La Bourse de New York a fini en net recul lundi, souffrant comme les marchés européens des inquiétudes relatives à la crise sanitaire et des craintes d'un possible retour à des mesures de confinement.

A la cloche, l'indice Dow Jones a cédé 509,72 points, soit 1,84%, à 27.147,7. Le S&P-500, plus large, a perdu 38,41 points, soit -1,16%, à 3.281,06. Le Nasdaq Composite, où les valeurs technologiques sont très présentes, a limité les pertes, reculant de 14,48 points (-0,13%) à 10.778,80 points.

L'incertitude politique à six semaines de l'élection présidentielle, et après le décès vendredi de Ruth Bader Ginsburg, l'une des neuf membres de la Cour suprême, ajoutent à la tendance baissière sur les marchés américains.

Pour de nombreux observateurs en effet, le bras de fer prévisible entre républicains et démocrates sur la nomination d'un nouveau juge complique la recherche d'un compromis sur de nouvelles mesures de relance.

"L'idée que nous aurions un nouveau paquet de mesures de soutien budgétaire avant l'élection semble désormais exclue", dit Ed Campbell, gestionnaire de porte-feuille et directeur général de QMA à Newark, New Jersey.

"Les élections nous donnent aussi des sueurs froides, avec la possibilité d'une issue contestée ou différée", ajoute-t-il.

Dès les premiers échanges, les trois principaux indices de Wall Street étaient dans le rouge et ont creusé leurs pertes au fil de la séance. A un peu plus d'une heure, le Dow Jones plongeait de 3,06%, le S&P-500 cédait 2,49%, le Nasdaq limitant pour sa part la casse à -1,65%.

La dernière heure de cotation a amorti le recul, permettant notamment au Nasdaq de revenir pratiquement à la stabilité.

Contrairement aux précédentes séances, la semaine dernière, les valeurs technologiques ont un peu redressé le cap. Ainsi Zoom Video Communications, la plateforme de visioconférence ou de réunions amicales à distance dont l'activité s'est envolée pendant les semaines de confinement, finit sur un bon de 6,78%.

En revanche, parmi les valeurs les plus exposées aux retombées économiques de mesures de confinement, le géant de l'hôtellerie Marriott perd 6,87% et l'exploitant de casino Wynn Resorts 6,95%.

Les compagnies aériennes ont également été tourmentés.

Dans le secteur bancaire, l'impact des révélations du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) sur les flux d'argent sale dans de nombreux établissements s'ajoute à celui des craintes liées à la crise sanitaire: JPMorgan Chase finit sur un recul de 3,1% et la Bank of New York Mellon de 4,04%.

PETROLE

Sur le marché des matières premières, le pétrole a lui aussi souffert des craintes liées à la crise sanitaire et à ses conséquences sur l'activité économique.

Le contrat à terme sur le baril de Brent a terminé en baisse de 3,96% à 41,44 dollars. Le brut léger américain (West Texas Intermediate) achève la journée sur un recul plus marqué encore de 4,38% et repasse sous les 40 dollars, à $39,31 le baril.

(Herbert Lash; version française Marc Angrand et Henri-Pierre André)