L'indice Dow Jones a fini en baisse de 92,55 points, soit 0,35%, à 26.062,12 points et le S&P-500, plus large, a perdu 16,18 points ou 0,56% à 2.888,80.

Le Nasdaq Composite a reculé plus nettement de 114,25 points (1,43%) à 7.895,79, sa plus forte baisse depuis la fin juillet.

Le président Donald Trump, qui envisage de taxer pour 200 milliards de dollars (171 milliards d'euros) d'importations chinoises supplémentaires, a déclaré qu'il annoncerait sa décision après la clôture de Wall Street.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a d'ores et déjà fait savoir que Pékin répliquerait si les Etats-Unis mettaient en oeuvre de nouveaux tarifs douaniers.

La liste définitive des produits concernés n'est pas encore connue mais une première liste qui avait circulé en juillet incluait un grand nombre de biens technologiques et électroniques et Apple a lui-même averti début septembre que certains de ses produits pourraient être affectés.

Bloomberg a rapporté en fin de séance, sur la foi de sources de l'administration, que les montres Apple Watch et les écouteurs sans fil AirPods seraient épargnés.

"Le seul indice vraiment sous pression est le Nasdaq à cause de la menace de tarifs douaniers qui impacteraient les grands noms de la technologie", commente Peter Cardillo, économiste en chef chez Spartan Capital Securities à New York.

"Sachant que ce sont des valeurs qui ont pris pour certaines 40, 50 voire 60% depuis le début de l'année, prendre son bénéfice est la chose la plus prudente à faire", complète Oliver Pursche, stratège chez Bruderman Asset Management à New York.

Seuls quatre des 11 grands indices sectoriels S&P ont fini dans le rouge, preuve que le courant vendeur a été ciblé.

Les grosses industrielles du Dow Jones ont été plutôt épargnées, tout comme les valeurs de l'énergie qui ont profité du bond des cours du pétrole la semaine dernière.

L'indice CBOE de la volatilité, surnommé le baromètre de la peur à Wall Street, a fini en hausse pour la première fois en six séances mais les volumes sont restés stables avec 6,21 milliards de titres échangés contre une moyenne de 6,14 milliards sur les 20 dernières séances.

VALEURS

En queue de peloton du Dow Jones, Apple a cédé 2,90%, tirant vers le bas l'indice S&P des technologiques (-1,39%) qui a accusé la plus forte baisse des grands indices sectoriels.

Amazon.com a lâché 3,23% et Netflix 3,95%, contribuant à un recul de 1,27% de l'indice de la consommation discrétionnaire.

Les financières (-0,35%) et la santé (-0,33%) ont été les deux seuls autres indices sectoriels à reculer.

Le regain de tension sur le front commercial a aussi pesé sur la distribution, dont le sous-indice a reculé de 2,06%. Macy's a perdu 3,06% et Kohl's 1,95%, mais Walmart, composante du Dow, a grappillé 0,21%.

Twitter a chuté de 4,30%, l'une des plus fortes baisses du S&P, après des commentaires négatifs d'un analyste.

A la hausse, l'assureur santé Cigna s'est adjugé 1,41% après avoir obtenu le feu vert des autorités américaines à son projet d'acquisition du gestionnaire de prescriptions Express Scripts pour 52 milliards de dollars. Express Scripts a bondi de 3,74%.

Oracle a abandonné 0,15% dans l'attente de ses résultats publiés à la clôture mais perdait ensuite 5% dans les transactions hors séance, son chiffre d'affaires ayant déçu les analystes.

FedEx, qui a aussi publié ses comptes après la clôture, cédait pour sa part 2,2% en après-Bourse.

LES INDICATEURS DU JOUR

Seul indicateur majeur au menu de ce lundi, l'indice "Empire State" de la Fed de New York a montré une décélération de l'activité manufacturière dans la région mais les marchés n'y ont guère prêté attention.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes avaient auparavant terminé en ordre dispersé, tiraillées entre la prudence sur le dossier du commerce international et les espoirs de discipline budgétaire du gouvernement italien.

À Paris, le CAC 40 a terminé en repli de 0,07% à 5.348,87 points. Le Footsie britannique a perdu 0,03% et le Dax allemand, plus exposé aux tensions commerciales en raison du poids de ses valeurs exportatrices, a abandonné 0,23%. La Bourse de Milan a fait bande à part et clôturé sur un gain de 1,08% après la parution d'informations de presse faisant état d'un budget de l'Etat italien conforme aux exigences de Bruxelles pour 2019.

L'indice paneuropéen Stoxx 600 a avancé de 0,12%.

TAUX

Le rendement des Treasuries à 10 ans a brièvement passé le cap des 3% dans l'anticipation d'une poursuite des hausses de taux de la Fed au vu des données d'août sur les salaires et de commentaires récents de responsables de la banque centrale.

"Il y a le sentiment persistant que la Fed va continuer à relever ses taux jusqu'en décembre à cause des pressions salariales et des inquiétudes sur l'inflation", commente Lou Brien, stratège chez DRW Trading à Chicago, tandis que BMO Capital Markets, dans une note publiée lundi, souligne le "changement de ton" de certains banquiers centraux qui jusqu'ici prônaient de la prudence en matière de taux.

Le rendement de l'emprunt à 10 ans a touché 3,022%, un pic depuis la fin mai, avant de refluer à 2,992% en fin de séance contre 2,994% la veille. Le rendement du papier à 30 ans a de son côté culminé à 3,159%, aussi un plus haut de quatre mois, et celui des notes à deux ans a grimpé jusqu'à 2,799%, du jamais vu depuis 10 ans, avant de finir eux aussi peu changés.

CHANGES

Le sterling et l'euro ont avancé aux dépens du dollar dans l'espoir d'un accord entre Bruxelles et Londres sur les conditions de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne l'an prochain. La livre s'appréciait de 0,70% en fin de séance face au dollar et la monnaie unique de 0,46%.

"Clairement le marché veut croire que le sommet européen de cette semaine pourra déboucher sur une résolution favorable au sterling", dit Brad Bechtel, chez Jefferies à New York.

La Première ministre britannique Theresa May et les 27 autres dirigeants de l'UE feront le point sur leurs positions respectives sur le Brexit mercredi et jeudi à Salzbourg, un mois avant un Conseil européen censé aboutir à un accord.

L'euro dispose d'une meilleure configuration technique après avoir franchi à la hausse la semaine dernière sa moyenne mobile sur 100 jours, note de son côté Joe Manimbo, analyste chez Western Union Business Solutions à Washington.

Le dollar, sur la défensive, a cédé 0,46% face à un panier de devises de référence..

PÉTROLE

Les cours du pétrole ont effacé leur progression initiale sur le Nymex, rattrapés par les craintes de guerre commerciale, tout en restant soutenus par la perspective d'une baisse des exportations iraniennes avec l'entrée en vigueur prochaine de sanctions économiques imposées par Washington.

Le contrat octobre sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a cédé 0,12% à 68,91 dollars le baril et le Brent de mer du Nord a abandonné 0,05% à 78,05 dollars, revenant vers les 78 dollars après avoir franchi la semaine dernière la barre des 80.

(avec Stephen Culp à New York, Shreyashi Sanyal à Bangalore et Blandine Hénault à Paris, Véronique Tison pour le service français)