(Complété avec volume, dollar/taux, Twitter, précision sur Lilly)

* Le Dow a gagné 0,22%, le S&P-500 0,17%, le Nasdaq 0,11%

* Les ventes au détail (+1,2%) rassurent sur la croissance

* Le marché toujours suspendu aux négociations sur la Grèce

* Eli Lilly (+4,1%) porte le S&P

* Twitter grimpe en après-Bourse après un changement à sa tête

NEW YORK, 11 juin (Reuters) - Wall Street a fini en hausse jeudi en réaction à l'annonce de ventes au détail supérieures aux attentes en mai, mais le marché, toujours suspendu aux négociations sur la dette grecque, a terminé sous ses meilleurs niveaux de la séance.

L'indice Dow Jones des 30 grandes valeurs a pris 38,97 points, soit 0,22%, à 18.039,37 et le S&P-500, plus large, a gagné 3,66 points ou 0,17% à 2.108,86.

Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 5,82 points (0,11%) à 5.082,51.

Le Dow a atteint en début de journée son meilleur niveau en six séances en réaction aux chiffres meilleurs que prévu des ventes au détail de mai, qui confirment l'élan retrouvé de la croissance aux Etats-Unis.

Mais la décision du Fonds monétaire international de quitter les négociations en cours à Bruxelles sur la Grèce, avec son représentant qui a évoqué des "divergences majeures", a fait refluer les marchés actions qui espéraient qu'un accord soit à portée après des mois de tractations entre Athènes et ses créanciers internationaux.

L'autre fait marquant du jour a été la statistique des ventes au détail qui sont ressorties en progression de 1,2% en mai, un peu au-dessus du consensus (+1,1%), tandis que les chiffres de mars et d'avril été révisés à la hausse à respectivement +1,5% et +0,2% au lieu de +1,2% et zéro.

Ces bons chiffres, faisant suite aux créations d'emplois également plus fortes que prévu et aux enquêtes montrant une stabilisation de l'activité manufacturière, confirment que la reprise de la première économie mondiale accélère après le coup de frein du premier trimestre et un début de deuxième trimestre poussif.

Les indicateurs confortent aussi le sentiment que la Réserve fédérale relèvera ses taux en septembre pour la première fois depuis près de 10 ans, mettant ainsi fin à sa politique monétaire expansive qui a porté les marchés boursiers ces dernières années.

La Banque mondiale a toutefois joint sa voix au Fonds monétaire international en exhortant la Fed à patienter jusqu'en 2016 avant de relever ses taux, afin de ne pas mettre en danger la croissance mondiale.

"La Fed est américaine, ce n'est pas la Fed mondiale, elle fera ce qui lui semble le plus pertinent", réagit Kim Forrest, analyste chez Fort Pitt Capital Group in Pittsburgh. La banque centrale, ajoute-t-elle, a intérêt à enclencher le mouvement de hausse des taux dès cette année du fait des enjeux électoraux qui deviendront plus pressants en 2016 avec le début de la course à la Maison blanche.

ELY LILLY TIRE LE S&P

Huit des 10 grands indices sectoriels du S&P-500 ont fini en hausse, avec en tête les services aux collectivités ("utilities") qui ont gagné 0,72%, profitant du reflux des rendements obligataires qui rend ces valeurs à fort dividende plus attractives pour les investisseurs.

Le secteur de la santé (+0,51%) a été porté par Eli Lilly, qui s'est adjugé 4,10% au lendemain de résultats d'essais concluants pour un traitement expérimental du psoriasis et dans l'anticipation de bonnes nouvelles dans les prochaines semaines sur des essais en cours sur un médicament contre la maladie d'Alzheimer. Le titre, en hausse pour la troisième séance d'affilée, est à son meilleur niveau depuis 14 ans et a apporté la plus forte contribution à la progression du S&P-500.

L'indice de l'énergie a en revanche cédé 0,40%, plus forte baisse sectorielle devant les technologiques (-0,08%), dans le sillage des cours du pétrole qui sont repartis à la baisse après deux jours de hausse.

Au sein du Dow Jones, Boeing a gagné 0,95% après avoir relevé sa prévision de demande globale d'avions sur les 20 prochaines années.

FedEx a pris 1,50% à 184,98 dollars, après un record à 185,19, à la suite de commentaires positifs de plusieurs brokers dont Credit Suisse qui a porté son objectif de cours à 206 dollars pour le groupe de messagerie.

Parmi les valeurs moyennes, Citrix Systems s'est adjugé 6,70% à 70,39 dollars. Le fonds activiste Elliott Management, qui détient 7,1% du capital, fait pression sur l'éditeur de logiciels pour qu'il se restructure et lance un programme de rachat d'actions.

La chaîne de donuts Krispy Kreme a bondi de 13,85% après avoir relevé ses prévisions de résultats.

Du côté des introductions en Bourse, le laboratoire biotechnologique Axovant Sciences s'est envolé de 99% à 29,90 dollars après une ouverture à 15,00. Axovant, qui a mis en Bourse 21 millions d'actions, n'a pourtant qu'un seul traitement en développement, contre la démence, dont les essais cliniques n'ont pas encore commencé.

Après-Bourse, Twitter gagnait près de 8% à l'annonce de la démission de son directeur général Dick Costolo, en poste depuis six ans et qui paie ainsi le prix d'une croissance trop lente au goût des investisseurs.

Quelque 5,7 milliards de titres ont changé de mains pendant la séance selon BATS Global Markets, à comparer à une moyenne de 6,1 millards depuis le début du mois.

Après trois séances de baisse, le dollar remontait de 0,35% en fin de journée face à un panier de devises, avec des progressions de 0,6% face à l'euro et au yen, à respectivement 1,1262 pour l'euro/dollar et à 123,41 yens. Sur le marché obligataire, le rendement de l'emprunt de référence à 10 ans a reflué à 2,3808% après avoir atteint un pic de sept mois à 2,500%. (Tanya Agrawal et Caroline Valetkevitch, Véronique Tison pour le service français)