A la Bourse de New York, fermée mercredi pour cause de commémoration à l'ancien président George H. W. Bush, les futures sur indices signalent une ouverture en repli d'environ 1,5% pour le Dow Jones et le S&P-500 et de 1,9% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 perd 2,35% à 4.828,13 vers 12h50 GMT. À Francfort, le Dax cède 2,48% et à Londres, le FTSE abandonne 2,11%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 perd 2,04%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro recule de 2,19% et le Stoxx 600 lâche 2,2%, pour retomber à un plus depuis décembre 2016.

L'indice de volatilité de l'EuroStoxx 500, baromètre de la nervosité des investisseurs, bondit de plus de 14%.

Meng Wanzhou, directrice financière du groupe chinois Huawei, a été arrêtée le 1er décembre à Vancouver, au Canada, et risque une extradition vers les Etats-Unis, a annoncé mercredi le ministère canadien de la Justice, sans préciser les motifs de cette décision qui risque de mettre à mal la trêve commerciale récemment conclue entre Pékin et Washington.

D'après une source informée de la situation, l'arrestation de Meng Wanzhou est liée à une violation des sanctions contre l'Iran instaurées par Washington.

L'arrestation de la directrice financière de l'équipementier chinois Huawei renforce l'affrontement entre les Etats-Unis et la Chine concernant non seulement les droits de douane mais aussi l'hégémonie dans le secteur technologique.

"Je pense vraiment que les gens se bornent trop à la dynamique commerciale entre la Chine et les Etats-Unis", a déclaré Norman Villamin, responsable des investissements chez Union Bancaire Privée. "Il ne s'agit pas de commerce, il s'agit de savoir qui dominera économiquement et politiquement le monde d'ici 10 à 20 ans. Il s'agit de la technologie et qui l'emportera dans ce domaine."

Les investisseurs ont également été refroidis par la chute des cours du brut en raison de craintes d'une réduction plus faible que prévu de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), actuellement réunis à Vienne.

L'Opep et ses alliés tentent de conclure un accord sur une réduction de leur production susceptible d'atteindre 1,5 million de barils par jour (bpj) mais les discussions pourraient échouer si aucun compromis n'est trouvé avec Moscou, a déclaré jeudi le ministre saoudien de l'Energie.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

Le secteur technologique devrait être le premier compartiment à pâtir de l'arrestation de la directrice financière de Huawei. Advanced Micro Devices, Micron Technology, Western Digital, Broadcom et Nvidia perdent de 2,5% à 4,5% en avant-Bourse.

Caterpillar et Boeing, deux valeurs industrielles sensibles aux évolutions sur le commerce, seront également à surveiller.

Dans les échanges avant-Bourse, le géant Facebook perd 3,4% à 133,26 dollars, Stifel ayant abaissé sa recommandation à "conserver" contre "acheter".

VALEURS EN EUROPE

En Europe, tous les secteurs sont orientés en baisse. Le compartiment des ressources de base recule de 3,37% alors que les craintes sur le commerce pèsent sur les cours du métaux. Egalement sensible à cette thématique, le secteur automobile recule de 2,93%.

L'indice Stoxx de la haute technologie cède 2,81% avec notamment un recul de 4,77% pour STMicroelectronics à Paris et de 9,11% pour AMS

Ericsson, l'un des principaux concurrents de Huawei, gagne en revanche 1,57%.

La cote est animée en outre par les changements de recommandation avec des replis de 6,98% pour Capgemini et de 6,04% pour Biomérieux, dégradés respectivement par Barclays et Kepler Cheuvreux.

Contre la tendance, Genfit bondit de 6,24% après avoir annoncé des résultants encourageants d'une étude sur Elafibranor, un traitement de la cirrhose biliaire.

TAUX Sur le marché obligataire, les signes d'inversion de la courbe des taux américains, qui font craindre une entrée en récession des Etats-Unis à plus ou moins court terme, et les interrogations sur le commerce font reculer les rendements.

Le rendement des Treasuries à 10 ans perd près de trois points de base vers 2,89%, après avoir touché un creux de trois mois à 2,8740%, et le 10 ans allemand recule à 0,251%, proche d'un plus bas de six mois.

CHANGES Peu de variations sur le marché des changes, où le dollar cède 0,05% face à un panier de devises de référence dont l'euro, qui évolue à 1,1344.

la tendance pourrait s'animer avec une batterie d'indicateurs à l'agenda dont notamment la publication, à 13h15 GMT, de l'enquête ADP sur l'emploi, puis de la balance commerciale, des inscriptions hebdomadaires au chômage et de la productivité du troisième trimestre à 13h30 GMT.

Le yen, valeur refuge par excellence, gagne plus de 0,3% face au dollar.

PÉTROLE

Le baril de Brent perd 2,21% à 60,2 dollars et le brut léger américain abandonne près de 3% autour de 51,3 dollars.

(Avec Helen Reid à Londres, édité par Blandine Hénault)

par Laetitia Volga