* Le Dow a gagné 0,10%, le S&P-500 0,28%, le Nasdaq 0,7%

* Les investisseurs sentent un apaisement dans le dossier ukrainien

* Valeurs de première nécessité en tête des hausses (Actualisé avec des précisions, éléments de change et obligataires)

par Ryan Vlastelica et Akane Otani

NEW YORK, 11 août (Reuters) - Wall Street a terminé en légère hausse lundi, augmentant un peu ses gains déjà appréciables de vendredi dernier, les investisseurs espérant que la décision de la Russie d'envoyer une aide humanitaire en Ukraine apaisera les tensions entre les deux pays.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a déclaré lundi avoir tenu des discussions avec les autorités russes et ukrainiennes sur la proposition d'aide humanitaire de la part de la Russie à l'est ukrainien.

Le fonds indiciel Market Vectors Russia, qui donne aux investisseurs l'exposition aux sociétés cotées en Russie, a gagné 1,43%.

"Il semble que les investisseurs américains qui prennent un risque sur les actions russes ne prennent pas très au sérieux le communiqué de l'Otan", note Mark Luschini (Janney Montgomery Scott), faisant référence au fait que le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen ait parlé d'une "forte probabilité" que Moscou intervienne en Russie sous le couvert d'une action humanitaire.

Il semble que les investisseurs en actions russes "prennent les annonces de la Russie pour argent comptant, sans y voir une couverture pour une opération militaire", a ajouté Luschini.

Le Nasdaq a fait un peu mieux que le Dow et le S&P-500, ayant bénéficié d'une recommandation de la banque Morgan Stanley, passée de "pondération en ligne" à "surpondérer" sur les valeurs high techs.

Elle a également une appréciation positive sur les valeurs de l'énergie et sur celles des biens de consommation non essentiels. Elle a en revanche déclassé les valeurs des ressources naturelles de "surpondérer" à "pondération en ligne".

L'indice Dow Jones a gagné 16,05 points (0,10%) à 16.569,98. L'indice S&P-500 a pris 5,33 points (0,28%) à 1.936,92. Le Nasdaq Composite a avancé de 30,43 points (0,7%) à 4.401,33.

Huit des 10 principaux secteurs de l'indice S&P-500 ont fini en hausse. Les valeurs des biens de consommation de première nécessité ont enregistré le gain le plus élevé, leur indice gagnant 0,8%, tandis que les valeurs de l'énergie et des services aux collectivité ont été à la traîne.

Les actions ont également tiré parti de la poursuite des raids aériens américains contre les djihadistes irakiens et de la reprise des pourparlers indirects entre Israéliens et Palestiniens lundi au Caire sous médiation de l'Egypte.

Aux valeurs, l'action Mannkind a pris 5%. Sanofi a signé avec la biotech américaine un accord de licence exclusif et mondial sur l'insuline inhalable.

Kinder Morgan a gagne 9%. Le premier opérateur d'oléoducs et de gazoducs aux Etats-Unis a annoncé dimanche soir son intention de regrouper sous un même toit ses quatre entités cotées dans le cadre d'une transaction à 70 milliards de dollars qui vise à répondre aux inquiétudes de ses actionnaires sur sa structure complexe et ses perspectives de croissance.

Chiquita Brands International s'est envolée de plus de 30%, ayant confirmé avoir reçu une offre non sollicitée du fabricant de jus de fruits Cutrale Group et de la société d'investissement Safra Group, deux entreprises brésiliennes, sur la totalité de son capital.

Quelque 4,7 milliards de titres ont changé de mains, selon BATS, contre 6,1 milliards pour la moyenne de cinq jours.

Sur le marché des changes, l'euro a fléchi contre le dollar, rétrocédant ainsi ses gains de vendredi, les cambistes s'inquiétant en particulier des retombées sur l'Allemagne, première économie de la zone euro, du conflit entre Kiev et Moscou.

L'euro avait dépassé 1,34 dollar vendredi, sur des rachats de couverture, mais au vu du contexte macroéconomique de la zone euro, le rally a fait long feu. La monnaie unique a toutefois trouvé un soutien à 1,3350 dollar.

Les rendements des Treasuries n'ont guère varié ce lundi, louvoyant autour de récents plus bas, les traders conservant leurs avoirs de précaution en obligations du Trésor au vu des conflits en Ukraine et aux Proche et Moyen-Orient.

Les rendements stagnent ainsi en basses eaux pour une autre raison: le vice-président de la Réserve fédérale Stanley Fischer s'interroge sur la lenteur de la reprise aux Etats-Unis comme en Europe et sur un déclin durable du potentiel de croissance de l'économie mondiale. (Wilfrid Exbrayat pour le service français)