L'indice Dow Jones a gagné 434,9 points, soit 1,77%, à 25.014,86, clôturant ainsi au-dessus du seuil des 25.000 points pour la première fois depuis le 4 décembre, et le S&P-500, plus large, a pris 41,05 points, soit 1,55%, à 2681,05, sa meilleure clôture depuis le 6 décembre.

Le Nasdaq Composite a progressé de 154,79 points, soit 2,2%, à 7.183,08. Il enregistre ainsi sa plus forte hausse en pourcentage sur une séance depuis le 4 janvier.

La Réserve fédérale a annoncé le maintien sans surprise de sa politique monétaire mais elle a surtout déclaré qu'elle serait patiente en matière d'éventuels relèvements supplémentaires en raison des incertitudes économiques et financières et elle a laissé entendre qu'elle pourrait freiner la réduction de son bilan.

"Les marchés ont trouvé ce qu'ils cherchaient dans le communiqué de la Fed: à la fois l'idée de patience de la banque centrale sur les futures hausses de taux et celle d'une flexibilité accrue dans la réduction de son bilan", constate Mohamed el Erian, principal conseiller économique d'Allianz.

Les investisseurs restent par ailleurs à l'affût d'éventuelles indications sur le déroulement des discussions commerciales entre dirigeants américains et chinois qui ont débuté dans la journée à Washington.

VALEURS

Tous les indices sectoriels S&P ont fini la journée dans le vert, les progressions les plus marquées profitant au compartiment des hautes technologies (+3,03%), à celui des produits de grande consommation (+2,16%) et à celui de l'industrie (+1,55%).

Meilleure performance du Dow, Apple a bondi de 6,83% au lendemain de la publication de ses résultats, les propos du patron du groupe, Tim Cook, sur les tensions commerciales et la croissance soutenue des revenus tirés des activités de services ayant pris le pas sur les craintes de déclin des ventes d'iPhone.

Boeing a parallèlement pris 6,25% après avoir présenté des prévisions de bénéfice et de génération de trésorerie pour cette année nettement supérieures aux estimations du marché.

Autre valeur du Dow, McDonald's a progressé de 0,22% après avoir dépassé les attentes en matière de ventes à données comparables.

La hausse la plus spectaculaire du jour a profité à Advanced Micro Devices, dont le titre s'est envolé de 19,95% en réaction à l'annonce d'une croissance record des ventes de processeurs pour centres de données et à une prévision de croissance 2019 nettement supérieur au consensus de Wall Street.

Dans son sillage, l'indice sectoriel Philadelphia Semiconductor a pris 2,87%.

A la baisse, AT&T a chuté de 4,33%, son chiffre d'affaires et ses gains de nouveaux abonnés ayant déçu les analystes.

LES INDICATEURS DU JOUR

L'enquête mensuelle ADP sur l'emploi a confirmé la bonne santé du marché du travail à deux jours de la publication des chiffres officiels mensuels: à 213.000, le nombre de créations de postes recensé est nettement supérieur aux 178.000 attendues en moyenne par les économistes interrogés par Reuters.

Dans l'immobilier, les promesses de ventes de logements anciens aux Etats-Unis ont reculé en décembre, selon les données de la fédération nationale des agents immobiliers NAR, qui confirment la faiblesse du marché en fin d'année.

TAUX

Les rendements des emprunts d'Etat américains, et notamment ceux des échéances les plus courtes, ont nettement reculé après les annonces de la Fed: celui des Treasuries à deux ans a cédé plus de cinq points de base pour tomber à son plus bas niveau depuis près de quatre semaines à 2,51%, tandis que celui des titres à dix ans perdait plus de trois points à 2,6775%.

L'écart de rendement ("spread") entre les bons à deux et à dix ans est ainsi remonté à près de 17 points de base, au plus haut depuis une semaine.

"Le communiqué était clairement 'colombe'. En réaction, on a vu la courbe des Treasuries se pentifier", a expliqué Justin Lederer, analyste obligataire de Cantor Fitzgerald.

CHANGES

Soutenu jusqu'alors par l'enquête ADP sur l'emploi, le dollar a souffert des annonces de la Réserve fédérale, le ton prudent adopté par la banque centrale sur les taux et la perspective d'un ralentissement de la réduction de son bilan étant peu favorables au billet vert.

En fin de séance, l'indice mesurant les fluctuations de la devise américaine face à un panier de monnaies de référence cédait 0,4%, au plus bas depuis le 11 janvier. L'euro a profité de cet accès de faiblesse pour remonter jusqu'à 1,1502 dollar avant de revenir autour de 1,1475.

La livre sterling a parallèlement fini la journée sans grand changement au lendemain de la baisse déclenchée par le rejet, à la Chambre des communes britannique, d'amendements visant à reporter la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, même si Bruxelles exclut toujours la renégociation de l'accord de sortie réclamé par Londres.

PÉTROLE

Les cours du brut ont fini en nette hausse sur le Nymex, après la publication de chiffres suggérant des tensions sur l'offre aux Etats-Unis au moment où plane le risque de nouvelles sanctions américaines visant le Venezuela.

Le contrat mars sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a gagné 92 cents, soit 1,73%, à 54,23 dollars le baril et le Brent a pris 33 cents (0,54%) à 61,65 dollars.

Les stocks américains de pétrole brut ont augmenté moins qu'attendu la semaine dernière et ceux d'essence ont diminué, selon les données publiées mercredi par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA).

LA SÉANCE EN EUROPE

À Paris, le CAC 40 a fini sur une progression de 0,95% à 4.974,76 points, sa meilleure clôture depuis le 4 décembre.

Le Footsie britannique a gagné 1,58%, aidé par la baisse de la livre sterling mais le Dax allemand a perdu 0,33%, plombé par la chute de WireCard (-13,29%). L'indice EuroStoxx 50 a progressé de 0,26%, le FTSEurofirst 300 de 0,30% et le Stoxx 600 de 0,36%.

Le secteur des ressources de base (+1,29%) a signé une des plus fortes hausses sectorielles, dopé par les cours des métaux industriels.

Les valeurs du luxe ont également été bien entourées après les annonces mardi soir de LVMH, dont le titre s'est adjugé 6,87%, la meilleure performance du CAC. Dans son sillage, les concurrents Kering et Hermes ont gagné respectivement 3,32% et 3,06%.

À SUIVRE JEUDI:

La séance de jeudi sera animée entre autres les indices d'activité PMI officiels en Chine pour le mois de janvier, par une nouvelle série de publications de résultats en Europe et aux Etats-Unis, ainsi que par la première estimation de la croissance dans la zone euro au quatrième trimestre.

(Avec Noel Randewich à New York et Sruthi Shankar à Bangalore)

par Marc Angrand