(Actualisé avec volumes et autres actifs)

* Le Dow lâche 4,15%, le S&P-500 3,75% et le Nasdaq 3,9%

* Le Dow a perdu plus de 1.000 points

* La correction se confirme

* Les rendements des Treasuries grimpent

* La volatilité remonte

par Lewis Krauskopf

NEW YORK, 8 février (Reuters) - La Bourse de New York a terminé en très forte baisse jeudi une séance volatile, sur fond de hausse des rendements obligataires alimentée par les craintes d'un durcissement des politiques monétaires des grandes banques centrales.

L'indice Dow Jones a perdu 1.032,89 points, soit 4,15%, à 23.860,46.

Le Standard & Poor's 500, plus large, a reculé de 100,58 points, soit 3,75% à 2.581,08.

Ces deux indices ont lâché plus de 10% depuis leurs records du 26 janvier, confirmant que les marchés étaient bel et bien entrés dans une phase de correction.

Le Nasdaq Composite a cédé 274,83 points, soit 3,9% à 6.777,16.

Depuis le début de l'année, le Dow a perdu 3,47%, le S&P-500 a abandonné 3,46% et le Nasdaq a perdu 1,83%.

"La poussière n'est pas encore retombée et je pense que les acheteurs comme les vendeurs tentent de comprendre ce que ce marché veut réellement faire", déclare Jonathan Corpina, associé chez Meridian Equity Partners.

Le rendement des obligations du Trésor américain à 10 ans , dont la remontée rapide a favorisé la correction boursière du début de semaine, a grimpé à 2,884%, près de son pic de quatre ans de 2,885%, atteint lundi.

La crainte d'une accélération du resserrement monétaire a été nourrie jeudi par la Banque d'Angleterre, qui a averti qu'elle pourrait relever son taux directeur "plus tôt et plus fortement" que ce qu'elle anticipait en novembre, du fait d'une croissance toujours vigoureuse au Royaume-Uni.

"Ce que nous observons maintenant c'est une inquiétude persistante à propos de taux d'intérêt plus élevés, et à propos des valorisations sur les marchés actions", relève Chris Zaccarelli, de chez Independent Advisor Alliance.

LA VOLATILITÉ RESTE ÉLEVÉE

L'indice CBOE, qui mesure la volatilité du S&P 500 < .VIX>, baptisé "indice de la peur", a grimpé à 33,46, soit trois fois son niveau moyen de l'année dernière. Il a atteint mardi un pic de plus de deux ans et demi au-dessus de 50.

"La volatilité (...) est toujours nettement au-dessus de sa moyenne de long terme", souligne Randy Frederick, responsable du trading et des dérivés chez Charles Schwab.

Quelque 10,5 milliards d'actions ont changé de mains, à comparer à une moyenne de 8,2 milliards au cours des 20 dernières séances

Les onze indices sectoriels ont fini dans le rouge, financières (-4,51%), distribution (-4,34%) et technologiques (-4,22%) réalisant les plus mauvaises performances.

Un temps seul compartiment dans le vert, les services aux collectivités ont finalement terminé en repli de 1,23%.

American Express a lâché 5,63%, plus forte baisse du Dow, dont toutes les valeurs ont fini en territoire négatif. Derrière, Intel a perdu 5,42% et Caterpillar s'est replié de 5,41%.

TESLA CHUTE, TWITTER BONDIT

Aux valeurs, Tesla a lâché 8,63%, après avoir publié la perte trimestrielle la plus importante de son histoire et prévenu que ses investissements augmenteraient légèrement cette année.

Twitter a bondi de 12,15%, après avoir fait état jeudi de son premier bénéfice net trimestriel, un résultat supérieur aux attentes de Wall Street.

Viacom a pris 7,21%. Le groupe, qui discute d'un rapprochement avec CBS (-3,07%), a relevé sa prévision de chiffre d'affaires annuel pour ses affiliées américaines du câble et du satellite.

Goodyear Tire & Rubber, numéro un américain du pneu, a abandonné 8,13%, malgré des résultats supérieurs aux attentes. Le groupe est sanctionné pour avoir réduit ses prévisions de bénéfices pour 2020 pour ses trois filiales en raison de la hausse des prix des matières premières.

L'assureur AIG a fini en baisse de 3,62%. L'assureur américain a fait état après la clôture d'une perte de 6,7 milliards de dollars (5,47 milliards d'euros) au quatrième trimestre en raison d'une charge liée à la récente réforme fiscale adoptée aux Etats-Unis.

Nvidia, qui a terminé en repli de 4,93%, gagnait 11% dans les échanges d'après-Bourse, après l'annonce de ses résultats. Le groupe de semi-conducteurs a publié un chiffre d'affaires trimestriel en hausse de 34%, meilleur que prévu.

LE DOLLAR SE STABILISE

Sur le marché des changes, le dollar s'est stabilisé (+0,06%), après avoir atteint un plus haut de deux semaines face à un panier de devises de référence.

L'euro a perdu du terrain face au billet vert et se traitait autour de 1,2243 dollar.

Sur le front pétrolier, les cours ont poursuivi leur baisse touchant leurs plus bas de sept semaines, après l'annonce d'une production record aux Etats-Unis et la réouverture de l'oléoduc britannique de Forties.

Du côté des indicateurs, l'annonce d'un nombre d'inscriptions au chômage aux Etats-Unis la semaine dernière légèrement inférieur aux attentes a eu peu d'effet sur la tendance.

(Avec Tanya Agrawal, Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français)