(Actualisé avec volumes, dollar)

* Le Dow a perdu 1,08%, le S&P-500 1,01%, le Nasdaq 1,64%

* Apple (-2,71%) a plombé les grands indices

* Celgene et les biotechs pèsent aussi

* Sur le mois, le Dow a gagné 0,4%, le S&P 0,9% et le Nasdaq 0,8%.

NEW YORK, 30 avril (Reuters) - Wall Street a cédé du terrain jeudi, plombée par Apple après des révélations sur un composant défectueux de sa montre connectée, alors que les indicateurs économiques du jour ont relancé les spéculations sur le moment que choisira la Réserve fédérale pour commencer à relever ses taux d'intérêt.

L'indice Dow Jones des 30 grandes valeurs a cédé 195,01 points, soit 1,08%, à 17.840,52 et le Standard & Poor's-500, plus large, a perdu 21,34 points ou 1,01% à 2.085,51.

Le Nasdaq Composite, à forte pondération technologique, a reculé de son côté de 82,22 points (1,64%) à 4.941,42, sa quatrième séance consécutive dans le rouge qui le renvoie à 3% de sa clôture record de vendredi.

Sur l'ensemble du mois d'avril, le Dow Jones conserve un gain modeste de 0,4% tandis que le S&P-500 a engrangé 0,9% et le Nasdaq Composite 0,8%. Depuis le 1er janvier, le Dow a pris 0,1%, le S&P 1,3% et le Nasdaq 4,3%.

Apple, composante des trois grands indices de Wall Street et première capitalisation boursière de la place, a perdu 2,71% jeudi à 125,15 dollars en réaction aux informations du Wall Street Journal selon lesquelles la firme à la pomme a limité la disponibilité de l'Apple Watch après avoir découvert un défaut dans l'un de ses composants, de conception chinoise.

Le titre restait sur un gain de 31% depuis l'annonce, en septembre dernier, du lancement de la montre connectée qui a eu lieu le 24 avril.

Le recul du géant californien a fait la tendance faute de lecture claire des statistiques économiques du jour.

La baisse des inscriptions hebdomadaires au chômage à leur plus bas niveau en 15 ans et la progression plus forte qu'attendu de l'indice PMI de Chicago ce mois-ci laissent espérer un rebond de l'activité au printemps après le coup d'arrêt attesté mercredi par les chiffres de la croissance du premier trimestre, mais cela relance le scénario d'une hausse des taux de la Fed autour de l'été.

"Je pense que les données du deuxième trimestre seront meilleures, et les chiffres des inscriptions au chômage dénotent un renforcement du marché du travail qui est, on le sait, surveillé de près par la Fed", note Mark Luschini, stratège chez Janney Montgomery Scott à Philadelphie.

"Le très bon chiffre des demandes d'allocations chômage donne une autre tonalité au communiqué d'hier de la Fed", renchérit Bucky Hellwig, chez BB&T Wealth Management à Birmingham (Alabama).

A l'issue de sa réunion monétaire, la banque centrale n'avait pas formellement exclu une hausse de taux dès sa prochaine réunion en juin mais elle s'inquiétait en même temps du manque de vigueur de l'activité, donnant ainsi l'impression de ne pas vouloir précipiter le mouvement.

LES BIOTECHS À LA PEINE

Même si Apple a dicté la tendance, le mouvement de baisse a été général avec les dix grandes indices sectoriels S&P qui ont fini en repli, en premier lieu les technologiques (-1,6%). Parmi ces dernières, Google a lâché 2,25%, IBM 1,78% et Intel 1,02%.

Baidu, le principal moteur de recherche chinois, a chuté de 8,5% après avoir annoncé la plus faible croissance de son chiffre d'affaires trimestriel en près de sept ans.

"Le secteur des techs est le plus sensible au risque de hausse des taux, alors on assiste à des réajustements de portefeuilles", commente Brian Fenske, responsable du sales trading chez ITG à New York.

Les biotechnologiques ont aussi souffert dans le sillage de Celgene, qui a perdu 4,54% à 108,06 dollars après la publication d'un chiffre d'affaires inférieur aux attentes, ce que la société a imputé au dollar fort. Dans la foulée, l'indice des biotechs du Nasdaq a décroché de 3,05%, portant son recul à 8,1% depuis le début de la semaine.

Colgate-Palmolive a trébuché de 1,80% à 67,28 dollars. Le fabricant de produits de grande consommation a abaissé pour la deuxième fois sa prévision de chiffre d'affaires 2015 en mettant lui aussi en avant la vigueur du dollar.

Parmi les valeurs de second rang, Yelp, le site de recommandations des internautes, a plongé de 23%, à son plus bas niveau depuis deux ans, après la publication de résultats qui ont déçu les analystes.

Seules trois des 30 valeurs du Dow Jones ont fini en hausse, la meilleure performance étant pour American Express avec une petite progression de 0,38%.

Quelque 8,5 milliards de titres ont changé de mains, à comparer à une moyenne de 6,3 milliards depuis le début du mois, selon BATS Global Markets.

Sur le marché des changes, le dollar a poursuivi son recul pour la troisième séance d'affilée mais en limitant ses pertes après la statistique des inscriptions au chômage. Le billet vert est tombé en séance à 1,1248 dollar, un plus bas de deux mois, et a cédé au total 4,7% face à l'euro en avril, sa plus mauvaise performance mensuelle depuis 4 ans et demi.

La baisse du dollar a permis aux cours du pétrole de confirmer leur rebond et de boucler leur meilleur mois depuis six ans, avec un bond de quelque 20%. (Tanya Agrawal et Caroline Valetkevitch, Véronique Tison pour le service français)