Scénario invraisemblable -à moins qu'il n'ait été soigneusement orchestré pour piéger alternativement le maximum d'opérateurs, d'abord 'bulls' la veille, puis 'bears' ce mercredi- puisque Wall Street finit au plus haut (+0,5% en moyenne) quand les places européennes ont fini pratiquement au plus bas (-2,3%).

L'évolution du pétrole serait à l'origine de ces mouvements boursiers paroxystiques en 'portes de saloon'... mais ce qui s'est passé sur le NYMEX ce mercredi est 'limite incompréhensible'.

Rallye haussier de +6,5% lundi jusque vers 34$ sur des 'rumeurs' d'entente entre membres de l'OPEP puis démenti 'douche froide' du ministre saoudien du pétrole mardi soir (et rechute de -6,5% vers 31$ mardi).

Jusque-là, c'est 'compliqué' à gérer (beaucoup de volatilité) mais cela reste à peu près cohérent avec l'actualité: faux espoirs puis grosse déception... mais aujourd'hui, on perd le fil avec le nouveau rebond en ligne droite de +6% vers 32,25$ entre 16H30 et 19H.

Des commentateurs avancent l'explication -apparemment rationnelle- d'une légère baisse de la production aux Etats Unis... mais c'est tout sauf un 'scoop': c'était déjà vrai la semaine dernière, et ça l'était également la précédente (et il n'est question que d'une baisse marginale).

Un prétexte donc... car le but du jeu semble consister à piéger le maximum de monde en déclenchant des rachats panique sur le NYMEX afin de fournir un soutien aux groupes pétroliers US dont beaucoup sont pris à la gorge par leur endettement (d'où la hausse de provisions annoncée par JP-Morgan la veille).

Le Dow Jones qui affichait -1,5% vers 16H15 finit en hausse de +0,35%, le 'S&P' est repassé en ligne de droite de 1.891 à 1.930 (+0,45% au final) et le Nasdaq grimpe comme un funiculaire de -1,65% vers +0,8%, soit +115Pts sans reprendre son souffle.

Le 'Dow Transport' apporte un bémol à l'apparente euphorie des 5 dernières heures de cotations avec un repli de -0,5%.

Les indicateurs 'macro' publiés ce mercredi rendent la hausse de Wall Street encore plus surréaliste vu la chute de plus de 9% des ventes de logements neufs : recul de -50.000 (de 544.000 vers 494.000 au lieu des 520.000 attendus), baisse de l'ISM des 'services' qui bascule sous le seuil technique des 50 vers 49,8... mais voilà de quoi justifier un report sine die de toute hausse de taux supplémentaire par la FED en 2016.

Enfin, les stocks hebdomadaires de pétrole brut continuent d'enfler (+3,5Mns de barils, c'est plus qu'anticipé) mais les stocks d'essence se contractent de -2,2Mns de barils (c'est mieux que prévu): le bilan de ces inventaires donne un tableau globalement neutre.

Côté valeurs, pas de logique sectorielle identifiable à part peut-être le repli des constructeurs de maisons et des promoteurs (chute des ventes).

Les valeurs pétrolières relèvent également la tête, Devon Energy reprend +2,6%, Marathon Oil +2,7%, Valero +6,4%, Peabody +8,6%, et Chesapeake qui tente de restructurer sa dette pour échapper à la faillite a repris +22% à 2,68$ (il revient de 1,9$ vendredi dernier).

Dans le même secteur, Transocean a en revanche lâché -4%, Diamond Offshore -1,9%, Cimarex -1,6%, National Oilwell -1,4%.

Le Nasdaq a été soutenu par Facebook, Intel et Micron (+1,4%), Apple +1,5%, Netflix +2,8%, Sandisk +4,9%.

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