(Actualisé avec volumes, autres marchés)

* Le Dow grignote 0,05%, le S&P-500 cède 0,02% et le Nasdaq 0,49%

* Microsoft, Monsanto et Exxon soutiennent la cote

* Apple (-2,37%) au plus bas depuis deux ans

* La chute des détaillants traditionnels profite à Amazon

par Noel Randewich

NEW YORK, 12 mai (Reuters) - Wall Street a terminé sans grand changement jeudi, la bonne tenue de Microsoft, de Monsanto et d'Exxon permettant à la cote de surmonter un recul d'Apple à son plus bas niveau depuis deux ans.

L'indice Dow Jones a fini sur une hausse symbolique de 9,38 points ou 0,05% à 17.720,50 points, après avoir reculé en séance jusqu'à 17.625. Le Standard & Poor's-500, plus large, est aussi remonté en fin de séance mais en cédant finalement 0,35 point ou 0,02% à 2.064,11.

Le Nasdaq Composite, plombé par Apple, a reculé plus nettement de 23,35 points (0,49%) à 4.737,33.

Apple a perdu en clôture 2,37% à 90,32 dollars après avoir cédé en séance jusqu'à 3,3% à 89,47 dollars, un niveau qu'il n'avait plus visité depuis juin 2014 et qui menace son rang de première capitalisation mondiale.

Selon le journal Nikkei Asia Review, les sous-traitants de Taiwan se préparent à recevoir moins de commandes du fabricant de l'iPhone au deuxième semestre par rapport à la même période de l'an dernier, signe d'une demande qui fléchit alors qu'Apple lance traditionnellement ses nouveaux modèles en septembre.

Le marché dans l'ensemble continue de se chercher une orientation. Après avoir fortement rebondi par rapport à ses plus bas de février, le S&P marque le pas depuis deux semaines sur fond de résultats de sociétés et d'indicateurs économiques mitigés qui obscurcissent l'horizon pour les taux d'intérêt.

"On a besoin de nouveaux éléments d'impulsion pour retrouver une tendance, pour l'instant il n'y a aucune conviction tant chez les acheteurs que chez les vendeurs", déclare Warren West, chez Greentree Brokerage Services à Philadelphie. "On a affaire à une économie lente et laborieuse, et cela se reflète dans le marché actions."

Même s'il sont souvent supérieurs aux estimations pessimistes des analystes, les bénéfices des entreprises du S&P-500 sont estimés en baisse de 5,4% en moyenne par rapport au premier trimestre 2015, soit la plus mauvaise performance depuis le troisième trimestre 2009, selon les données Thomson Reuters.

A ce stade, 91% des sociétés du S&P ont publié leurs comptes du premier trimestre et, parmi elles, 72% ont annoncé des profits supérieurs aux attentes, à comparer à une moyenne de long terme de 63%. S'agissant des chiffres d'affaires, 52% ont fait mieux que prévu, à comparer à une moyenne de 46% sur les quatre trimestres précédents.

ENCORE UN RECORD POUR AMAZON

Sept des 10 grands indices sectoriels S&P-500 ont fini en hausse, avec en tête les télécoms (+0,72%) et les biens de consommation de base (+0,54%).

En vedette, Monsanto, le numéro un mondial des semences, s'est adjugé 8,39% à 97,92 dollars sur des informations faisant état d'une possible OPA des groupes chimiques allemands Bayer ou BASF.

Composantes du Dow Jones, Microsoft (+0,90%) et Exxon (+0,97%) ont aussi soutenu la cote, ce dernier profitant d'une remontée des cours du pétrole en fin de séance.

A la baisse, le groupe de grands magasins Kohl's a chuté de 9,17% à 35,15 dollars après l'annonce d'un recul inattendu de ses ventes comparables au premier trimestre, emboîtant le pas à Macy's qui avait lâché 15% mercredi pour les mêmes raisons.

Les difficultés des détaillants traditionnels profitent à Amazon qui a encore progressé de 0,66% à 717,93 dollars, avec à la clé un nouveau record à 722,45 qui porte à 150% ses gains depuis le début de l'année dernière.

Selon les analystes de Cowen & Co, le géant du commerce en ligne pourrait devenir le numéro un de l'habillement aux Etats-Unis dès 2017, au détriment des chaînes de grands magasins.

Nordstrom, autre grand nom du secteur, a lui aussi annoncé à la clôture des ventes en baisse et son titre chutait de 14% dans les échanges d'après-Bourse.

A la pharmacie, le titre coté à New York du canadien Valeant a perdu jusqu'à 10%, à son plus bas niveau depuis près de six ans, avant de finir en baisse de 5,39% à 24,93 dollars. William Ackman, le patron du fonds spéculatif Pershing Square Capital Management, a annoncé le départ de William Doyle, son ex-collaborateur qui assume ainsi la responsabilité de l'investissement controversé du hedge fund dans le laboratoire en pleine tourmente.

Quelque 7,2 milliards d'actions ont changé de mains sur les différents marchés américains, un chiffre conforme à la moyenne des 20 séances précédentes selon les données de Thomson Reuters.

Sur le marché des changes, le dollar a repris des couleurs face à la plupart des devises et notamment le yen, ce dernier étant affaibli par un regain de spéculations sur des mesures d'assouplissement monétaire au Japon en juin ou juillet.

L'euro/dollar valait pour sa part 1,1374 en fin de séance, en repli de 0,45%.

Le fermeté du dollar a suscité des prises de bénéfice sur l'or mais n'a pas empêché une nouvelle progression des cours du pétrole, à leur meilleur niveau depuis novembre.

Sur le marché obligataire, le rendement de l'emprunt de référence à 10 ans a grimpé à 1,76% contre 1,73% mercredi après des commentaires d'un responsable de la Réserve fédérale jugeant nécessaire de relever les taux d'intérêt si les indicateurs économiques montrent une amélioration de l'économie au deuxième trimestre. (avec Tanya Agrawal, Véronique Tison pour le service français)