New York (awp/afp) - Les Bourses européennes ont mal reçu jeudi la communication de la banque centrale américaine (Fed), la veille, tandis que Wall Street a manqué un rebond, crispée par l'incertitude et les taux obligataires.

Le CAC 40 à Paris a perdu 1,22%, le Dax de Francfort 1,35% et le FTSE de Londres 1,14%. Le FTSE de Milan a encore davantage reculé, de 1,78%. A Zurich, le SMI a cédé 1,93%.

A New York, le Dow Jones a grappillé 0,04%, l'indice Nasdaq s'est effrité de 0,10% et l'indice élargi S&P 500 de 0,09%.

Le Dow Jones n'a dû qu'à une poignée de points de mettre fin à une séquence de dix journées de Bourse consécutives dans le rouge, une première depuis 50 ans.

La place new-yorkaise avait abordé cette journée avec assurance après un net décrochage, la veille, consécutif à la communication de la banque centrale américaine (Fed).

La Fed a abaissé son taux directeur mais ne prévoit plus que deux réductions supplémentaires en 2025, alors qu'elle tablait jusqu'ici sur quatre coups de rabot.

Mais le rebond s'est vite essoufflé.

C'est "un redressement sans éclat", a commenté Patrick O'Hare, de Briefing.com.

Pour José Torres, d'Interactive Brokers, "le marché est orienté à la baisse".

Steve Sosnick, d'Interactive Brokers, souligne que même si l'indice VIX, qui mesure la nervosité des investisseurs, s'est replié jeudi après avoir décollé la veille, "il demeure élevé".

Les investisseurs ont notamment été dissuadés de s'engager plus avant par un nouveau coup de chaleur des taux obligataires.

Le rendement des emprunts d'Etat américains a grimpé jusqu'à 4,59%, contre 4,51% la veille, une première depuis près de sept mois.

Les investisseurs ont effectué un recalibrage brutal après la réunion de la Fed et sont même plus conservateurs que l'institution elle-même, tablant désormais sur une baisse de taux au mieux en 2025.

La ténacité de l'inflation et la perspective de mesures à venir du nouveau gouvernement Trump susceptibles de raffermir encore davantage les prix font craindre la persistance d'un environnement de taux élevés pour encore longtemps.

Pour Patrick O'Hare, le marché se prépare à une année 2025 volatile, un contexte qui pourrait s'avérer défavorable pour les actions.

Côté changes, le billet vert reculait légèrement (-0,09%) par rapport à la monnaie unique, à 1,0362 dollar pour un euro.

Jeudi, deux banques centrales ont aussi fait connaître leur décision de politique monétaire.

Devant faire face à une inflation tenace, la Banque d'Angleterre a gardé son taux directeur à 4,75%, sans s'engager sur d'éventuelles baisses à venir.

Le taux de la Banque du Japon a également été maintenu à 0,25%. Dans le sillage de cette décision, la devise japonaise est tombée à son plus bas niveau depuis cinq mois par rapport au dollar.

Le pétrole en recul ___

Les cours du pétrole ont reculé, plombés par la position prudente affichée par la Fed sur sa politique monétaire à venir, mettant fin à la tendance haussière des jours précédents.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a perdu 0,69%, pour clôturer à 72,88 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) américaine avec échéance en janvier, dont c'est le dernier jour de cotation, a lâché 0,95%, à 69,91 dollars.

Telecom Italia recule ___

Le groupe Telecom Italia a reculé de 7,86% à Milan, après que le ministère italien des Finances a soumis jeudi une offre pour le rachat de 100% de Sparkle, sa filiale spécialisée dans les câbles sous-marins, valorisant la société à 700 millions d'euros.

Vertex rate l'essai ___

La biotech Vertex a plongé (-11,37%) après qu'un essai clinique de son anti-douleur non opiacé Suzetrigine a montré des résultats similaires à ceux enregistrés pour les patients qui avaient reçu un placebo.

afp/rp