PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en ordre dispersé et les Bourses européennes reculent mardi à mi-séance, les inquiétudes sur la reprise économique liées à la persistance du risque sanitaire ayant entraîné un nouvel accès d'aversion au risque.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en légère hausse pour le Nasdaq mais en repli de 0,3% pour le S&P-500 et de 0,4% pour le Dow Jones .

À Paris, le CAC 40 perd 0,42% à 5.943,21 points vers 12h30 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,12% et à Londres, le FTSE abandonne 0,19%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 baisse de 0,17%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,16% et le Stoxx 600 de 0,23%.

Alors que l'Allemagne s'approche des 75.000 morts du COVID-19, la chancelière Angela Merkel a annoncé un prolongement des mesures de confinement jusqu'au 18 avril et a demandé aux habitants de rester chez eux pendant cinq jours à Pâques.

L'Angleterre pourrait infliger une amende de 5.000 livres (5.785 euros) aux voyageurs quittant le territoire pour des déplacements non essentiels et la France prévoit d'accélérer et d'élargir sa stratégie de vaccination à partir de samedi.

La prudence en vue à Wall Street s'explique entre autres par l'attente de l'audition au Congrès de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine, et de Janet Yellen, la secrétaire au Trésor, à partir de 16h00 GMT.

Janet Yellen a évoqué lundi la possibilité d'un retour au plein emploi l'an prochain tandis que Jerome Powell jugeait que la reprise, plus rapide qu'anticipé, était en train de se renforcer.

La nervosité des marchés est également alimentée par la montée des tensions diplomatiques et économiques entre la Chine et plusieurs pays occidentaux autour de la question des droits humains dans la région du Xinjiang.

VALEURS EN EUROPE

La crainte de voir la situation sanitaire empêcher une reprise de l'activité du transport aérien et du tourisme cet été plombe les valeurs du secteur: leur indice Stoxx de référence perd 1,02%, la compagnie aérienne EasyJet 3,06%, le groupe de croisières Carnival 3,61%, et le voyagiste TUI 6,28%.

A Paris, ADP cède 2,03% et Air France-KLM 1,31%.

Le compartiment automobile (-2,58%) est pénalisé de son côté par les prévisions pessimistes de Volvo (-6,7%), qui s'attend à voir la pénurie de composants électroniques peser lourdement sur sa production. Renault et Stellantis abandonnent respectivement 3,40% et 2,82%.

AstraZeneca cède 1,20% après qu'une agence américaine de santé a remis en cause les données fournies par le laboratoire dans le cadre d'un essai clinique aux Etats-Unis, au Chili et au Pérou.

Parmi les rares hausses notables du jour à Paris, JCDecaux (+2,23%) et Rémy Cointreau (+2,01%) bénéficient de relèvements de recommandations.

TAUX

Sur le marché des emprunts d'Etat américain, le rendement des Treasuries à 10 ans cède plus de trois point de base à 1,647%.

Son équivalent allemand abandonne près de quatre points à -0,345%.

La séance en Europe sera animée entre autres par une nouvelle émission obligataire à cinq et 25 ans de l'Union européenne dont le montant global pourrait atteindre 13 milliards d'euros.

CHANGES

Profitant du regain d'aversion au risque, l'indice dollar, qui mesure les variations du billet vert face à un panier de devises internationales, avance de 0,41%.

L'euro recule à 1,1886.

"Les participants au marché s'attendent dans un avenir prévisible, pas cette année, pas pour la majeure partie de 2022, à ce que la Fed normalise sa politique monétaire et c'est certainement un élement qui renforce le dollar et maintient l'euro sous 1,20", a déclaré Ulrich Leuchtmann chez Commerzbank.

La livre sterling a atteint son plus bas niveau depuis six semaines face au dollar alors que les dirigeants européens doivent débattre jeudi de l'éventualité d'une interdiction des exportations de vaccins de l'UE vers la Grande-Bretagne, qui dépend largement des importations pour sa campagne de vaccination.

La devise britannique cède 0,52% à 1,3791 dollar.

PÉTROLE

Les cours du pétrole perdent près de 4% en raison des craintes des effets sur la demande du durcissement des restrictions sanitaires et de la lenteur de la vaccination en Europe.

Le Brent se traite à 62,02 dollars et le brut léger américain (West Texas Intemediate, WTI) à 59,13 dollars.

(Avec Marc Angrand, édité par Patrick Vignal)

par Laetitia Volga