PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en baisse à l'ouverture vendredi et les Bourses européennes évoluent dans le rouge à mi-séance, les préoccupations sur la politique monétaire et les troubles géopolitiques favorisant une nouvelle fois l'aversion au risque sur les marchés financiers.

Les contrats à terme signalent une ouverture en baisse de 0,9% pour le Dow Jones, de 1% pour le Standard & Poor's-500 et de 0,4% pour le Nasdaq, en dépit des résultats supérieurs aux attentes du géant Apple.

À Paris, le CAC 40 perd 2,31% à 6.861,55 points vers 12h40 GMT. À Francfort, le Dax cède 2,46% et à Londres, le FTSE abandonne 1,41%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 baisse de 1,86%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 2,53% et le Stoxx 600 de 2,01%.

Ce dernier s'achemine vers une nouvelle semaine de baisse et sa pire performance mensuelle depuis octobre 2020. L'appétit pour le risque souffre des préoccupations sur l'ampleur et le rythme du resserrement monétaire à venir aux Etats-Unis et des tensions géopolitiques entre la Russie et l'Ukraine.

A cela s'ajoute la contraction plus marquée que prévu de la croissance économique allemande sur les trois derniers mois de 2021, à 0,7% contre 0,3% pour le consensus Reuters, sous l'effet des restrictions sanitaires.

Les investisseurs suivront la publication à 13h30 GMT des chiffres mensuels des dépenses des ménages aux Etats-Unis et une mesure clé de l'inflation, élément central dans le politique de la Réserve fédérale. Les économistes interrogés par Reuters prévoient que l'indice des prix à la consommation PCE hors énergie et alimentation ait augmenté de 4,8% sur un an en décembre.

Dans les échanges avant l'ouverture des marchés américains, Apple prend plus de 3% après avoir enregistré un chiffre d'affaires trimestriel, un gain qui ne devrait pas suffire à soutenir la cote américaine.

VALEURS EN EUROPE

Avec le cycle de resserrement à venir de la Réserve fédérale, l'indice Stoxx de la technologie perd 2,98%, à son plus bas niveau en un an, est entré dans un marché baissier ("bear market"), défini par un repli supérieur à 20% par rapport au récent plus haut.

Après avoir pris jusqu'à 5,75% en séance grâce à ses bons résultats trimestriels, le numéro mondial de l'industrie du luxe LVMH cède désormais 0,45% emporté par le repli général du marché.

Caixabank, Volvo et Electrolux cèdent entre 1,81% et 5,21% après avoir tous trois fait état d'une baisse de leur bénéfice du quatrième trimestre.

Alstom chute de 7,88% après un abaissement de recommandation d'Exane BNP Paribas de "surperformance" à "neutre".

En hausse, JCDecaux grimpe de 7,86% après des résultats bien accueillis et H&M avance de 2,6% après avoir annoncé un bénéfice trimestriel au-dessus des attentes, un programme de rachat d'actions et le versement d'un dividende.

TAUX/CHANGES

La perspective d'une accélération du resserrement monétaire aux Etats-Unis continue de soutenir les rendements obligataires: celui des Treasuries à dix ans prend plus de trois points de base à 1,8391% et son équivalent allemand, référence pour la zone euro, a inscrit un pic de huit jours, à -0,018%.

Pour la même raison, le dollar évolue au plus haut depuis juillet 2020 faceaux autres grandes devises (+0,12%).

L'euro subit ainsi sa cinquième séance consécutive de repli pour revenir à 1,1139 dollar, après un plus bas depuis juin 2020, à 1,1119.

PÉTROLE

Les cours du pétrole sont en hausse et se dirigent vers une sixième semaine de gains consécutif alors que les tensions géopolitiques concernant l'Ukraine continuent de susciter des inquiétudes sur l'offre.

Le baril de Brent avance de 0,75% à 90,01 dollars et celui du brut léger américain (WTI) gagne 0,66% à 87,18 dollars.

(Laetitia Volga, édité par)