Sur le marché des changes, la livre est tombée à un creux de près de trois ans alors que le Premier ministre Boris Johnson menace d'élections anticipées le parlement s'il lui interdit de quitter l'Union européenne sans accord. Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en repli de 0,75% à 0,85%.

À Paris, l'indice CAC 40 perd 0,45% à 5.468,46 points vers 11h30 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,35% et à Londres, le FTSE perd 0,39%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,30%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,36% et le Stoxx 600 de 0,29%.

Les Etats-Unis et la Chine ont commencé dimanche à prélever de nouveaux droits de douane sur leurs importations mutuelles, marquant une nouvelle escalade dans le conflit commercial qui les oppose depuis un an et demi. Donald Trump a cependant assuré qu'une rencontre entre les délégations des deux pays était toujours programmée en septembre.

Pékin a annoncé lundi avoir porté plainte contre les Etats-Unis devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) au sujet des nouvelles barrières douanières érigées par l'administration Trump.

"Vu que le conflit commercial est devenu l'élément directeur des Bourses, nous conseillons de ne pas renforcer l'exposition aux actions (...)," dit Mark Haefele, responsable de l'investissement chez UBS Global Wealth Management.

Les investisseurs attendent les indicateurs américains du jour, notamment l'ISM manufacturier, dans l'espoir qu'ils apaisent les craintes de récession.

VALEURS EN EUROPE

Quasiment tous les indices sectoriels européens restent dans le rouge à mi-séance. A Paris, les valeurs du luxe souffrent avec des replis de 2,48% pour Kering et de 1,28% pour LVMH.

A noter encore, la baisse de 5,71% d'Iliad qui a annoncé avoir perdu 127.000 abonnés en France au premier semestre.

Sanofi (+2,0%) est l'une des rares valeurs à garder la tête hors de l'eau, portée par une note de Bernstein, qui entame son suivi sur la valeur avec une recommandation à "surperformer".

Renault est la deuxième plus forte hausse du CAC, avec un gain de 1,08%, le titre s'étant retourné à la suite d'une information de Bloomberg signalant des progrès dans les discussions entre le Japon et la France en vue de renforcer le partenariat avec Nissan.

TAUX

Les rendements des obligations souveraines reculent encore. Celui des Treasuries à 10 ans perd 1,4 point de base (pdb) à 1,492% et le Bund allemand à 10 ans, référence de la zone euro, suit le mouvement pour tomber à un nouveau plus bas record, de -0,72%, en baisse de 2,3 pdb.

Le rendement italien à 10 ans est également tombé à des plus bas record, dans un climat d'optimisme sur la probabilité que le Mouvement 5 Etoiles (M5S) parvienne à un accord de coalition avec le Parti démocrate.

Le rendement des obligations britanniques à 10 ans est également à ses plus bas records dans le contexte de crise autour du Brexit.

CHANGES

La devise britannique est tombée sous le seuil de 1,20 dollar, un plus bas de près de trois ans, en réaction à l'ultimatum du Premier ministre Boris Johnson enjoignant aux parlementaires de lui accorder leur soutien sur le Brexit ou d'être contraints de retourner devant les électeurs.

La livre, qui a perdu un cinquième de sa valeur depuis le vote des Britanniques en faveur du Brexit en juin 2016, est tombée jusqu'à 1,1959 dollar, cédant momentanément jusqu'à près de 1% en matinée.

Elle a réduit ses pertes après l'annonce que parlementaires hostiles à un Brexit sans accord, issus des rangs de partis d'opposition mais aussi du Parti conservateur de Johnson, avaient soumis leur motion réclamant un débat en urgence sur le retrait de l'Union européenne.

L'euro est également en net repli, ayant touché son plus bas niveau depuis 28 mois, dans la perspective de taux durablement bas dans la zone euro.

Les marchés monétaires de la zone euro intègrent désormais une probabilité de 83% d'une baisse de 20 points de base du taux de dépôt de la Banque centrale européenne lors de sa prochaine réunion de politique monétaire, après des déclarations de responsables de la BCE et la contraction de l'activité manufacturière dans la zone euro, notamment en Allemagne.

PÉTROLE

Les contrats de référence sur le pétrole creusent leurs pertes en raison du conflit commercial sino-américain qui pèse que l'économie mondiale et de l'augmentation de la production de pétrole de l'Opep et de la Russie.

Le contrat sur le brut léger texan (WTI) abandonne 1,94% à 54,03 dollars le baril mais le Brent perd 1,55% autour de 57,74 dollars.

(Édité par Patrick Vignal)

par Juliette Rouillon