NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a terminé en forte baisse lundi, plombée notamment par les déboires du groupe immobilier chinois Evergrande, menacé de défaut de paiement sur ses dettes à l'approche d'échéances à risque.

La nervosité gagne en outre les marchés à l'approche de la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale, mardi et mercredi.

L'indice Dow Jones a cédé -1,78%, ou 614,41 points, à 33 970,47 points.

Le S&P-500, plus large, a perdu 75,26 points, soit -1,70%, à 4 357,73 points.

Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 330,07 points (-2,19%) à 14 713,90 points.

Le S&P et le Nasdaq enregistrent leur plus forte baisse en pourcentage en une séance depuis le 12 mai dernier, le Dow depuis le 19 juillet.

Les secteurs de l'énergie et des finances ont accusé les plus fortes baisses parmi les onze indices sectoriels du S&P mais les valeurs technologiques telles que Microsoft, la maison mère de Google Alphabet, Amazon, Apple, Facebook et Tesla ont également pesé sur la tendance.

L'indice S&P des banques a notamment plongé alors que les investisseurs s'inquiètent des risques de fragilisation du système financier en Chine liés aux difficultés d'Evergrande.

"Aujourd'hui, le marché baisse à cause de la menace de contagion de l'immobilier chinois, malgré beaucoup de bonnes nouvelles récentes sur le front du Covid", a estimé Jake Dollarhide, DG de Longbow Asset Management à Tulsa, dans l'Oklahoma.

L'aversion au risque est par ailleurs amplifiée par l'attente des annonces de la Réserve fédérale américaine, mercredi soir.

La Fed pourrait ne pas annoncer formellement qu'elle s'engage dans le "tapering", la réduction graduelle de ses achats d'obligations, mais elle pourrait préciser ses intentions en la matière. Et ses prévisions en matière de croissance, de chômage, d'inflation et surtout de taux d'intérêt influenceront forcément les marchés financiers.

Ce repli des marchés boursiers s'accompagne d'une forte augmentation de la volatilité: l'indice Vix américain a bondi de près de 20%.

Les stratèges en investissement de Morgan Stanley disent s'attendre à une correction de 10% de l'indice S&P 500 quand la Fed commencera à réduire son soutien, ajoutant que des signes de ralentissement de la croissance pourraient amplifier cette correction et la porter jusqu'à 20%.

(version française Marc Angrand et Jean-Stéphane Brosse)

par Caroline Valetkevitch et Devik Jain