New York (awp/afp) - La Bourse de New York chutait à nouveau à l'ouverture lundi, à la veille d'une réunion monétaire de deux jours de la Banque centrale américaine (Fed) et après de fortes pertes la semaine précédente.

A 15H00 GMT, l'indice Dow Jones lâchait 1,78%, le Nasdaq perdait 2,52% et le S&P 500 2,18%.

Vendredi le Dow Jones avait cédé 1,30%, sa sixième séance de repli d'affilée, tandis que le Nasdaq, très influencé par les valeurs technologiques, avait perdu 2,72% et l'indice élargi S&P 500, 1,90%.

Sur la semaine, le Dow Jones a lâché 4,5% et le Nasdaq a baissé de 5,6%.

Les cours des actifs risqués comme les cryptomonnaies continuaient de glisser en corrélation avec le repli des actions de croissance, notamment technologiques.

Le bitcoin perdait 4,5% à 33.744 dollars, un niveau plus vu depuis juillet.

Le dollar grimpait de 0,43% face à l'euro à 1,1295 dollar pour un euro, avant que ne commence mardi une réunion du Comité monétaire de la Banque centrale américaine. La perspective d'une montée des taux au jour le jour de la Fed dès le printemps dopait le billet vert.

"La réunion de la Fed va être scrutée de près alors que les investisseurs guettent des indices pour savoir dans quelle mesure elle va relever les taux et à partir de quand", a indiqué Art Hogan, stratège des marchés pour National Securities.

Lors de leurs dernières prévisions moyennes d'évolution des taux, les membres du Comité monétaire avaient laissé entendre qu'on se dirigeait vers trois relèvements de taux de 25 points de base en 2022.

Mais depuis, les marchés sont persuadés que ce rythme de resserrement monétaire sera accéléré.

Selon Art Hogan, "les économistes s'attendent à une hausse d'un quart de point de pourcentage dès le mois de mars".

Patrick O'Hare de Briefing.com soulignait que "les pressions à la vente ne se relâchaient pas" alors que la situation géopolitique avec l'Ukraine noircissait l'humeur des investisseurs.

"La tension entre l'Occident et la Russie au sujet de l'Ukraine s'est intensifiée, comme en témoigne l'ordre donné par le département d'État de quitter le pays aux familles des employés de l'ambassade américaine à Kiev", relevait l'analyste.

La semaine était très chargée en résultats d'entreprises avec notamment au menu 3M, Johnson & Johnson et Microsoft mardi, Boeing, Intel et Tesla mercredi, puis d'Apple, la plus grosse capitalisation de Wall Street, jeudi.

En outre, les investisseurs attendaient aussi la première estimation de la croissance américaine (PIB) pour le quatrième trimestre publiée jeudi.

Les rendements obligataires sur les bons du Trésor à 10 ans se détendaient un peu à 1,72% contre 1,75% à la précédente clôture. Ils avaient grimpé au-dessus de 1,80% la semaine dernière.

Le groupe parapétrolier américain Halliburton perdait 2,76% à 26,77 dollars malgré des revenus trimestriels et annuels supérieurs aux attentes, porté par la hausse des prix de l'or noir.

Hormis le secteur des produits de consommation qui était stable, tous les secteurs du S&P étaient nettement dans le rouge comme les matériaux (-1,79%), l'énergie (-1,66%) alors que les prix du pétrole étaient en repli.

Le repli était généralisé, des banques comme Morgan Stanley (-3,16%) ou Goldman Sachs (-4%) aux grands noms de la tech, de Google (-2,69%) à Facebook (Meta, -3,65%).

Parmi les valeurs du jour, le spécialiste des vélos d'appartements haut de gamme Peloton, qui avait subi une descente aux enfers la semaine dernière, gardait la tête hors de l'eau (+4,34% à 28,25 dollars).

L'entreprise, qui a connu un fort succès avec la pandémie mais fait face à une chute de la demande, a suspendu sa production, selon des informations publiées jeudi par la chaîne CNBC. Le titre a chuté de près de 25% depuis janvier.

Lundi, l'investisseur activiste Blackwells Capital a envoyé une lettre au conseil d'administration de Peloton pour exiger le départ immédiat du patron du groupe et la vente de l'entreprise.

afp/rp