Wall Street a fini en modeste hausse, mais en hausse tout de même, malgré une déferlante de statistiques souvent 'pires que prévues', l'impératif en cette séance des '3 sorcières' étant de maximiser les gains sur des positions 'longues' à l'issue d'un mois de mai très porteur (plus de 5% de hausse en moyenne au cours des 4 dernières semaines, +7,5% pour le Nasdaq-100).

Le rebond de +0,4% du S&P500 atténue un peu le recul hebdomadaire global: sur la semaine écoulée, le S&P-500 recule de 2,3%, le Dow Jones de -2,7% et le Nasdaq se seulement -1,2% (il continue de creuser l'écart puisque le 'Dow' perd 17% depuis le 1er janvier, le Nasdaq affiche +5%).

Porté par des achats 'tactiques' (stratégies d'arbitrage cash/futures) Wall Street a semblé digérer avec une aisance déconcertante les derniers chiffres de la semaine et notamment le plongeon des ventes de détail aux Etats-Unis de -16,4% en avril, là où les économistes visaient une chute de 11% en moyenne (après -8,3% en mars)... c'est de très loin la pire chute mensuelle depuis 75 ans aux Etats Unis.

D'après le Département du Commerce, en excluant le secteur automobile, les ventes au détail américaines semblent encore plus déprimées : elles se sont contractées de 17,2% le mois dernier, après une baisse de 4% en mars, et alors que le consensus n'attendait qu'un repli d'environ 7% en avril (10% d'écart, c'est énorme).
Rappel, la croissance américaine repose à 70% sur la vigueur de la consommation intérieure.

Pas de quoi justifier non plus une forme d'optimisme de Wall Street avec la chute de la production industrielle : -11,2% en avril, après -4,5% en mars selon la Réserve fédérale, là où le consensus attendait une contraction de l'ordre de 10%.

De son côté, le taux d'utilisation des capacités dans l'industrie américaine est ressorti en baisse de 8,3 points de pourcentage à 64,9% le mois dernier, un taux inférieur de plus d'un point à l'estimation moyenne des économistes.

Côté 'bonnes surprises', l'indice de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan du mois de mai s'établit à 73,7 points en estimation préliminaire alors que le consensus craignait un recul plus marqué, vers 68 points.

Il ressort donc en hausse par rapport à son niveau affiché au mois d'avril, qui était de 71,8.
L'autre bon chiffre chiffre, c'est le rebond de l'indice d'activité 'Empire State' de la Fed de New York qui remonte vers -48,5 après -78,2 annoncé en avril (c'est supérieur au consensus qui anticipait -63,5).

Il est assurément hors de propos d'attribuer la résilience de Wall Street à ces 2 derniers 'bons chiffres' qui sont seulement 'moins pires' car ils constituent le reflet d'une économie US dans des conditions bien plus déplorables que lors du 'pire' de la crise de 2008.

Il reste alors l'espoir que le Congrès finissent par adopter le package de soutien de 3.000Mds$ proposé par les démocrates... mais cela fait déjà des semaines que Wall Street surfe et s'inspire de la perspective de 'toujours plus' pour sauver l'économie.
Si ce n'est pas le 'package' démocrate, le Congrès en adoptera un autre car tout le monde est d'accord pour faire tourner la planche à billet, le seul point d'achoppement concerne la répartition des aides.

Wall Street -et le Nasdaq Composite (+0,8% à 9.014Pts) a été soutenu par Nvidia +5,7%, Chipotle et Vertex +4,3%, Zoom +4,1%, Illumina +3,7%, JD.Com +2,9%, Splunk +3,1%, Netflix +2,8%, Facebook +2%,

Le Nasdaq-100 (+0,65%) a été ralenti par la chute des semi-conducteurs avec Lam Research -6,4%, Qualcomm -5,1%, KLA -4,8%, Applied Materials -4,4%, Analog Devices -3,5%, Micron -2,9%, Western Digital -2,8%, Microchip -2,6%...

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