(Rpt sans changement de la dépêche transmise jeudi soir)

* Le Dow et le S&P-500 quasi stables, le Nasdaq abandonne 0,26%

* Réaction d'abord positive puis négative aux annonces de la BCE

* Les pétrolières et financières remontent en fin de séance

* Dollar General bondit de 10% après ses résultats

par Laila Kearney

NEW YORK, 10 mars (Reuters) - Wall Street a fini pratiquement stable jeudi au terme d'une séance volatile, effaçant ses gains du matin dans la foulée des places européennes et des cours du pétrole avant de remonter en fin de séance grâce à des achats à bon compte.

L'indice Dow Jones des 30 grandes valeurs a cédé 5,23 points, soit 0,03%, à 16.995,13 tandis que le Standard & Poor's-500, plus large, grappillait 0,31 point ou 0,02% à 1.989,57 après avoir reculé en séance jusqu'à 1.969,25.

Le Nasdaq Composite a abandonné de son côté 12,22 points (0,26%) à 4.662,16.

Les Bourses européennes avaient initialement salué l'annonce par la Banque centrale européenne d'une baisse de ses taux directeurs et d'une augmentation de son programme de rachat d'actifs, destiné à injecter des liquidités dans le système financier et à faire baisser les taux du crédit. Mais elles ont viré à la baisse quand Mario Draghi, le président de la BCE, a douché les espoirs de nouvelles baisses de taux lors de sa conférence de presse.

Wall Street a suivi le mouvement, ouvrant en hausse avant de passer en territoire négatif après une heure d'échanges.

Le marché a ensuite accentué son recul dans le sillage des cours du pétrole, le Brent cédant plus de 2% sur des informations de Reuters selon lesquelles une réunion entre grands pays producteurs en vue de parvenir à un gel coordonné des niveaux de production pourrait ne pas se tenir le 20 mars comme initialement envisagé.

Les principaux indices ont ainsi perdu plus de 1% avant de remonter en fin de séance grâce à des achats à bon compte.

"Au départ, on était très contents (des mesures de la BCE) car on est vraiment accros aux taux zéro", commente Kim Forrest, analyste chez Fort Pitt Capital Group à Pittsburgh. "C'est de l'argent gratuit !"

"Ensuite, la petite phrase de Draghi selon laquelle il n'y aura plus de baisses de taux sauf circonstances extrêmes a amené les investisseurs à se détourner des actifs risqués."

Les investisseurs, ajoute-t-elle, craignent aussi que la politique de taux bas en Europe n'ait un impact négatif sur les banques américaines et sur le taux de change euro/dollar.

L'euro, en attendant, a rebondi jusqu'à 1,1217 dollar, un pic de trois semaines, après la phrase de Mario Draghi excluant a priori d'autres baisses de taux alors qu'il avait dévissé auparavant à 1,0823, un plus bas de six semaines.

DOLLAR GENERAL RECHERCHÉ APRÈS SES RÉSULTATS

L'actualité de la BCE a éclipsé l'annonce, aux Etats-Unis, d'une baisse plus forte que prévu des inscriptions au chômage la semaine dernière, à leur plus bas niveau depuis octobre, ce qui éloigne encore les craintes de récession. [nZON17OO04}

La statistique devrait conforter la politique de remontée graduelle des taux d'intérêt de la Réserve fédérale même si aucun changement n'est attendu mercredi prochain à l'issue de sa réunion de politique monétaire.

Les économistes interrogés par Reuters s'attendent à ce que la Fed relève son taux directeur au deuxième trimestre et une autre fois d'ici la fin de l'année.

Avec la remontée des cours en fin de séance, sept des dix grands indices sectoriels S&P ont fini en hausse, notamment les matériaux (+0,53%) et les télécoms (+0,46%).

Les indices de l'énergie et des financières qui avaient plombé la séance en milieu de journée ont quant à eux fini quasi stables, à respectivement -0,16% et +0,11%.

En vedette, le distributeur discount Dollar General a bondi de 10,66% à 83,23 dollars, avec à la clé un record à 83,27, après l'annonce de résultats trimestriels meilleurs que prévu. Le concurrent Dollar Tree a gagné 4,03% dans la foulée.

L'opérateur de gazoduc Williams Cos (-8,26%) a accusé à l'inverse la plus forte baisse du S&P-500, son rachat annoncé en septembre dernier par Energy Transfer Equity tardant à se concrétiser.

Aux technologiques, Twitter a chuté de 5,95% en réaction à un article du Wall Street Journal selon lequel le site de micro-blogging accorde de généreuses primes et autres stock-options à ses salariés pour tenter de les retenir. Le titre a perdu plus de 60% de sa valeur sur les 12 derniers mois et peine à se remettre de l'annonce, en janvier, de la démission de quatre cadres dirigeants.

Au total, quelque 8,42 milliards de titres ont été échangés sur les différentes plates-formes américaines, à comparer à une moyenne de 8,54 milliards sur les 20 dernières séances.

Avec la hausse de l'euro, l'or a repris des couleurs et le contrat avril a fini en hausse de 1,2% à 1.272,80 dollars à New York. Sur le marché obligataire, l'emprunt de référence à 10 ans a cédé 11/32 pour un rendement de 1,93% contre 1,89% mercredi.

"Il y a d'abord eu une ruée vers le risque après l'annonce des mesures accommodantes de la BCE mais la petite phrase de Draghi disant 'plus de baisses de taux après ça' a inversé le tendance", explique Stanley Sun, stratège taux chez Nomura Securities International. (avec Abhiram Nandakumar à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Twitter Inc, Dollar General Corp., Williams Companies Inc