PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en ordre dispersé tandis que les principales Bourses européennes reculent légèrement lundi à mi-séance, freinées par le repli des cours du pétrole et des métaux tandis que les interrogations sur la croissance en Chine et la politique de la Réserve fédérale alimentent la prudence.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture en baisse modérée pour le Dow Jones et le Standard & Poor's-500, qui ont inscrit des records vendredi, tandis que le Nasdaq est indiqué en légère hausse.

À Paris, le CAC 40 abandonne 0,03% à 6.815 vers 11h45 GMT. À Francfort, le Dax perd 0,08% et à Londres, le FTSE cède 0,34%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 gagne 0,12%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro avance de 0,09% et le Stoxx 600 de 0,08%.

Ce dernier n'est pas passé de loin de signer un nouveau plus haut, ce qui aurait été le sixième d'affilée, mais avec la fin des résultats d'entreprises, les marchés ne bénéficient plus d'un soutien haussier important.

La prudence est alimentée par ailleurs par l'annonce du ralentissement de la croissance des exportations et des importations en Chine où la propagation du variant Delta entraîne une augmentation des nouveaux de cas de COVID-19.

Plusieurs banques américaines, comme Goldman Sachs ou J.P. Morgan, ont revu à la baisse leurs prévisions de croissance pour la deuxième économie mondiale au troisième trimestre.

Si le rapport mensuel sur l'emploi américain a confirmé vendredi la vigueur de l'économie américaine, il a alimenté dans le même temps la perspective d'un retrait prochain des mesures de soutien de la Réserve fédérale, notamment la réduction des achats de titres sur le marché ("tapering").

"Les investisseurs considèrent les chiffres macroéconomiques positifs comme une bonne et une mauvaise nouvelle et craignent que rester exposé à un marché qui n'est plus soutenu par les banques centrales ne mette leur portefeuille en danger", a commenté Pierre Veyret chez ActivTrades.

Le marché suivra avec attention la publication mercredi de l'indice des prix à la consommation aux Etats-Unis; un niveau élevé pourrait intensifier les spéculations sur le resserrement de la politique de la Fed.

VALEURS EN EUROPE

Du côté des valeurs, Royal Dutch Shell et BP cèdent 1,52% et 1,95% respectivement, plombés par la baisse de plus de 2% des cours du brut en raison des craintes pour la demande avec la résurgence de la pandémie en Asie.

A Paris, TotalEnergies perd 0,95%.

En tête du CAC 40, Atos gagne 3,21% après avoir déjà bondi de 10,9% vendredi en réaction à une information du site financier DealReporter évoquant un intérêt de plusieurs fonds d'investissement pour le groupe.

La société de livraison de repas Deliveroo gagne 7,94%, la plus forte hausse du Stoxx 600, après que son concurrent Delivery Hero (-0,8%) a pris une participation de 5,09% à son capital.

Du côté des notes, Eurofins Scientific gagne 2,70% à 115,78 euros après le relèvement d'objectif de cours de Deutsche Bank de 57 euros à 91 euros tandis que HeidelbergCement (-2,91%) est lanterne rouge du Dax après la dégradation de Barclays à "sous-pondérer", les analystes anticipant un ralentissement de la croissance des bénéfices en raison des pressions inflationnistes.

CHANGES/TAUX

Le dollar est stable après avoir touché un pic de deux semaines contre un panier de devises internationales, les chiffres solides sur l'emploi américain ayant renforcé la probabilité d'un resserrement prochain de la politique monétaire de la Réserve fédérale.

Pour cette même raison, le rendement des Treasuries à 10 ans a pris près de huit points de base vendredi, à 1,305%. Il perd moins d'un point de base ce lundi, autour de 1,285%.

Son équivalent allemand à même échéance perd 1,3 point à -0,466%. L'euro évolue sans grand changement, à 1,176 dollar, proche du creux de quatre mois atteint plus tôt à 1,174 dollar.

PÉTROLE

Le marché du pétrole perd près de 4%, accentuant ses pertes de la semaine dernière, en raison de la hausse du dollar américain et des craintes que les nouvelles mesures contre la pandémie en Asie, notamment en Chine, puissent retarder la reprise de la demande.

Le baril de Brent perd 3,75% à 68,05 dollars et celui du brut léger américain (WTI) 3,88% à 65,63 dollars.

MÉTAUX

L'appréciation du billet vert nuit à l'or qui se traite au plus bas depuis la mi-avril, à 1.745,02 dollars l'once. Il a perdu en séance jusqu'à 4,4%, au plus bas depuis le 31 mars, à 1.684,37.

L'argent a chuté de 7,5%, atteignant un creux de plus de huit mois à 22,50 dollars l'once avant de revenir à 23,9847, soit un repli de 1,43%.

Le renchérissement du dollar et les inquiétudes concernant la demande, alors que la croissance des importations et des exportations a ralenti en Chine le mois dernier, pénalisent les métaux industriels.

La tonne cuivre a atteint un plus bas depuis le 21 juillet à 9.344,50 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)

par Laetitia Volga