* ISM des services au plus haut depuis novembre dernier

* Le pétrole rebondit après deux jours de baisse

* Le Dow a pris 0,44%, le S&P 0,54% et le Nasdaq 0,75% (Actualisé avec dollar, pétrole, volume)

par Marcus E. Howard

NEW YORK, 6 juillet (Reuters) - La Bourse de New York a terminé en hausse mercredi, contre la tendance sur les marchés européens, soutenue par le rebond du pétrole et la perspective que le Réserve fédérale retarde toute hausse de ses taux, alors même que la croissance de l'économie américaine s'accélère au deuxième trimestre.

Wall Street a effacé ses pertes dès l'annonce en début de séance d'une accélération de la croissance dans les services en juin, à son plus haut niveau depuis novembre.

Les minutes de la réunion de juin de la Fed montrant que ses responsables ont décidé de ne pas relever les taux tant qu'ils n'auraient pas une vision plus claire des conséquences du référendum britannique sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne, ont confirmé la tendance.

L'indice Dow Jones a gagné 78,00 points, soit 0,44%, à 17.918,62 points. Le S&P-500, plus large, a pris 11,18 points, soit 0,54%, à 2.099,73 points. Le Nasdaq Composite a avancé de 36,26 points (+0,75%) à 4.859,16 points.

"L'argent que l'on voit affluer aux Etats-Unis résulte à mon avis de la volonté des investisseurs de profiter de cet oasis de croissance et de ce lieu de refuge", dit Nate Thooft, co-responsable des investissements chez Manulife Asset Management.

Sur le marché des taux, la probabilité que la Fed décide d'une deuxième hausse des taux cette année - après celle du mois de décembre 2015 - était encore plus faible après les "minutes" de sa dernière réunion. Les traders n'anticipent plus qu'à 19% les chances d'un relèvement des taux d'ici le mois de décembre.

Tous les indices sectoriels du S&P-500 ont fini en le vert, celui de la santé en tête avec un gain de 1,16%, tiré par Celgene (+4,34%) et Merck (+2,0%).

Facebook (+2,37%) a soutenu le Nasdaq et le S&P-500.

PROFITS ATTENDUS EN BAISSE

A la baisse, le groupe de chimie et de semences DuPont a perdu 1,8% après avoir été condamné à verser 5,1 millions de dollars (4,6 millions d'euros) à un homme qui s'est plaint d'avoir développé un cancer des testicules lié à son exposition à des produits chimiques toxiques utilisés dans la fabrication du Teflon dans une de ses usines. Chemours, qui a récemment fait l'objet d'une scission du groupe, se chargera de verser l'indemnité. Son titre a chuté de 22,48%.

Walgreens Boots Alliance a perdu 2,36% après la publication de ses résultats et les commentaires de son directeur général affirmant qu'il se préparait à une longue période de volatilité à la suite du vote pour un Brexit.

Le dollar a légèrement perdu du terrain face à un panier de devises de référence en réaction aux minutes de la Fed, tandis que la livre sterling se maintient sous la barre de 1,30 dollar pour la première fois depuis 31 ans.

Les cours du pétrole gagnent près de 2%, après deux jours de baisse d'affilée, soutenus par le bon indicateur d'activité.

Le vote des Britanniques en faveur de la sortie de leur pays de l'Union européenne alimente le repli des investisseurs sur les valeurs jugées les moins risquées: le cours de l'or a atteint son plus haut niveau depuis deux ans et le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans a touché un nouveau plus bas historique, avant de se stabiliser sur des prises de profits et le bon indicateur d'activité.

Les responsables européens et américains se sont toutefois empressés de rassurer les investisseurs. La chancelière allemande Angela Merkel a dit que le "Brexit" aurait un impact limité sur l'économie du pays et le gouverneur de la Fed, Daniel Tarullo, a souligné que les marchés financiers étaient apparus bien préparés pour les conséquences du Brexit.

La volatilité des devises et les incertitudes sur les retombées économiques du référendum britannique du 23 juin alimentent les doutes sur le rebond attendu des profits des entreprises américaines. Les bénéfices des sociétés du S&P-500 sont attendus en recul de 3,9% au deuxième trimestre par rapport à la même période de l'an dernier et le consensus d'un rebond au troisième trimestre pourrait être remis en cause.

Environ 7,4 milliards d'actions ont été échangés sur les marchés américaines, contre une moyenne de 7,72 milliards sur les 20 dernières séances. (Avec Yashaswini Swamynathan, Juliette Rouillon pour le service français)