PARIS (Reuters) - Wall Street devrait ouvrir sans tendance claire alors que les Bourses européennes reculent à mi-séance mercredi, à quelques heures de l'audition au Congrès de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale et après des chiffres sur l'inflation aux Etats-Unis et au Royaume-Uni qui ont ravivé les craintes d'un resserrement prématuré des politiques monétaires.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture pratiquement inchangée pour le Dow Jones et le Standard & Poor's 500 tandis que le Nasdaq est donné en hausse de 0,33%.

Tous trois ont cédé un peu plus de 0,3% mardi au lendemain des records inscrits par le S&P-500 et le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 perd 0,2% à 6.545,43 points vers 10h45 GMT. A Londres, le FTSE 100 recule de 0,57% et à Francfort, le Dax abandonne 0,15%.

L'indice EuroStoxx 50 est en baisse de 0,09%, le FTSEurofirst 300 de 0,27% et le Stoxx 600 de 0,27%.

Jerome Powell doit être entendu à partir de 16h00 GMT par la commission des Services financiers de la Chambre des représentants à Washington à l'occasion de la publication du rapport semestriel de la Fed. Il devrait notamment s'exprimer sur le risque inflationniste au lendemain de l'annonce d'une hausse des prix à la consommation de 5,4% sur un an le mois dernier, du jamais vu depuis 13 ans.

Au Royaume-Uni, l'inflation est au plus haut depuis 2018, à 2,5% en rythme annuel.

Ces chiffres alimentent logiquement les spéculations sur le risque de voir les banques centrales resserrer leur politique monétaire plus tôt qu'anticipé, même si la poussée inflationniste actuelle reste considérée comme transitoire.

"Elle est due pour une bonne part aux prix des voitures et utilitaires d'occasion et cela ne devrait pas durer très longtemps, mais cela souligne quand même les craintes d'une inflation plus rapide que ne le souhaite la Fed", explique Neil Wilson, analyste de Markets.com.

En attendant Jerome Powell, une nouvelle série de résultats américains pourraient animer le début de séance à Wall Street, notamment ceux de Bank of America, Citigroup et Delta Air Lines.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

VALEURS EN EUROPE

En Europe, les craintes liées à la propagation du variant Delta du coronavirus pèsent une nouvelle fois sur la tendance, avec pour premières victimes les valeurs des transport et du tourisme: leur indice Stoxx de référence perd 1,11%, le tour-opérateur allemand TUI 6,2%, la compagnie aérienne EasyJet 3,46%.

A l'opposé, la remontée des rendements obligataires déclenchée par les chiffres de l'inflation favorise les bancaires (+0,77%).

TAUX

Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans rétrocède un peu plus d'un point de base à 1,3946% après en avoir pris près de cinq mardi en réaction aux chiffres des prix à la consommation aux Etats-Unis et à la faible demande suscitée par une adjudication à 30 ans.

En Europe, celui du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, est pratiquement inchangé à -0,294% après être monté en début de journée à -0,273%, son plus haut niveau depuis une semaine.

CHANGES Le dollar marque le pas face aux autres grandes devises (-0,11%) avant l'audition de Jerome Powell et après sa forte hausse de la veille (+0,53%), sa meilleure performance sur une séance depuis près d'un mois.

L'euro remonte ainsi autour de 1,1780 dollar alors qu'il était tombé mardi à 1,1770, au plus bas depuis le 5 avril.

La livre sterling, elle, profite de l'accélération de la hausse des prix au Royaume-Uni face au billet vert (+0,45%) comme face à la monnaie unique (+0,25%).

PÉTROLE

Le prix du baril recule après l'annonce d'une baisse des importations chinoises au premier semestre (-3%, leur première contraction depuis 2013), même si l'anticipation d'une nouvelle baisse des stocks aux Etats-Unis assure un soutien au marché.

Le Brent abandonne 0,55% à 76,07 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,53% à 74,85 dollars.

par Marc Angrand