PARIS (Reuters) - Wall Street devrait rebondir à l'ouverture et les Bourses européennes évoluent sans grand changement jeudi à mi-séance alors que les investisseurs tentent de se remettre de l'accélération de l'inflation américaine qui pourrait inciter la Réserve fédérale à revoir sa politique de taux bas.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture en hausse de 0,6% pour le Nasdaq, de 0,3% pour le S&P-500 et de 0,1% pour le Dow Jones. À Paris, le CAC 40 gagne 0,06% à 7.049,12 vers 12h15 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,07% après avoir inscrit en séance un record à 16.114,55 et à Londres, le FTSE est en hausse de 0,42%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 monte de 0,18%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro recule de 0,08% et le Stoxx 600 avance de 0,13%.

Les Bourses européennes peinent à trouver une direction malgré le rebond qui se profile à Wall Street dont les principaux indices ont clôturé mercredi en baisse en réaction au rythme annuel inédit depuis 1990 atteint par les prix à la consommation le mois dernier, nouveau signe que l'inflation pourrait s'installer durablement.

"Il n'y avait pas qu'un seul élément dans les données qui a suscité la surprise hier, c'était juste tout. Vous ne pouvez pas ignorer quelque chose d'aussi généralisé et cela renforcera le sentiment que la Réserve fédérale relèvera ses taux l'année prochaine", a déclaré Kit Juckes, stratège de Société Générale.

Du côté des nouvelles encourageantes pour les investisseurs, le promoteur immobilier Evergrande a effectué un nouveau paiement in extremis d'intérêts obligataires lui évitant un défaut de paiement aux répercussions potentiellement importantes pour l'économie chinoise.

La Commission européenne a par ailleurs révisé en hausse sa prévision de croissance économique pour la zone euro cette année à 5% et prévoit une expansion solide en 2022.

Les volumes d'échanges sont toutefois limités par l'absence d'une partie des investisseurs, ce jeudi étant férié dans plusieurs pays.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

Dans les échanges en avant-Bourse à Wall Street, Tesla gagne près de 4% après que son patron Elon Musk a vendu pour environ 5 milliards de dollars (environ 4,4 milliards d'euros) d'actions.

VALEURS EN EUROPE

les secteurs exposés à la Chine, notamment les ressources de base et la construction, gagnent respectivement 2,78% et 1,31% après qu'Evergrande, lourdement endetté, a évité un défaut de paiement pour la troisième fois en un mois.

A Paris, ArcelorMittal gagne 4,33%, porté en outre par l'annonce d'une augmentation de son programme de rachats d'actions d'un milliard de dollars après avoir enregistré son meilleur trimestre depuis plus de dix ans.

Engie prend 1,09% après avoir relevé ses perspectives annuelles et annoncé le rachat de l'espagnol Eolia.

En baisse, Renault lâche 3,66%, Daimler ayant annoncé la cession de l'intégralité de sa participation dans le constructeur français et Spie abandonne 4,49% après qu'Eiffage a démenti préparer une offre sur le groupe.

Le groupe de luxe britannique Burberry cède 6,2% après avoir publié un chiffre d'affaires trimestriel stable, pénalisé par les intempéries et les restrictions de voyages en Chine.

L'entreprise suisse de produits chimiques Sika grimpe de 10,08% après avoir annoncé son intention de racheter le fabricant MBCC, anciennement BASF Construction Chemicals, au fonds Lone Star pour 5,5 milliards de francs suisses (5,2 milliards d'euros).

CHANGES

Le dollar a atteint un pic depuis juillet 2020 face à un panier de devises de référence, la flambée de l'inflation aux Etats-Unis favorisant les spéculations sur une hausse des taux de la Fed.

L'indice dollar gagne 0,13% et l'euro retombe vers 1,1470 dollar pour la première fois en plus d'un an.

La livre sterling est tombée à un plus bas annuel contre le billet vert alors que la croissance de l'économie britannique a ralenti plus que prévu au troisième trimestre, à 1,3% contre +5,5% au deuxième trimestre et +1,5% attendu.

TAUX

Le rendement du Bund allemand à dix ans est pratiquement inchangé, à -0,253%, après avoir grimpé dans le sillage de son équivalent américain qui a atteint mercredi un pic d'une semaine.

Les marchés obligataires américains sont fermés pour le "Veterans Day".

PÉTROLE

Le marché du pétrole poursuit son repli déclenché la veille par les craintes que l'inflation américaine n'incite Washington à débloquer davantage de réserves stratégiques de brut pour faire baisser les prix.

Le Brent recule de 0,59% à 82,15 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) perd 0,75% à 80,73 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)

par Laetitia Volga