* Le marché souffle après le pic sur 15 ans du Nasdaq jeudi

* Le Dow a perdu 0,56%, le S&P 0,54% et le Nasdaq 0,31%

* Meilleure performance hebdomadaire du S&P depuis fin avril (Actualisé avec précisions, Treasuries et dollar)

par Rodrigo Campos

NEW YORK, 19 juin (Reuters) - Wall Street a fini en repli vendredi, marquant une pause après le record vieux de plus de 15 ans battu la veille par le Nasdaq Composite, mais les grands indices ont néanmoins réalisé leur meilleure performance hebdomadaire en plusieurs semaines.

L'indice Dow Jones a cédé 101,56 points, soit 0,56%, à 18.014,28 points. Le S&P-500, plus large, a perdu 11,53 points, soit 0,54%, à 2.109,71 points. Le Nasdaq Composite a reculé de 15,95 points (-0,31%) à 5.117,00 points.

Sur la semaine, le Dow Jones a gagné 0,64%, plus forte hausse depuis la première semaine de mai, le S&P 500 0,74%, meilleure performance en près de deux mois, et le Nasdaq 1,3%.

Porté, comme le reste du marché, par des statistiques attestant de la bonne santé de l'économie américaine et des déclarations de la Réserve fédérale suggérant que la remontée des taux se fera progressivement, le Nasdaq a atteint jeudi un pic historique de 5.143,31 points, au-delà des 5.132,52 inscrits le 10 mars 2000, en pleine bulle des nouvelles technologies.

Depuis le début de l'année, le Nasdaq affiche une hausse de 8,04,%, contre +2,47% pour le S&P et +1,07% pour le Dow, deux indices qui ont multiplié les records pendant l'année écoulée.

La volatilité du marché a été accentuée en cette journée dite "des quatre sorcières", d'arrivée à échéance des contrats futures et options sur titres et indices, pendant laquelle les traders clôturent ou reconduisent leurs positions de couverture.

Mais la crainte d'un défaut de paiement de la Grèce, avec le risque d'une sortie de la zone euro, occupait tous les esprits.

Lors d'un sommet extraordinaire prévu lundi, les chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro tenteront encore une fois de s'entendre sur les termes d'un accord "réformes contre argent frais" qui permettrait à Athènes de rembourser les échéances de 1,6 milliard d'euros dues au Fonds monétaire internationale (FMI) au 30 juin.

DERNIÈRE BOUÉE DE SAUVETAGE

Le risque que la Grèce perturbe les marchés et l'économie américaine a été évoqué au sein de la Réserve fédérale, a fait savoir John Williams, président de la Fed de San Francisco.

Le repli du jour "est lié à la réunion de lundi", note King Lip, responsable de l'investissement chez Baker Avenue Asset Management à San Francisco. "C'est en quelque sorte la dernière bouée de sauvetage qu'ils vont lancer à la Grèce, ce qui pousse les investisseurs à vendre en raison de l'incertitude."

Mais il ajoute que toute forte baisse susceptible d'être déclenchée par la réunion de lundi pourrait être une nouvelle occasion de rachats de titres américains pour les investisseurs.

Aux valeurs vendredi, ConAgra Foods a bondi de 10,86% après l'annonce que le fonds activiste Jana Partners a pris une participation dans le groupe agroalimentaire.

Red Hat a avancé de 1,03% après que le premier distributeur mondial du système d'exploitation libre Linux, a fait état de résultats trimestriels supérieurs aux attentes.

KB Home a repris 3,46% après avoir fait état de résultats trimestriels supérieurs aux attentes. Le titre avait perdu environ 10% depuis le début de l'année. KB Home a entraîné l'ensemble du secteur des constructeurs immobiliers.

A contrario, Hershey a perdu 3,49%, le chocolatier ayant annoncé une révision à la baisse de sa prévision de résultats annuels, notamment à cause de la Chine.

De même, Macerich a chuté de 6,77% à la suite d'informations de presse selon lesquelles Simon Property (-2,41%), premier propriétaire de galeries marchandes aux Etats-Unis, était sorti du capital du numéro trois du secteur.

en sens inverse des actions, les obligations du Trésor et le dollar ont progressé, profitant d'un mouvement de fuite vers les actifs les plus sûrs, même si la réaction plutôt sereine des marchés depuis quelques semaines semble indiquer que les investisseurs pensent qu'un défaut de la Grèce, voire sa sortie de la zone euro, aurait peu d'impact sur les autres économies. (Avec Tanya Agrawal, Juliette Rouillon pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Simon Property Group Inc, Hershey Co, Macerich Co, Red Hat Inc