PARIS (Reuters) - Wall Street devrait ouvrir en légère hausse jeudi et les Bourses européennes évoluent sans grand changement à mi-séance en attendant de nouvelles données sur l'emploi aux États-Unis, qui pourraient influencer le soutien des banques centrales à l'économie et aux marchés financiers. Les contrats à terme indiquent un gain d'environ 0,2% pour les trois indices phares de la Bourse de New York. À Paris, le CAC 40 gagne 0,08% à 6 764,29 vers 11h20 GMT. À Francfort, le Dax est inchangé et à Londres, le FTSE recule de 0,07%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,13%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro est stable et le Stoxx 600 avance de 0,19%.

Les marchés actions sont suspendus à la publication vendredi du rapport mensuel sur l'emploi du département du Travail, qui pourrait donner de nouvelles indications aux investisseurs sur le rythme de la reprise et sur l'évolution à attendre de la politique monétaire de la Réserve fédérale.

La banque centrale américaine a fait du retour au plein emploi un facteur essentiel pour une éventuelle réduction de ses mesures de relance mises en place en raison de la pandémie de COVID-19.

Les économistes interrogés par Reuters prévoient 750.000 créations d'emplois le mois dernier après 943.000 en juillet mais leurs estimations s'échelonnent de 375.000 à 1,027 million.

"Un résultat plus proche de 400.000 que de 800.000 signifierait que la condition posée par la Fed, à savoir des 'progrès supplémentaires substantiels' du marché du travail, prendra plus de temps à se matérialiser, ce qui reportera la décision de réduire les achats d'actifs de septembre à novembre. Les mauvaises nouvelles sur le marché du travail sont de bonnes nouvelles pour les actifs à risque", explique Rodrigo Catril, stratège à la National Australia Bank.

En attendant, c'est le chiffre des inscriptions au chômage aux Etats-Unis la semaine dernière qui pourrait animer la séance dans l'après-midi. LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

VALEURS EN EUROPE

En tête du Stoxx 600, le laboratoire pharmaceutique suédois Swedish Orphan Biovitrum (SOBI) bondit de 26,97% après l'annonce d'une offre de rachat des fonds américains Advent et Aurora qui le valorise à plus de 69 milliards de couronnes (6,8 milliards d'euros).

A l'opposé, le courtier CMC Markets chute de 27,62% après avoir revu en baisse sa prévision de bénéfice annuel face à la diminution des volumes de transactions.

Toujours à Londres, le groupe minier BHP, qui se traite ex-dividende, perd 6,28%.

L'indice européen des matières premières recule de 0,38%, la plus forte baisse sectorielle européenne. A l'opposé, le secteur du pétrole et du gaz s'octroie 0,84%.

CHANGES Le dollar cède un peu de terrain face à un panier de devises de référence dans l'attente de nouvelles indications sur l'emploi américain.

L'"indice dollar" est tombé mercredi au plus bas depuis quatre semaines en réaction au nombre nettement moins important que prévu des créations de postes aux Etats-Unis d'après l'enquête ADP.

L'euro remonte à 1,1847 dollar, non loin du pic d'un mois face au billet vert touché la veille. La monnaie unique européenne est soutenue par les récentes déclarations de responsables de la Banque centrale européenne sur la réduction des mesures de relance sur fond de reprise solide de l'économie et d'envolée de l'inflation.

Christine Lagarde, la présidente de BCE, a déclaré mercredi que l'économie de la zone euro n'avait plus besoin d'une aide massive mais seulement d'un soutien "chirurgical", ciblé sur les secteurs encore en difficulté.

TAUX

Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à dix ans cède 1,5 point de base, à 1,2869%. Son équivalent allemand recule de deux points vers -0,394%.

"La BCE entre dans sa période de réserve mais l'anxiété reste élevée (...) Le marché devrait se préparer à une réduction du rythme des achats d'actifs au quatrième trimestre, qui ne doit pas être confondue avec un 'tapering' ou le début de la fin du Programme d'urgence face à la pandémie", estiment les analystes de Commerzbank dans une note.

PÉTROLE

Les cours du pétrole sont en hausse modérée, soutenus par l'annonce par l'Energy Information Administration (EIA) d'une chute des stocks de brut aux Etats-Unis de 7,2 millions de barils de la semaine dernière contre 3,1 millions attendu par le consensus.

Mais les gains sont freinés par la décision de l'Opep+ de s'en tenir à sa politique d'augmentation progressive de la production.

Le Brent avance de 0,63% à 72,04 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 0,54% à 68,96 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Marc Angrand)

par Laetitia Volga