Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes évoluent non loin de l'équilibre lundi, attendant la décision de politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed) qui devrait annoncer mercredi soir sa première baisse de taux depuis mars 2020.
En Europe, vers 11H20 GMT, Londres était stable (-0,05%), tout comme Paris (+0,06%) et Milan (+0,08%), tandis que Francfort reculait légèrement de 0,21%. En Suisse, l'indice vedette SMI montait de 0,11%.
En Asie, l'indice Hang Seng de la Bourse de Hong Kong a gagné 0,31%. Les places de Shenzhen, de Shanghai et de Tokyo étaient fermées en raison d'un jour férié.
A Wall Street, les contrats à terme des trois principaux indices laissaient présager d'une ouverture sans tendance notable: le S&P était stable (-0,03%), le Nasdaq lâchait 0,34%, le Dow Jones grappillait 0,22%.
"Les marchés retiennent leur souffle avant la réunion du comité monétaire de la Fed (FOMC) des 17 et 18 septembre, qui devrait marquer la première baisse de taux de la Fed", après un cycle de onze hausses des taux directeurs américains, commentent les analystes de Natixis.
Les taux se trouvent ainsi, depuis juillet 2023, dans la fourchette de 5,25 à 5,50%, au plus haut en deux décennies. Ce niveau élevé renchérit le coût du crédit.
"L'incertitude a rarement été aussi grande concernant la marche à suivre pour les banques centrales, prises en étau entre des signes de faiblesse économique et une inflation qui peine encore à revenir vers la cible de 2%", commentent les économistes d'Edmond de Rothschild.
Les investisseurs n'arrivent pas à trancher nettement entre une baisse modérée de 0,25 point de pourcentage ou une baisse plus importante d'un demi-point.
"Les marchés estiment désormais à 59% les chances d'une réduction de 50 points de base et à 41% celles d'une réduction de 25 points de base", rapporte Neil Wilson, analyste de Finalto, alors que la tendance était inverse ces derniers jours.
"Une réduction de 50 points de base suggèrerait que la Fed a mis trop longtemps" avant de procéder à l'assouplissement de son cycle monétaire, ce qui laisserait transparaître "une tendance à la récession, ce que les actions n'aimeront pas", estime Neil Wilson, analyste de Finalto.
Et en même temps, "une réduction de 25 points de base pourrait être interprétée comme un maintien d'une politique monétaire trop restrictive", a-t-il ajouté.
Sur le marché obligataire, le rendement de l'emprunts d'Etat américain à 2 ans, le plus sensible aux évolutions de politique monétaire, s'établissait à 3,56% vers 11H15 GMT contre 3,58% vendredi en clôture.
Sur le marché des changes, la devise nippone prenait 0,55% à 140,08 yens pour un dollar vers 11h15 GMT, évoluant à ses plus hauts niveaux par rapport au billet vert depuis juillet 2023, "sur fond de divergence croissante de politique monétaire entre le Japon et les États-Unis", poursuit John Plassard.
La Banque du Japon devrait par ailleurs "maintenir ses taux cette semaine (vendredi), tout en laissant la porte ouverte à une nouvelle augmentation des taux, peut-être dès le mois d'octobre", a-t-il ajouté.
Ailleurs, la devise américaine reculait vis-à-vis de l'euro, de 0,40% à 1,1120 dollar.
Valeur refuge concurrente du billet vert notamment, l'or bénéficie de sa dépréciation, permettant à l'once (31,1 g) de toucher un nouveau sommet historique lundi, à 2.589,70 dollars. Vers 11H15 GMT l'once d'or s'échangeait autour de 2.581 dollars.
TI Fluid Systems convoité
Le fournisseur automobile britannique TI Fluid Systems s'envolait de 13,31% à Londres après avoir rejeté deux offres de rachat jugées trop faibles du canadien ABC Technologies, appartenant au fonds américain Apollo, dont la dernière à près de 880 millions de livres (1 milliard d'euros).
Ailleurs à la cote londonienne, le fabricant britannique de composants TT Electronics dévissait de plus de 30% après avoir prévenu que son résultat annuel serait plombé par des problèmes opérationnels en Amérique du Nord, qui pénalisent les commandes et font grimper les coûts.
Le pétrole en hausse
Le pétrole est orienté en hausse: vers 11H15 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord prenait 0,27% à 71,80 dollars et celui du baril de West Texas Intermediate (WTI) américain 0,38% à 68,91 dollars.
Le bitcoin lâchait 1,73% à 58.775 dollars.
afp/al