PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont à nouveau reculé jeudi, les inquiétudes concernant les discussions sur le plafond de la dette américaine l'emportant sur la hausse des valeurs technologiques après les résultats de l'américain Nvidia.

À Paris, le CAC 40 a perdu 0,33% à 7.229,27 points, son plus bas niveau de clôture depuis fin mars. Le Footsie britannique a abandonné 0,74% et le Dax allemand 0,31%.

L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,14%, le FTSEurofirst 300 a cédé 0,21% et le Stoxx 600 a lâché 0,32%.

Wall Street évoluait en ordre dispersé à la mi-séance, le Dow Jones reculant de 0,55%, le S&P-500 gagnant 0,5% et le Nasdaq Composite 1,42%.

Ce dernier, à forte composante technologique, profite de la progression de 26,80% de Nvidia qui a fait état de prévisions jugées exceptionnelles par les analystes pour le domaine de l'intelligence artificielle.

Dans son sillage, acteurs majeurs de l'IA comme Microsoft et Alphabet gagnaient 3,13% et 2,45% respectivement; l'indice des semi-conducteurs de la Bourse de Philadelphie (+5,72%) était à son niveau le plus élevé depuis plus d'un an.

A Washington, les négociateurs démocrates et républicains ont fait des progrès dans les discussions sur le relèvement du plafond de la dette fédérale, a déclaré Kevin McCarthy, le principal leader républicain du Congrès. Mais comme aucun accord bipartisan ne se profile pour le moment, les traders restent prudents face à un éventuel défaut de paiement au début du mois de juin.

Selon une source de Reuters, le président Joe Biden et le "speaker" de la Chambre des représentants Kevin McCarthy seraient proches de conclure un accord sur le plafond de la dette américaine, les positions des deux camps étant désormais séparées seulement de 70 milliards de dollars pour les dépenses discrétionnaire.

L'agence de notation DBRS Morningstar a d'ailleurs placé jeudi sa note triple A des Etats-Unis sous surveillance en vue d'une possible dégradation, moins de 24 heures après un avertissement similaire de Fitch.

Dans l'actualité économique, l'Allemagne est officiellement entrée en récession technique en début d'année, son PIB ayant reculé de 0,3% au premier trimestre après une baisse de 0,5% au quatrième trimestre.

Parmi les autres statistiques du jour, la croissance des Etats-Unis a été révisée en hausse à 1,3% au premier trimestre et le nombre d'inscriptions au chômage a légèrement augmenté la semaine dernière.

VALEURS

Le compartiment des valeurs technologiques a enregistré la plus forte hausse avec un gain de 1,74% dans le sillage de l'américain Nvidia. Parmi les titres qui le composent, ASML a grimpé de 4,97% à Amsterdam.

Le secteur de l'énergie (-2,24%) a quant lui souffert du recul des prix pétroliers: TotalEnergies a perdu 3,27%; BP et Shell -2,37% et -2,17%.

CHANGES

L'annonce d'un récession en Allemagne affecte l'euro, qui cède 0,27% à 1,0719 dollar.

Le billet vert (+0,31%), valeur refuge par excellence, bénéficie des craintes d'un défaut de paiement des Etats-Unis et évolue au plus haut depuis la mi-mars face un panier de grandes devises.

Les analystes d'ING font valoir que le dollar est aussi soutenu par les anticipations - renforcées par le compte rendu de la Fed - d'une nouvelle hausse des taux d'intérêt américains cet été face au niveau toujours élevé de l'inflation.

TAUX Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans prend près de six points de base à 3,7883%, proche d'un pic de plus de deux mois, et son équivalent allemand, référence pour la zone euro, a fini en hausse à 2,488%.

PÉTROLE

Le marché du pétrole baisse nettement, le vice-Premier ministre russe chargé de l'Energie Alexandre Novak ayant écarté la perspective de nouvelles réductions de l'offre de l'Opep+ lors de la réunion du 4 juin.

Le WTI s'établit à 71,38 dollars (-3,98%) et le Brent à 75,48 dollars (-3,68%).

Ils avaient gagné plus de 3% sur les deux séances précédentes après la mise en garde du ministre saoudien de l'Energie contre les investisseurs pariant sur une baisse des cours.

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(Laetitia Volga, édité par Nicolas Delame)