PARIS (Reuters) - La Bourse de New York a ouvert de nouveau en baisse jeudi au lendemain de sa pire séance en deux ans, les investisseurs se montrant toujours extrêmement prudents quant à l'impact de l'inflation sur l'économie et les résultats des entreprises.

Dans les premiers échanges, l'indice Dow Jones perd 192,93 points, soit 0,61%, à 31.297,14 points et le Standard & Poor's 500, plus large, recule de 0,37% à 3.909,07 points.

Le Nasdaq Composite est pratiquement stable (-0,01%) à 11.410 points.

Le groupe américain de grande distribution Target, qui a jeté mercredi un froid sur les marchés après un bénéfice trimestriel amputé de moitié par la hausse des coûts, continue d'alimenter les craintes d'une baisse de la consommation et d'un risque de récession alors que l'inflation évolue à des niveaux records.

Le compartiment de la grande consommation et celui de la consommation des biens et services considérés comme non-essentiels fléchissent respectivement de 1,2% et 0,1%.

Goldman Sachs évalue désormais à 35% le risque d'une récession dans les deux ans aux Etats-Unis et Morgan Stanley à 25% une telle probabilité dans les 12 mois. Wells Fargo Investment Institute, pour sa part, a revu à la baisse ses prévisions de croissance de l'économie américaine, tablant dans son scénario de base sur une légère récession pour la fin de l'année et le début de 2023.

L'enquête mensuelle de l'antenne locale de la Réserve fédérale montre par ailleurs que les conditions d'activité dans la région de Philadelphie se sont fortement dégradées en mai, avec un indice à 2,6, au plus bas depuis mai 2020.

Les inscriptions au chômage la semaine dernière aux Etats-Unis ont parallèlement augmenté plus vite que prévu, à 218.000.

Aux valeurs, le distributeur Kohl's, qui cherche un repreneur sous la pression des investisseurs activistes, chute de 7,2% après l'abaissement de son objectif de bénéfice annuel en raison de l'impact plus lourd que prévu de la hausse des coûts. Walmart et Target cèdent respectivement 1,2% et 1,3%.

Dans les hautes technologies, Cisco plonge de 10% après avoir lui aussi abaissé sa prévision de croissance de chiffre d'affaires pour cette année en raison des restrictions sanitaires en Chine et de la guerre en Ukraine.

Les poids lourds du secteur reculent légèrement à l'image d'Apple, Alphabet ou encore Tesla.

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Sophie Louet)