandation à "pondération en ligne" sur Air France-KLM (+3,53%) et sur Lufthansa (+2,43%).

TAUX

Le marché obligataire profite peu du fléchissement des places boursières. La plupart des rendements des emprunts de référence européens sont en baisse, mais très faible.

Le rendement du Bund recule de moins d'un point de base à 0,251%. Il avait cependant atteint vendredi un pic d'un mois de 0,28%.

Le rendement de son homologue italien cède pareillement moins d'un point de base à 2,75%.

Le recul est plus marqué pour les rendements espagnols et portugais, alors qu'un emprunt syndiqué à dix ans lancé par Madrid suscite une demande record évaluée à 50 milliards d'euro.

Le rendement des titres espagnols à dix ans cède 2,8 points de base à 1,345%. Dans son sillage, son équivalent portugais est tombé à 1,581%, au plus bas depuis mars 2015.

Le marché obligataire attend essentiellement la première réunion de politique monétaire de l'année de la Banque centrale européenne (BCE), qui aura lieu jeudi.

Selon une enquête Reuters publiée vendredi, la BCE attendrait le quatrième trimestre pour relever son taux de dépôt, plus tard que ce que l'on pensait il y a encore un mois. Les économistes interrogés par Reuters à cette occasion estiment par ailleurs que le risque d'une récession en zone euro s'est accru.

CHANGES

Le dollar se tient non loin d'un pic de trois semaines face à un panier de devises de référence, le billet vert étant jugé relativement sûr en période d'incertitude. L'"indice dollar" gagne 0,03% à 96,362.

Le sterling progresse un peu, en réaction aux statistiques mensuelles de l'emploi au Royaume-Uni, qui montrent que les hausses de salaires ont atteint en Grande-Bretagne un nouveau plus haut de 10 ans sur les trois mois à fin novembre, avec une augmentation de l'emploi bien plus forte que prévu.

La livre gagne 0,11% à 1,2906 dollar.

Mais "tout potentiel haussier du sterling risque d'être limité à court terme", fait valoir Liam Peach, analyste de Capital Economics. "L'incertitude durera durant toute la durée des négociations étendues et rien ne garantit que cette durée sera courte".

PÉTROLE

Le marché reste très sensible aux interrogations sur la croissance économique mondiale, ce qui se traduit par des reculs de l'ordre de 2% aussi bien pour le WTI texan que pour le Brent de mer du Nord.

(Édité par Marc Angrand)

par Wilfrid Exbrayat