PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en légère baisse mardi mais les Bourses européennes progressent à mi-chemin d'une séance animée par les publications de résultats, dans un contexte de regain d'appétit pour le risque malgré l'inquiétude que continue de susciter la situation sanitaire en Chine.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture en recul de 0,29% pour le Dow Jones, de 0,29% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,33% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 gagne 1,06% à 6.517,50 points à 10h55 GMT. A Londres, le FTSE 100 prend 0,77% et à Francfort, le Dax avance de 1,23%.

L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 1,04%, le FTSEurofirst 300 de 0,86% et le Stoxx 600 de 0,88%.

Ce dernier avait fini lundi à son plus bas niveau de clôture depuis le 16 mars en raison des craintes liées à la résurgence du COVID-19, qui pourrait conduire à un confinement à grande échelle à Pékin, et à la perspective de plus en plus nette d'une hausse accélérée des taux d'intérêt américains.

Mais Wall Street a fini dans le vert, tirée par le Nasdaq (+1,29%) après le feu vert de Twitter à l'offre de rachat d'Elon Musk.

Si la progression des marchés américains profite aux actions européennes comme aux japonaises (l'indice Nikkei a repris 0,41%), les marchés chinois continuent de s'enfoncer: le SSE Composite de Shanghaï a encore perdu 1,44% pour finir au plus bas depuis juin 2020.

Les autorités de Pékin ont commencé à tester près de 20 millions d'habitants de la ville pour tenter de détecter les cas de COVID-19 et d'isoler les malades afin d'éviter un confinement à grande échelle comparable à celui mis en place à Shanghaï depuis un mois. Et les promesses de soutien à l'économie de la Banque populaire de Chine ne suffisent pas à rassurer.

Les investisseurs voient par ailleurs se rapprocher une nouvelle hausse des taux de la Réserve fédérale qui pourrait être deux fois plus importante que celle de mars et être suivie d'au moins une autre de même ampleur, au risque de freiner la croissance.

En zone euro, les appels à resserrer la politique monétaire continuent de se multiplier, la dernier en date émanant de Marin Kazaks, le gouverneur de la banque centrale de Lettonie, qui n'exclut pas trois hausses de taux d'ici la fin de l'année.

"Alors que la peur de la stagflation est déjà élevée au vu de l'approche 'tolérance zéro' de la Fed et de la BCE sur l'inflation, la tolérance zéro de la Chine au COVID porte un coup supplémentaire aux prévisions de croissance qui pèse plus lourde que les risques à la hausse sur l'inflation", expliquent les analystes de Commerzbank dans une note.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, le rebond des cours des métaux de base après leur forte baisse de lundi permet au secteur des matières premières de reprendre 2,49% après une chute de 13,7% sur les quatre séances précédentes.

L'actualité des résultats anime le reste de la cote: à la hausse, le géant du transport maritime Maersk s'adjuge 4,96% après avoir relevé sa prévision de bénéfice annuel et UBS prend 1,97% après son meilleur résultat trimestriel depuis 15 ans alors qu'à la baisse, HSBC cède 2,63% après avoir jugé improbable de nouveaux rachats d'actifs cette année.

TAUX

Les rendements des bons du Trésor américain poursuivent calme le repli entamé lundi mais restent proches des plus hauts atteints la semaine dernière: le dix ans revient à 2,7912% et le deux ans à 2,6031%.

Sur le marché européen, le recul des rendements est moins marqué après les propos de Martins Kazaks: le dix ans allemand, qui avait chuté de 11,5 points lundi avec la poussée d'aversion au risque, abandonne moins de deux points à 0,828%.

CHANGES

Si les rendements reculent, le dollar continue de profiter des achats de précaution liés à la Chine et des anticipations de hausse des taux américains: l'indice qui mesure ses fluctuations par rapport à un panier de référence, en hausse de 0,07%, a inscrit en début de journée un nouveau plus haut de deux ans.

L'"indice dollar" affiche désormais plus de 3,6% de hausse depuis le début du mois et se dirige vers sa meilleure performance mensuelle depuis janvier 2015.

L'euro (-0,19%) évolue sous 1,07 dollar pour la première fois depuis mars 2020 tandis que le yuan parvient à se maintenir au-dessus du plus bas de plus d'un an touché lundi.

PÉTROLE

Les craintes d'une diminution de la demande chinoise en cas de confinement à Pékin pèsent une nouvelle fois sur le marché pétrolier,

Le Brent abandonne 0,32% à 102,65 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,05% à 98,59 dollars.

(Reportage Marc Angrand, édité par Matthieu Protard)

par Marc Angrand