NEW YORK, 29 août (Reuters) - Wall Street a fini en hausse
jeudi pour une deuxième séance consécutive, favorisée par la
nette accélération de la croissance aux Etats-Unis au deuxième
trimestre et par la perspective d'une grosse opération entre
Vodafone et Verizon dans les télécoms.
    Le report apparent des frappes internationales contre Damas
a aussi soutenu la tendance même si les incertitudes sur la
crise syrienne ont limité la progression les indices.
    Le Dow Jones des 30 industrielles a gagné 16,44
points, soit 0,11%, à 14.840,95, loin d'un plus haut du jour de
14.916. Le Standard & Poor's 500 a pris 0,20% à 1.638,17
points, revenant juste sous le niveau technique des 1.638,98
points - correspondant à sa moyenne mobile des 100 derniers
jours - qu'il avait franchi en séance.
     Le Nasdaq Composite a avancé plus franchement de
26,95 points (0,75%) à 3.620,30. 
    Le département du Commerce a revu en forte hausse son
estimation de la croissance au deuxième trimestre, à 2,5% en
rythme annuel au lieu de 1,7% annoncé il y a un mois, un chiffre
meilleur que prévu qui marque une nette accélération après la
hausse de 1,1% du PIB sur les trois premiers mois de l'année.
    Avec la dernière enquête ADP laissant entrevoir de solides
créations d'emplois en août - la statistique sera publiée le 6
septembre - ces données jettent pour le reste de l'année de
solides fondations qui pourraient amener la Réserve fédérale à
ralentir ses mesures de soutien à l'activité. (voir
 )
    Les statistiques "confirment la reprise, ce qui est bon pour
les actifs à risques et pour la croissance future", déclare Joe
Tanious, stratège chez J.P. Morgan Funds à New York. "Et la
réaction positive du marché montre que les investisseurs sont
plus à l'aise avec l'idée d'un début de retrait des injections
de liquidités de la Fed."
    Les investisseurs sont par ailleurs restés attentifs aux
derniers développements de la crise syrienne alors que les cinq
membres du Conseil de sécurité des Nations unies se réunissaient
de nouveau pour discuter de l'attaque présumée au gaz toxique du
21 août dans la banlieue de Damas. 
    Après une première réunion infructeuse mercredi, les
puissances occidentales ont semblé temporiser, le président
Obama disant n'avoir pris "aucune décision" tandis que Londres
et Paris ne pressaient plus en faveur d'une action rapide.
 
    "Il reste beaucoup d'incertitudes mais le marché a été
encouragé par le fait que les puissances occidentales aient
semblé prendre un peu de distance", rapporte Peter Jankovskis,
chez OakBrook Investments à Lisle (Illinois).  
    
    VODAFONE BONDIT DE 8%
    Sur le front des valeurs, le titre coté à New York de
Vodafone Group a bondi de 8,1% tandis que Verizon
Communications, composante du Dow, s'est octroyé 2,7%.   
Le groupe britannique de télécoms sa confirmé être en
discussions avec Verizon en vue d'une vente de sa participation
de 45% dans leur coentreprise américaine Verizon Wireless, une
opération dont le montant pourrait atteindre les 130 milliards
de dollars.    
    Dans le secteur aérien, US Airways Group, American
Airlines et le département américain de la Justice se sont dit
ouverts à un arrangement après l'annonce choc, à la mi-août, de
l'opposition du gouvernement à la fusion des deux transporteurs.
US Airways a pris 4,04%. 
    Egalement en vue, les constructeurs de maisons ont rebondi
après leur récent passage à vide, à l'image de Lennar 
(+3,2%) ou PulteGroup (+3,1%). L'indice PHLX du secteur
 s'est octroyé 1,7%.
    Parmi les valeurs de second rang, l'enseigne de
prêt-à-porter Guess a bondi de 12,9% en réaction à des
résultats trimestriels meilleurs que prévu qui tranchent avec
les difficultés dont ont fait état d'autres entreprises du
secteur comme Abercrombie & Fitch ou Aeropostale
.
    A la baisse, Campbell Soup, le numéro un mondial des
soupes, a reculé de 3,1% après la publication d'un chiffre
d'affaires trimestriel inférieur aux attentes.
    Les titres de McDonald's (-0,5%), Burger King
 (-0,9%) et Wendy's (+0,3%) n'ont en revanche
guère réagi au mouvement de grève qui prend de l'ampleur contre
les bas salaires dans les "fast-foods" américains.
 

 (Ryan Vlastelica et Rodrigo Campos, Véronique Tison pour le
service français)