Wall Street est une fois de plus sauvé d'un épisode de consolidation qui s'annonçait brutal par la FED... l'incontournable Deus ex machina des marchés.

Le Dow Jones engrange +0,62%, le S&P500 +0,83% et le Nasdaq +1,4% à 9.726.

C'était le scénario de clôture le plus improbable qu'on puisse imaginer ce matin compte tenu de l'actualité du jour, des -2% sur les places asiatiques ou des -3,5% à Tokyo.

Les indices US ouvraient en fort repli (jusqu'à -3% pour le Dow Jones) suite à la prolifération de cas de coronavirus dans plusieurs états (avec des hôpitaux au bord de la saturation dans plusieurs grandes villes (du Texas, Floride, Caroline du Nord...) mais Wall Street a entamé une spectaculaire remontée de +3% qu'il était bien difficile de relier à la moindre actualité susceptible de rassurer les marchés.

Et à 19H55, le Dow Jones qui venait reprendre +750Pts en ligne droite affichait soudain +300Pts supplémentaires en quelques minutes (soit plus de 4% en moins de 5 heures de cotations) sur une annonce de la FED qui va muscler son programme de rachats de dette corporate de grandes entreprises, synonyme d'une soutien direct aux actions cotées à Wall Street.

Impossible de ne pas admirer le 'flair' de ceux qui ont payé les indices US avec une détermination sans faille (jamais aucun retracement à la baisse durant 4 heures et demi) et dont 'l'optimisme' a été récompensé par un super-bonus de +1,25% peu avant 20H !

Le Dow Jones a gagné +1.050Pts en 'ligne droite', un scénario que pratiquement personne ne pouvait raisonnablement anticiper compte tenu des informations provenant de Chine : la ville de Pékin a re-confiné une dizaine de districts (des millions d'habitants) puis annoncé la fermeture des installations sportives et culturelles... et il circule une rumeur de fermeture des écoles, d'interdiction de consommer du porc dans le pays, ce qui démontrerait que la situation est plus sérieuse que les marchés ne le perçoivent.

Peu après la clôture, Larry Kudlow est venue réaffirmer sa foi dans une puissante reprise en 'V', balayant le risque d'une seconde vague de Covid : il annonce même un 'big bang' de croissance en 2021 après que l'activité soit revenue à la normale dès fin 2020.

Ce n'est plus un scénario 'rose', c'est la vision de futur radieux digne de l'après guerre qui s'explique 'par le fait que l'épisode du Grand Confinement ne fut qu'une parenthèse un peu plus sévère qu'une grosse vague d'intempéries hivernale qui ne remet pas en cause les meilleurs fondamentaux que l'Amérique ait connu depuis des décennies (grâce à Donald Trump) et qui prévalaient avant la pandémie.

Larry Kudlow reprenait presque mot pour mot les dernières déclarations de Donald Trump affirmant que l'Amérique n'avait jamais été aussi solide et qu'avec 'un redémarrage économique quasi vertical', elle allait connaître un 'taux de croissance rugissant' dès le second semestre.

Pas un mot bien entendu concernant les déficits qui vont exploser de +20% au minimum, les bulles d'actifs, les entreprises surendettées, la monétisation de la dette: rien de tout cela n'aura de conséquences fâcheuses puisque la croissance future va tout résoudre.

Ce journée de lundi a par ailleurs donné lieu à un déferlement d'optimisme de la part de l'économiste en chef de Morgan Stanley, Chetan Ahya, puis de Rick Rieder, le patron de l'investissement obligataire de Blackrock: tous les 2 valident à 100% les anticipations 'ultra-bull' de Larry Kudlow et soulignent qu'avec le plus grand stimulus monétaire de toute l'histoire (plusieurs fois le Plan Marshall) et une promesse de taux zéro jusqu'en 2023 -ce qui offre une visibilité exceptionnelle et sans précédent- les marchés ne peuvent que s'envoler et les valorisation continuer d'exploser (elles se situent déjà au-delà des records de mars 2000).

Le S&P500 a été soutenu par constructeurs de maisons individuelles, le Nasdaq a été dopé par Viacom +8,7%, Hologic +4,5%, AMD +2,2%, Facebook +1,7%, Apple +1,2%...



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