L'optimisme prudent entourant l'évolution des relations commerciales entre les Etats-Unis et leurs principaux partenaires depuis l'accord conclu lundi avec le Mexique a aussi contribué à soutenir la tendance, de même que la légère révision à la hausse de la croissance américaine au deuxième trimestre, à 4,2% en rythme annualisé.

L'indice Dow Jones a gagné 60,55 points (+0,23%), à 26.124,57. Le Standard & Poor's 500, plus large et principale référence des investisseurs, a pris 16,52 points (+0,57%), à 2.914,04, non loin de son pic historique à 2.916,50 atteint durant la séance. Le Nasdaq Composite, à forte composante technologique, a grimpé de 79,649 points, soit 0,99%, à 8.109,687, après un record en séance à 8.113,556.

Après leur accord commercial avec le Mexique, les Etats-Unis discutent désormais avec le Canada, dont la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a exprimé son optimisme à l'issue de discussions avec le représentant américain au commerce, Robert Lighthizer. Donald Trump a déclaré qu'un accord semblait en passe d'être trouvé d'ici vendredi avec le Canada.

Le principal front commercial pour les Etats-Unis demeure néanmoins la Chine, même si la Maison blanche dit vouloir conclure les discussions avec le Mexique et le Canada avant de se tourner vers Pékin.

"C'est assurément un contexte favorable à la prise de risque et les investisseurs parient clairement sur la hausse avec les avancées dans les négociations commerciales parallèlement aux solides chiffres de la croissance économique", dit Brant Houston, directeur exécutif de CIBC Private Wealth Management.

AMAZON SE RAPPROCHE DES $1.000 MDS DE CAPITALISATION

Au-delà des questions commerciales, Wall Street a surtout profité au cours de cette séance de la vigueur de ses locomotives que sont les géants de la "tech".

Le premier d'entre eux, Apple, a atteint un record à 223,49 dollars avant de finir sur un gain de 1,49% à 222,98 dollars.

Alphabet, maison-mère de Google, et Amazon, deux valeurs pour lesquelles Morgan Stanley a relevé ses objectifs de cours, ont pris respectivement 1,51% et 3,38%.

Comme Apple, le titre Amazon a touché un record, à 1.998,69 dollars, et le groupe de Jeff Bezos se rapproche à son tour du seuil symbolique des 1.000 milliards de dollars de capitalisation boursière que seule la firme à la pomme a franchi, le 2 août dernier.

La progression d'Amazon a porté les indices sectoriels des biens de consommation discrétionnaire (+1,12%) et de la distribution (+1,61%).

L'enseigne de magasins de sports Dick's Sporting Goods a lâché 2,17% après la baisse plus importante que prévu de ses ventes trimestrielles.

La chaîne de prêt-à-porter American Eagle Outfitters a glissé de 6,5% en raison d'une prévision de bénéfice trimestriel inférieure aux attentes liée à la hausse de ses coûts salariaux et de ses dépenses commerciales.

Box, spécialisé dans le stockage dématérialisé ("cloud"), a chuté de quasiment 11%, la déception concernant les prévisions pour le trimestre en cours occultant un chiffre d'affaires trimestriel meilleur que prévu.

Environ 5,63 milliards d'actions ont été échangées au cours de la séance sur les différents marchés américains contre une moyenne de 6,12 milliards sur les 20 séances précédentes.

LE PESO ARGENTIN CHUTE

Le dollar, qui servait de valeur refuge lorsque les tensions commerciales suscitaient plus d'inquiétudes, a encore perdu un peu de terrain (-0,2%) face à un panier de devises de référence, dont l'euro, repassé au-dessus de 1,17 dollar.

Le marché des changes a une nouvelle fois connu une journée agitée du côté des monnaies émergentes. La livre turque a continué de glisser, perdant environ 3% face au dollar, tandis que le peso argentin a chuté de plus de 7% pour tomber à un plus bas record de 33,9 pour un dollar en réaction à la demande par Buenos Aires d'un déblocage anticipé du financement de 50 milliards de dollars accordé par le Fonds monétaire international (FMI).

Le calme a en revanche régné sur le marché obligataire, le rendement à 10 ans des emprunts du Trésor américain restant stable à 2,88%.

Les cours du pétrole ont pour leur part nettement grimpé, le Brent prenant plus de 1,5% au-dessus de 77 dollars le baril, en raison de la contraction plus forte que prévu des stocks de brut la semaine dernière aux Etats-Unis et des difficultés apparentes de l'Iran à exporter en raison des sanctions américaines censées entrer en vigueur en novembre.

(Avec Shreyashi Sanyal à Bangalore; Bertrand Boucey pour le service français)

par Stephen Culp