Wall Street nous a proposé une scénario de séance stagnation complète durant 7 heures et demi qui ressemble comme un 'copier/coller' à la cession soporifique observée en Europe.
Et avec le même petit fléchissement final (écarts compris entre -0,03% pour le Nasdaq et -0,25% pour le Dow Jones) qui a ramené les 3 principaux indices dans le rouge.
Un tout 'petit coup d'algos' à 21H58 aurait au contraire permis à Wall Street de finir dans le vert, et pratiquement sans effort vu l'étroitesse des volumes.

Précisons à ce sujet que la séance de lundi, la première du terme boursier de juin, fut la moins active de l'année, avec seulement 50% des volumes moyens traités au cours des 3 derniers mois, et un tiers de l'activité observée fin janvier, lors de l'envoi des chèques fédéraux aux particuliers, qui se sont rués en bourse.

Une clôture positive semblait couler de source après la forte hausse des marchés asiatiques (Chine) ce mardi matin, après une succession de déclarations jugées apaisantes de la Réserve fédérale (qui martèle sans relâche la thèse de l'inflation 'transitoire').

Lael Brainard, gouverneure de la Réserve fédérale, a estimé hier que les pressions inflationnistes n'étaient que 'passagères', ce qui semble 'favoriser l'appétit pour le risque'.

Thomas Barkin (FED de Richmond) défendait la même thèse ce mardi, et juge indispensable de poursuivre le soutien à l'économie US jusqu'au retour au plein emploi.
Charles Evans (FED de Chicago) ne voit pas l'inflation atteindre des niveaux 'indésirables'.

Les 'stats' du jour auraient également pu contribuer à une issue favorable : le prix de maisons bondit de +13,2% sur 12 mois selon le baromètre mensuel Case/Shiller.
De façon un peu contre-intuitive, les ventes de logements neufs reculent de -5,9%... mais c'est surtout lié à une pénurie de bien, non au fléchissement de la demande: la preuve, c'est que le prix des maisons établit un record absolu à plus de 372.000$ (prix médian).

La confiance du consommateur américain s'est très légèrement dégradée au mois de mai : le baromètre du Conference Board a reculé à 117,2 ce mois-ci, après un chiffre de 117,5 en avril.

Si le sous-indice mesurant le jugement des consommateurs sur leur situation actuelle est remonté de 131,9 à 144,3 d'un mois sur l'autre, celui concernant leurs anticipations s'est nettement détérioré, passant de 107,9 le mois dernier à 99,1 en mai.
Une dégradation que Lynn Franco, la directrice de la recherche économique au Conference Board, met sur le compte de la perspective d'une remontée de l'inflation et de la fin des versements de chèques aux citoyens américains.

L'autre facteur qui aurait pu soutenir Wall Street, c'est la nette détente des taux longs avec des T-Bonds qui efface -5,4Pts à 1,554%: c'est le plus faible rendement observé depuis le 24 avril ou le 11 mars dernier... et la baisse du Dollar qui en résulte (vers 1,2240/E) devrait soutenir les exportatrices.
Les valeurs qui ont bien performé ce mardi sont peu nombreuses: principalement les croisiéristes (+3% en moyenne), Applied Materials a gagné +2,2%, Dr Horton +2%, Lennar +1,8%, Adobe +1,5%, Facebook +1%.

Les gros replis ont également été rares et ont touché principalement les pétrolières puis quelques financières (Lincoln National -3%, Zions -2,6%) impactées par la nette détente des taux longs, sans oublier Amgen -2,3%, Merck -1,9%, Micron -2% ou Discovery -1,5%.

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