L'indice Dow Jones des 30 industrielles a fini sur un gain de 180,85 points, soit 1,21%, à 15.176,08 après être monté jusqu'à 15.202 points en fin de séance. Le S&P-500, plus large, a pris 23,84 points ou 1,48% à 1.636,36 et le Nasdaq Composite a repris 44,94 points (1,32%) à 3.445,36.

Après trois séances de baisse, le Dow et le S&P semblaient partis pour une nouvelle journée difficile au vu du recul des Bourses mondiales et notamment de la chute de 6,35% de l'indice Nikkei à Tokyo, sur fond d'inquiétudes concernant la pérennité des politiques monétaires ultra-accommodantes, aux Etats-Unis pour commencer.

Mais l'annonce d'une progression de 0,6% des ventes au détail aux Etats-Unis en avril et d'une baisse de 12.000 des nouvelles inscriptions au chômage la semaine dernière, à leur plus bas niveau depuis cinq ans, ont rassuré les investisseurs.

"Les ventes au détail resteront comme la bonne nouvelle de la semaine. Cette statistique donne à penser que le consommateur américain continue de dépenser malgré les incertitudes entourant la politique de la Réserve fédérale", déclare Anastasia Amoroso, stratège chez J.P. Morgan Funds à New York.

Dans le cadre de sa politique d'assouplissement quantitatif (QE), la banque centrale rachète chaque mois pour 85 milliards de dollars d'obligations du Trésor et de titres hypothécaires afin de maintenir les taux longs à un faible niveau et d'injecter des liquidités dans l'économie. Mais le président de la Fed, Ben Bernanke, a évoqué le 22 mai la possibilité d'une prochaine modération des rachats d'actifs, jetant un froid sur les marchés.

La prochaine réunion monétaire de la Fed, mardi et mercredi prochains, revêt du coup une importance capitale.

"Le consensus s'est repositionné pour estimer qu'un changement de cap est peut-être plus proche que ce que l'on pensait. Mais pour peu que la Fed ne parle pas la semaine prochaine d'une sortie imminente du QE, on pourrait bien avoir un rally de soulagement", note Anastasia Amoroso.

GANNETT EN VEDETTE

Outre les statistiques, l'activité sur le front des fusions et acquisitions a aussi soutenu le marché. Gannett, le premier éditeur de journaux aux Etats-Unis, s'est envolé de 34% à 26,60 dollars, entraînant dans son sillage tout le compartiment des médias, après avoir annoncé le rachat, pour 1,5 milliard de dollars, du groupe de télévision Belo, lequel a bondi de 28,33%.

L'opération, qui permet à Gannett de se développer dans la télévision et de changer d'envergure en reprenant une société profitable, a été jugée très pertinente par les analystes. Belo de son côté s'est aligné sur la prime de 28,1% offerte par l'acquéreur par rapport à son cours de clôture de mercredi.

Egalement en vue, le distributeur Safeway s'est adjugé 7,4% après la vente de ses actifs canadiens au groupe local Empire pour 5,7 milliards de dollars.

Le rebond a été général et toutes les composantes du Dow Jones ont fini en hausse à l'exception de DuPont (-0,65%) et de Microsoft (-0,81%).

Parmi les valeurs de second rang, le groupe chimique William Cos a cédé 0,96% après une explosion suivie d'un incendie qui a fait au moins un mort dans une usine de sa filiale Williams Olefins en Louisiane.

Troisième plus importante introduction en Bourse de l'année, le distributeur de parfums et de cosmétiques Coty a manqué ses débuts sur le New York Stock Exchange en cédant 0,80% à 17,36 dollars pour sa première journée de cotation. .

Angela Moon, Véronique Tison pour le service français