La destruction du Boeing de la Malaysia Airlines a fait 295 morts, aggravant brutalement la tension dans le conflit entre Kiev et les rebelles pro-russes qui se sont mutuellement accusés d'avoir abattu l'appareil.

L'indice Dow Jones des 30 grandes valeurs, qui avait fini sur un record mercredi, est retombé de 161,39 points ou 0,94% à 16.976,81 et le Standard & Poor's-500 a perdu 23,45 points (1,18%) à 1.958,12, sa plus forte baisse en pourcentage depuis le 10 avril.

Le Nasdaq Composite, à forte pondération technologique, a lâché 62,52 points (1,41%) à 4.363,45.

Signe de la nervosité des investisseurs, l'indice CBOE de la volatilité a bondi de 32% à 14,54 points, sa plus forte hausse depuis avril 2013, tandis que l'once d'or s'adjugeait 1,5% à la faveur d'achats refuge qui ont aussi profité aux obligations.

Sur le marché pétrolier, le brut léger américain a fini en hausse de près de 2%.

Avant même le drame de l'avion de Malaysia Airlines, les nouvelles sanctions contre Moscou avaient pesé sur les marchés actions dans la crainte de répercussions sévères pour les économies et les entreprises européennes. L'indice RTS de la Bourse de Moscou a perdu 3,8% et le rouble a chuté de 1,8% face au dollar, sa plus forte baisse depuis juin 2013.

"On a commencé la journée avec une situation géopolitique incertaine et tout à coup on a cette tragédie", commente Art Hogan, stratégiste chez Wunderlich Securities à New York. "Le marché déteste l'incertitude, et c'est exactement ce qu'on a aujourd'hui."

Les nouvelles en provenance d'Ukraine ont éclipsé les nouvelles en provenance des entreprises américaines qui avaient soutenu le marché jusqu'à la mi-séance. Et peu avant la clôture, Israël a ajouté aux tensions en annonçant le début d'une offensive terrestre à Gaza.

Les dix principaux indices sectoriels du S&P-500 ont finalement terminé en baisse et l'indice NYSE Arca des compagnies aériennes a particulièrement souffert avec un recul de 2,6%.

(Chuck Mikolajczak, Véronique Tison pour le service français)