PARIS (Reuters) - Wall Street devrait tenter de rebondir vendredi après ses pertes de la veille, mais les Bourses européennes évoluent dans le rouge à mi-séance, pénalisées par le reconfinement partiel décidé en France et l'annonce d'un ralentissement de la campagne de vaccination au Royaume-Uni.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais suggèrent une quasi-stabilité pour le Dow Jones mais une hausse d'environ 0,25% pour le Standard & Poor's 500 et 0,65% pour le Nasdaq. Jeudi, ce dernier a chuté de 3,02%, le S&P-500 de 1,48% et le Dow Jones de 0,46% après une nouvelle envolée des rendements obligataires.

A Paris, le CAC 40 perd 0,67% à 6.022,43 points à 11h50 GMT. A Londres, le FTSE 100 cède 0,89% et à Francfort, le Dax recule de 0,62%.

L'indice EuroStoxx 50 est en baisse de 0,54%, le FTSEurofirst 300 de 0,44% et le Stoxx 600 de 0,43%.

Ce dernier affiche encore une hausse de plus de 0,6% sur la semaine et se dirige vers sa troisième progression hebdomadaire d'affilée. Mais le courant acheteur qui l'a porté au plus haut depuis près de 13 mois s'essouffle face aux dernières nouvelles sur le front de l'épidémie, notamment le reconfinement dès samedi de 16 départements français et les retards prévus pour la campagne de vaccination au Royaume-Uni, faute de doses en nombre suffisant.

VALEURS EN EUROPE

Le reconfinement partiel en France, qui touche un tiers environ de la population, pèse logiquement sur les valeurs vouées à souffrir de la diminution des déplacements et de la fermeture des commerces classés comme non-essentiels: Air France-KLM cède 2,88%, Fnac Darty 1,58% et l'exploitant de centres commerciaux Klépierre 1,93%.

Ailleurs en Europe, Telecom Italia chute de 5,49%, victime d'un regain d'incertitude sur le projet de réseau à haut débit commun dans la péninsule.

Le secteur automobile, lui, souffre de prises de bénéfice après plusieurs séances de forte hausse: son indice Stoxx abandonne 0,85%, BMW 3,31%, Renault 2,94%.

Michelin (+1,23%) se distingue grâce au relèvement de la recommandation de Barclays à "surpondérer".

TAUX

Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans, qui avait bondi de près de neuf points de base jeudi pour atteindre un nouveau plus haut de 14 mois à 1,729%, retombe de quatre points à 1,6856% et entraîne avec lui les rendements européens: celui du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, perd trois points à -0,295%.

CHANGES

Le dollar est en légère hausse face aux autres grandes devises (+0,02%) malgré le repli des rendements des Treasuries alors que l'euro, pénalisé par les dernières nouvelles sur le front de la crise sanitaire, se traite juste en dessous de 1,19 dollar.

Le yen est pratiquement inchangé après les annonces de la Banque du Japon, qui a décidé d'élargir la fourchette de fluctuation de son rendement de référence, une évolution de sa stratégie conforme aux attentes du marché.

PÉTROLE

Le marché pétrolier tente un rebond après une chute spectaculaire la veille qui a porté à près de 8% sa baisse depuis le début de la semaine.

Le Brent gagne 0,02% à 63,27 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 0,17% à 60,10 dollars. L'un et l'autre viennent d'enregistrer cinq séances consécutives de repli.

Goldman Sachs estime que la faiblesse de la demande en Europe liée à la crise sanitaire devrait freiner le rééquilibrage du marché au deuxième trimestre mais voit dans la baisse des derniers jours une opportunité d'achat, en tablant sur un Brent à 80 dollars cet été.

(édité par Patrick Vignal)

par Marc Angrand