Le produit intérieur brut américain a augmenté de 2,0% en rythme annualisé sur la période juillet-septembre. Le département du Commerce avait annoncé une hausse de 2,1% en deuxième estimation et de 1,5% en première et les économistes interrogés par Reuters prévoyaient une croissance de 1,9%.

Même si la croissance du troisième trimestre marque une nette décélération par rapport à celle de 3,9% enregistrée au deuxième, elle correspond au potentiel de croissance à long terme de la première puissance économique mondiale. Ces données confortent la Réserve fédérale dans son hypothèse -- qui l'a conduite à relever la semaine dernière ses taux d'intérêt pour la première fois en près de dix ans -- que la croissance américaine repose sur des bases solides.

L'indice Dow Jones a gagné 165,65 points, soit 0,96%, à 17.417,27 points, après un gain de 0,72% la veille. Le S&P-500, plus large, a progressé de 17,82 points, soit 0,88%, à 2.038,97 points. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 32,19 points (+0,65%) à 5.001,11 points.

Une bonne part des gains sont des ajustements de positions de dernière minute, dit Ken Winans (Winans Investments). "Ce sont des ajustements de portefeuilles de fin de mois", dit-il.

Depuis 1950, le mois de décembre représente en moyenne le meilleur mois pour le S&P-500, indice de référence des gérants de fonds. Or depuis le 30 novembre, il est en repli de 2%.

Et il semble de plus en plus possible, surtout avec la semaine écourtée qui se profile pour cause des fêtes de Noël, que le S&P-500 finisse l'année 2015 dans le rouge. A ce stade, il accuse un recul de près de 1% depuis le 1er janvier.

SOURCE D'INQUIÉTUDE

La stabilisation des cours du pétrole -- le Brent continuant toutefois à évoluer à des plus bas niveaux en 11 ans et le brut léger américain à un plancher de près de sept ans -- a suffi à favoriser une reprise des valeurs liées à l'énergie. L'indice sectoriel a gagné 1,22% après avoir accusé la plus forte baisse de l'année à ce jour, avec un recul d'environ 24%.

Chevron a pris 1,15% et Exxon 0,50%.

La faiblesse des cours du pétrole reste néanmoins une source d'inquiétude pour les investisseurs, qui y voient le reflet de la déprime de la conjoncture mondiale. L'effondrement du prix de l'or noir s'explique par un déséquilibre, appelé à durer jusqu'à la fin de 2016, entre une offre abondante et une demande atone.

Du côté des valeurs individuelles, Chipotle Mexican Grill a encore perdu 5,25% à 494,61 dollars au lendemain d'une baisse de 3,52%, après que les autorités fédérales ont évoqué de nouveaux de cas de contamination par la bactérie E.coli liés à des repas pris dans la restaurants de la chaîne de burritos.

JP Morgan a abaissé sa recommandation à neutre sur la valeur qui évolue à ses plus bas depuis mai 2014, le courtier se disant surpris par ce nouveau problème de sécurité alimentaire survenu chez Chipotle malgré les nombreux précédents ces derniers mois.

Ford a gagné 3,42%. Il semble que Google discute avec le constructeur automobile de la possibilité de le voir l'aider à fabriquer des voitures autonomes, rapporte le magazine spécialisé Automotive News.

Le fabricant de meubles Steelcase a chuté de 22,93% à 14,55 dollars, son plus bas niveau en un an et demi, après la publication de résultats moins bons que prévu à la suite d'un alourdissement de ses pertes en zone EMEA, son deuxième marché en termes de ventes. Son concurrent Knoll a cédé 9,19%.

SunEdison a aussi dégringolé, de 21,22%. Le groupe d'énergie solaire baisse pour la première fois en dix séances, affecté par la volonté d'Appaloosa Management de voir les comptes de sa filiale TerraForm, dont le fonds spéculatif est le deuxième actionnaire, pour examiner ses opérations avec sa maison mère dans le cadre du rachat de Vivint Solar.

Nike a progressé de 1,58%, une des meilleures performances de l'indice Dow Jones, avant la publication des résultats du numéro un mondial des articles de sport.

(Abhiram Nandakumar et Chuck Mikolajczak, Juliette Rouillon pour le service français)