New York (awp/afp) - La Bourse de New York, plombée en début de journée par les tensions commerciales sino-américaines et les remous autour du Brexit, a été portée en fin de séance par la vigueur du secteur technologique et a finalement terminé en hausse.

Son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, a gagné 0,14% pour terminer à 24.423,26 points après avoir perdu jusqu'à 2% peu après l'ouverture.

L'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, s'est apprécié de 0,74% à 7.020,52 points.

L'indice élargi S&P 500 a lui grimpé de 0,18% à 2.637,72 points après être tombé en cours de séance à son plus bas niveau depuis avril.

Les indices ont profité du regain d'énergie du secteur de la technologie.

Le titre d'Apple en particulier a finalement grimpé de 0,66% alors qu'il avait été durement touché en début de séance par la décision d'un tribunal chinois d'interdire la vente et l'importation en Chine de la plupart des modèles d'iPhone dans le cadre d'une affaire de violation de brevets initiée par son concurrent Qualcomm (+2,23%).

Mais il s'est redressé quand la chaîne d'informations financières CNBC a affirmé qu'Apple avait fait appel de cette décision.

Facebook s'est aussi apprécié de 3,22% après l'annonce d'un important programme de rachat d'actions.

Microsoft a pour sa part gagné 2,64% et Intel 2,10%.

Mais c'est surtout le retournement de direction en cours de séance qui a marqué les observateurs.

"Depuis deux semaines, le marché semble être sur de véritables montagnes russes", a observé William Lynch, de Hinsdale Associates.

Même si les données sur la santé de l'économie américaine restent solides, "il y a de fait des tas de sources d'incertitudes", a-t-il souligné en énumérant les tensions commerciales entre Washington et Pékin, le Brexit, la crainte d'un ralentissement de l'économie mondiale ou encore les décisions à venir de la banque centrale américaine.

Hausse de Noël?

Le rapprochement des courbes de taux à court et long terme rend aussi fébrile les investisseurs, selon M. Lynch. Historiquement, la plupart des récessions américaines depuis 1950 ont été précédées de quelques mois par le passage du taux d'intérêt à deux ans au-dessus du taux à 10 ans.

Lundi, sur le marché obligataire, le taux sur la dette à 2 ans des Etats-Unis évoluait vers 21H30 GMT à 2,713% et celui sur la dette à 10 ans des États-Unis à 2,858% contre 2,845% vendredi à la clôture.

Celui à 30 ans baissait à 3,132%, contre 3,140% à la précédente fermeture.

"Beaucoup de gens semblent vouloir se préparer pour le scénario du pire", a avancé le spécialiste.

"On peut peut-être espérer que le rebond observé en fin de séance lundi va permettre d'engager un mouvement plus marqué de hausse d'ici la fin de l'année", a-t-il ajouté en rappelant qu'historiquement, décembre est plutôt un bon mois pour le marché des actions.

Toutefois, a nuancé Karl Haeling de LBBW, le rebond des indices ne s'est pas accompagné d'une hausse des volumes d'échanges et les sociétés à petite capitalisation boursière n'ont pas profité du mouvement. Ce qui suggère selon lui "que toute hausse à venir correspondra plutôt à un rebond à court terme après une chute des indices qu'à un réel renversement de tendance".

Parmi les autres valeurs du jour, l'opérateur de téléphonie Verizon s'est apprécié de 1,02% après avoir annoncé que 10.400 employés avaient accepté de partir volontairement dans le cadre d'un plan de réduction de personnel destiné à "mieux positionner (l'entreprise) pour une future croissance".

La biotech Gilead a cédé 0,97%. La société a annoncé l'arrivée au poste de PDG, au 1er mars 2019, de Daniel O'Day, qui était jusqu'à présent à la tête des activités pharmaceutiques du groupe suisse Roche.

afp/rp