PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en hausse vendredi après la clôture positive de la veille à Wall Street, mais la prudence pourrait limiter les écarts jusqu'à la publication des chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis, très attendus au moment où les investisseurs s'inquiètent des risques de récession et à deux semaines des décisions de la Réserve fédérale.

Les contrats à terme sur indices suggèrent une progression de 0,57% pour le CAC 40 à Paris, de 0,83% pour le Dax à Francfort et de 0,76% pour l'EuroStoxx 50. La Bourse de Londres, elle, restera fermée.

L'EuroStoxx 50 a reculé de 0,36% sur les quatre premières séances de la semaine et le CAC 40 de 0,24%.

Après les chiffres jugés peu convaincants de jeudi sur les créations de postes dans le secteur privé et les demandes d'allocations chômage aux Etats-Unis, le département du Travail doit publier à 12h30 GMT son rapport mensuel sur l'emploi.

Les économistes et analystes interrogés par Reuters prévoient en moyenne 325.000 créations d'emplois non-agricoles après 428.000 en avril, ainsi qu'un recul du taux de chômage à 3,5% et une légère décélération des salaires, dont la hausse sur un an devrait revenir à 5,2%, un niveau qui n'apaiserait pas pour autant les craintes inflationnistes.

Les chiffres du jour seront bien sûr lus en fonction de leur influence potentielle sur les décisions de la Fed au moment où les marchés s'interrogent sur la possibilité d'un ralentissement de la hausse des taux à partir de septembre.

"Pour les actions, en ce moment, tout ce qui peut être interprété comme étant susceptible de limiter le resserrement de la Fed serait jugé comme un soutien", résume Rob Carnell, directeur de la recherche Asie chez ING. "Donc de mauvais chiffres macroéconomiques deviennent bons pour les actions."

Jeudi, la vice-présidente de la banque centrale américaine, Lael Brainard, a déclaré que des hausses de taux d'un demi-point ce mois-ci et en juillet seraient raisonnables et qu'il y avait peu de chance qu'une pause soit observée en septembre.

En Europe, la matinée sera animée entre autres par les chiffres définitifs des indices PMI des services. En Allemagne, les statistiques du commerce extérieur sont supérieures aux attentes avec un rebond de 4,4% des exportations en avril, contre +1,5% attendu.

À WALL STREET

La Bourse de New York a clôturé en nette hausse jeudi au terme d'une séance agitée, le retour sur les secteurs les plus lourdement sanctionnés ces derniers mois, comme celui des hautes technologies, ayant fini par l'emporter.

L'indice Dow Jones a gagné 1,33%, ou 435,05 points, à 33.248,28, le Standard & Poor's 500 a pris 75,67 points (+1,85%) à 4.176,9 et le Nasdaq Composite a bondi de 322,44 points (+2,69%) à 12.316,90.

Dix des 11 grands secteurs de la cote ont fini dans le vert, celui des biens de consommation non contrainte prenant 3,03% et celui des matières premières 2,69%.

Tesla a gagné 4,68% et Nvidia 6,94%. Ce dernier a fortement contribué à la progression de 3,6% de l'indice Philadelphia Semiconductor, qui a fini au plus haut depuis un mois.

Microsoft a fini sur une progression de 0,8% malgré la révision à la baisse de ses prévisions de résultats, qu'il explique par l'impact de l'appréciation du dollar.

EN ASIE

À la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a fini en hausse de 1,27%, tiré par Fast Retailing (+5,86%), la maison mère d'Uniqlo, qui a fait état d'un bond de 17,5% de ses ventes à magasins comparables en mai.

Sur l'ensemble de la semaine, le marché japonais enregistre une progression de 3,66%, sa meilleure performance hebdomadaire depuis mars.

Les marchés de Chine continentale et de Hong Kong sont fermés, la journée étant fériée.

CHANGES/TAUX

Le dollar cède du terrain face aux autres grandes devises (-0,11%) dans l'attente des chiffres de l'emploi américain, après avoir perdu près de 0,7% jeudi tandis que Wall Street remontait.

L'euro oscille autour de 1,0750 dollar.

Sur le marché obligataire, les rendements de référence américains varient peu après une séance en demi-teinte jeudi, ceux des titres à 20 et 30 ans ayant terminé en légère hausse tandis que les maturités plus courtes reculaient. Le dix ans s'affiche à 2,9149% et le deux ans à 2,6422%.

Le dix ans allemand est en légère baisse dans les tout premiers échanges à 1,228%.

PÉTROLE

Le marché pétrolier est en légère baisse au lendemain de la décision de l'Opep+ d'augmenter sa production de 648.000 barils par jour (bpj) en juillet comme en août. Cette hausse, bien qu'elle soit plus importante que prévu initialement, ne rassure que partiellement les investisseurs sur la capacité du cartel à répondre à la baisse des exportations russes et à la reprise attendue de la demande chinoise.

Le Brent abandonne 0,42% à 117,12 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,52% à 116,26 dollars.

(Rédigé par Marc Angrand, avec Kanupriya Kapoor)