L'indice Dow Jones a basculé dans le rouge dans les toutes dernières secondes de la séance pour finir en repli de 19,42 points (-0,08%) à 24.893,35. Le Standard & Poor's 500, plus large et principale référence des investisseurs, a perdu 13,48 points, soit 0,5%, à 2.681,66. Le Nasdaq Composite, à forte composante technologique, a pour sa part abandonné 63,898 points (-0,9%) à 7.051,984.

Ces trois indices, qui avaient fortement chuté vendredi et lundi avant de se reprendre mardi, ont encore connu de fortes fluctuations. Le Dow et le S&P-500 ont ainsi pendant un temps affiché une progression supérieure à 1%.

Le Dow a évolué dans une fourchette de plus de 500 points, plus de trois fois la moyenne quotidienne de l'année écoulée.

Malgré ces nouveaux soubresauts, la journée a tout de même été un peu moins irrégulière que la veille et l'indice mesurant la volatilité du S&P 500, baptisé "indice de la peur", a baissé de 7,5% à 27,73 points après avoir touché mardi un pic de plus de deux ans et demi au-dessus de 50. Cela reste néanmoins un niveau plus de deux fois plus élevé que celui globalement constaté ces derniers mois.

"Il va y avoir des gens qui vont vendre au moindre signe de dynamisme et il va y avoir des investisseurs conscients des valeurs qui vont tirer parti de ces multiples baisses de 100 points", dit Alan Lancz, président du cabinet de conseil en investissements Alan B. Lancz et associés.

"Maintenant que tout le monde est nerveux, on va voir la volatilité basculer d'un sens à l'autre", ajoute-t-il.

LES INDUSTRIELLES RÉSISTENT AVEC LE PROJET DE BUDGET

Les marchés ont connu une poussée de fièvre depuis vendredi avec l'annonce d'une hausse prononcée des salaires en janvier aux Etats-Unis, la plus forte en près de neuf ans. Cette statistique a renforcé le scénario d'une accélération de l'inflation et d'un resserrement plus puissant que prévu des politiques monétaires, en particulier de la part de la Réserve fédérale américaine.

La plupart des indices sectoriels ont perdu du terrain mercredi, en premier lieu l'énergie (-1,67%) avec le recul des cours du pétrole, et les valeurs technologiques (-1,37%), avec des baisses de plus de 2% pour Apple, Facebook et Alphabet, qui ont particulièrement pesé sur le Nasdaq.

Les valeurs industrielles ont en revanche réussi à arracher un gain de 0,27% dans le sillage de Boeing (+2,12%, plus forte hausse du Dow), Lockheed Martin (+2,32%) ou encore Northrop Grumman (+3,1%).

Ces entreprises ont profité de l'annonce d'un accord au Sénat américain sur le budget fédéral, qui prévoit une hausse des dépenses militaires et des investissements dans les infrastructures aux Etats-Unis.

Aux valeurs individuelles dans le cadre de la saison des résultats, Hasbro a bondi de 8,83%. Le fabricant de jouets a annoncé un bénéfice trimestriel nettement meilleur que prévu et il s'est dit optimiste pour 2018 grâce à sa franchise de super-héros Marvel.

Walt Disney a en revanche perdu 1,33% malgré l'annonce d'un bénéfice trimestriel nettement meilleur que prévu. Le géant du divertissement a subi un nouveau recul du nombre d'abonnés de ses chaînes sportives ESPN.

Le titre Snap s'est envolé de près de 50%, dopé par une accélération de la croissance des usagers actifs de l'application Snapchat, la première depuis son introduction en Bourse il y a près d'un an.

Environ 9,1 milliards d'actions ont été échangées au cours de la séance sur les différents marchés américains, contre une moyenne de 8 milliards sur les 20 séances précédentes.

Les rendements des emprunts du Trésor américain ont grimpé sous le double effet de la faible demande rencontrée par une adjudication de papier à 10 ans et de l'accord budgétaire au Sénat, qui va relever le plafond des dépenses fédérales.

Le rendement à 10 ans est remonté à 2,84% contre 2,77% mardi soir.

Le dollar s'est quant à lui raffermi, de 0,79% face à un panier de devises de référence et de 0,88% face à l'euro, repassé nettement sous 1,23 dollar.

Les cours du pétrole ont reculé, de plus de 2,5% à 61,79 dollars le baril pour le brut léger américain, après l'annonce d'une hausse des stocks de produits raffinés aux Etats-Unis et d'une production américaine certainement à un record.

(Avec Tanya Agrawal et Sruthi Shankar à BangaloreBertrand Boucey pour le service français)

par Lewis Krauskopf