(Actualisé avec dollar et marché obligataire)

par Caroline Valetkevitch

NEW YORK, 14 janvier (Reuters) - La Bourse de New York a connu mercredi une quatrième journée consécutive de baisse en raison de signaux négatifs sur la conjoncture, aussi bien mondiale qu'américaine, malgré un rebond soudain des cours du pétrole au terme d'une séance volatile.

JP Morgan a entraîné le secteur bancaire à la baisse avec des résultats inférieurs aux attentes.

Le titre BlackBerry coté à New York s'est envolé de près de 30% à 12,595 dollars dans des volumes nourris après une information de Reuters évoquant une approche du sud-coréen Samsung en vue d'un rachat.

L'indice Dow Jones a cédé 186,59 points, soit 1,06%, à 17.427,09 points. Le Standard & Poor's-500, plus large, a perdu 11,76 points, soit 0,58%, à 2.011,27 points tandis que le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 22,175 points (0,48%) à 4.639,322 points.

Avec la révision à la baisse des prévisions de croissance de l'économie mondiale en 2015 et 2016 par la Banque mondiale, le cuivre a touché un plus bas depuis juillet 2009. Disposant d'un large éventail d'actifs dans les matières premières, Freeport-McMoRan a vu son titre s'effondrer de 10,93% à 18,74 dollars, pire performance de l'ensemble du S&P-500.

Si la Banque mondiale a insisté sur la conjoncture morose dans la zone euro, au Japon et sur certains marchés émergents, la baisse plus marquée que prévu des ventes au détail aux Etats-Unis en décembre a fait naître des doutes sur la vigueur de la reprise de l'économie américaine et alimenté les inquiétudes des investisseurs.

LE BRUT AMÉRICAIN PROCHE DU BRENT

Le S&P-500 est brièvement passé sous sa moyenne mobile à 120 jours, un support technique, et a touché un nouveau plus bas pour 2015 à 1.988,44 points. Cet indice affiche désormais un recul de 3,8% depuis son record atteint le 29 décembre, dans un contexte de volatilité accrue.

"Il y a une multitude de facteurs mais au sommet de la liste, il y a la croissance mondiale qui a décéléré et continuera de décélérer en 2015, ce qui aura des implications supplémentaires sur les marchés du pétrole et des matières premières", a dit Chad Morganlander, gestionnaire de portefeuille chez Stifel, Nicolaus & Co dans le New Jersey.

Les cours du pétrole ont pourtant enregistré leur plus forte hausse en plus de deux ans, avec un rebond soudain vers la fin de séance imputé à des couvertures de position avant expiration des options d'achat.

Le brut américain a gagné plus de 5% et s'est rapproché du cours du Brent, qui a pris plus de 4%, au-dessus de 48,50 dollars le baril.

L'indice sectoriel de l'énergie a fini en hausse de 0,1% après avoir perdu jusqu'à 2,6%.

Derrière le secteur des ressources de base, le compartiment des valeurs financières a souffert des résultats annoncés par JP Morgan, dont l'action a perdu 3,45% à 56,81 dollars.

Plus grande banque américaine par les actifs, JP Morgan a fait état d'une baisse de 6,6% de son bénéfice trimestriel, conséquence de charges pour litiges de plus d'un milliard de dollars (850 millions d'euros).

Le titre Wells Fargo, numéro un du crédit immobilier aux Etats-Unis, a mieux résisté à la tendance mais a tout de même cédé 1,15% à 51,25 dollars après avoir annoncé une légère hausse ses bénéfices au quatrième trimestre 2014 grâce à l'augmentation des prêts accordés aux entreprises sur fond de reprise économique.

Le recul des ventes au détail en décembre, période des achats de Noël, a éloigné aux yeux des investisseurs la perspective d'un relèvement des taux d'intérêt par la Réserve fédérale. En conséquence, le dollar a faibli jusqu'à 116,07 yen, un niveau inédit depuis le 16 décembre, et l'euro s'est repris pour repasser au-dessus de sa première cotation du 4 janvier 1999, de 1,1747 dollar.

De même, le rendement des emprunts américains à 10 ans a atteint un creux de 20 mois à 1,784% tandis que le rendement à 30 ans a touché un plus bas historique à 2,395%. (Bertrand Boucey pour le service français)